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Terminal de Port-Gentil : «pas de part belle aux entreprises françaises !»
Publié le lundi 10 mars 2014   |  Gabon Review


Aéroport
© Autre presse par DR
Aéroport de Port-Gentil


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Estimé à plus de 100 millions de dollars US, par son principal maître d’œuvre, la transformation en terminal international de l’aéroport de Port-Gentil suscite de vives critiques basées sur le choix des entreprises adjudicataires des marchés de chantier. Total Gabon, accusé de complaisance en faveur des entreprises françaises, s’en est fortement défendu la semaine dernière, par l’entremise de son directeur de la communication, Mathurin Mengue Bibang.

Prévu s’achever en 2015 conformément à un délai dit «strict» imposé par le maître d’œuvre, les travaux de construction du terminal aéroportuaire de Port-Gentil n’en finissent pas de susciter critiques et rumeurs de toutes sortes. Depuis le lancement de ce chantier, un sentiment de déni des compétences nationales est parfaitement perceptible auprès de bien de chefs d’entreprises locales, peu sollicitées pour certains marchés de grande importance. Ce qui a fait dire à des responsables de PME et à Gabonreview que la filiale gabonaise du groupe français Total n’accorde l’exclusivité des marchés de l’aéroport de Port-Gentil qu’à des entreprises française.

A la faveur d’une rencontre avec les médias, le vendredi 7 mars 2014 à Port-Gentil au siège de la compagnie pétrolière, Mathurin Nguema Bibang, le directeur de la Communication de Total Gabon, a tenu à réagir sur la question, sans ambages, brandissant un ensemble de documents en vue d’appuyer ses propos : «Je m’inscris totalement en faux contre les dires selon lesquels notre société, pour la construction de l’aéroport de Port-Gentil, n’accorde de marchés qu’aux entreprises françaises. Total Gabon ne fait pas la part belle aux entreprises françaises. Les actions sociétales que nous posons devraient pourtant le démontrer. Nous nous intéressons davantage aux entreprises locales, nationales qu’aux entreprises étrangères. Pour nous, il est même préférable de sous-traiter avec les sociétés gabonaises, souvent mieux aguerries que celles qui auraient traversé la mer pour nous vendre du rêve et dont le rendu sur le terrain est bien souvent moindre que nos attentes.»
De haut en bas : Mathurin Nguema Bibang, directeur de la Communication de Total Gabon ; Bernard Viaud, responsable de la mission de maîtrise d’œuvre - Setec International et l’équipe Setec International et superviseur Total Gabon.

En réalisation, grâce à la Provision pour Investissement dans les Hydrocarbures (PIH), pour un montant estimé à «plus de 100 millions de dollars US», la transformation de l’aéroport de Port-Gentil en un terminal aux normes internationales, suscite effectivement de vifs appétits de la part des entreprises gabonaises et étrangères. Pour Mathurin Nguema Bibang, «Total Gabon n’a donc rien à se reprocher». Pour cause : en conformité avec la loi en vigueur dans le pays pour un projet d’une telle envergure, «le comité de pilotage du 4 juin 2013, a demandé à Total Gabon d’initier un appel d’offres international ouvert pour la construction du terminal. La consultation était basée sur six lots dont, la piste, la plomberie, l’électricité, le mobilier aéroportuaire, la charpente et le système bagage.»

Si les deux derniers lots cités, attribués à deux entreprises françaises (Matrex et Mathis) ont suscité le plus de critique des Gabonais, le directeur de la communication de Total s’est défendu d’une quelconque complaisance envers celles-ci. A en croire Mathurin Mengue Bibang, le jeu était clair et ses termes respectés à la lettre : «Total Gabon a lancé un avis à manifestation d’intérêt par voie de presse (Jeune Afrique et L’Union) le 07 juillet 2013. Et 36 entreprises ont manifesté leur intérêt pour cet appel d’offres, entreprises parmi lesquelles on comptait 17 gabonaises, 2 turcs, 1 du Royaume d’Arabie Saoudite, 1 hollandaise, 2 portugaises, 1 belge, 1 italienne et 11 françaises. A l’issue des pré-qualifications portant sur la capacité opérationnelle, administrative et l’expérience dans le secteur aéroportuaire, 28 entreprises ont été retenues, parmi lesquelles 10 gabonaises et 10 françaises. Mais à l’issue de la période d’instruction d’appel d’offres, seulement 18 entreprises ont remis leurs dossiers, via la plateforme électronique Ariba qui gère la totalité des appels d’offre initiés par Total Gabon.

L’ouverture des offres a été réalisée en présence des représentants du ministère gabonais des Transports, de Total Gabon et de Setec international pour une analyse technique desdites offres basée sur la méthodologie d’exécution, la technicité, le planning et la décomposition des tâches conformément au délai général du projet, un quantitatif détaillé, etc. Si 8 entreprises gabonaises ont prit part à cette consultation contre 5 françaises, 2 portugaises, 1 belge, 1 hollandaise et 1 italienne, seule une entreprise nationale a satisfait à l’étude financière des dossiers d’offres. A cet effet, à l’issue des analyses financières, le comité de pilotage a établi une liste de détenteurs de lots. Pour les lots 1 et 2, Elevo-Edifer Group (Portugal) qui a muté en Edifer Gabon (désormais une société de droit gabonais) avec pour sous-traitants Mathis (France) et DMS (Gabon), le lot 3 (climatisation et plomberie) a quant à lui échu à la société gabonaise Sogafric Services, le lot 4 (électricité, TIC, GTC, signalétique et ascenseur) à Clemessy de France, le lot 5 à Matrex (France) et le lot 6 à PAM Difusion (Belgique).»

Voilà qui est clair. Les critiques ayant parfois l’avantage d’amener au grand jour des informations qu’on n’aurait jamais obtenu autrement. Le culte du secret pour tout et n’importe quoi étant la chose la mieux partagée du milieu gabonais des affaires.

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