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Africa n°1 : au-delà de la dette
Publié le mardi 8 mars 2016   |  Gaboneco


Le
© Autre presse par DR
Le siège de Africa n°1


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Le problème de la radio panafricaine qui traverse une passe difficile est plus profond qu’on ne l’imagine. Le circonscrire à la seule dette vis-à-vis des employés et des fournisseurs, source de sa crise actuelle et qui grippe son bon fonctionnement, c’est mal poser le diagnostic d’une pathologie qui, comme une métastase, s’est généralisée jusqu’aux confins de ses particules vitales.
Lorsque les syndicalistes, pour expliquer le mouvement d’humeur se bornent aux paiements des arriérés des salaires et des moins perçus, la régularisation des statuts encore hybride des pigistes, oubliant de poser le problème dans tous ses contours, c’est mal apprécier la situation de cette radio qui a besoin d’une véritable thérapie en profondeur et non d’une cure cosmétique.

Africa N°1, outre son ardoise que d’aucuns estiment à 22 milliards de FCFA, il y a la question de sa réception en FM dans toutes les capitales africaines. Véritable handicap pour son audience en Afrique où elle compte encore des millions d’auditeurs l’ayant accompagné depuis le 7 février 1981, date de sa création. Si au Gabon, la radio panafricaine est la deuxième radio en termes d’audience derrière Radio France Internationale (RFI), selon un récent sondage de la SOFRES, alors que son maillage territorial souffre de quelques manquements du fait de la vétusté de ses émetteurs, c’est dire qu’elle peut encore rebondir et faire rêver à condition de re-profiler son projet éditorial qui, en l’état, manque d’attraction.

D’où l’urgence de définir une nouvelle vision, un projet porteur, une nouvelle offre éditoriale. A cela doit s’ajouter l’acquisition de nouveaux équipements techniques tels des consoles et un nouveau logiciel de diffusion. Son logiciel actuellement en service, le WINRADIO, est en retard de plusieurs générations technologiques.

Quel avenir pour cette radio ?

Africa N°1 qui jusqu’à ce que qu’elle connaisse l’assèchement de ses recettes issues de la location de ses émetteurs ondes courtes, fonctionnait telle une rente pétrolière. Aujourd’hui, elle ne peut plus continuer à fonctionner comme tel, il lui faut d’autres gisements de recettes pour son autonomisation car l’Etat ne pourra indéfiniment la garder en vie via de petites mesures provisoires. Et l’Etat n’a pas pour vocation de financer des structures privées déficitaires. Les conclusions attendues de la commission interministérielle en charge de repenser cette radio devraient converger dans ce sens. Sinon autant en faire une radio totalement financée par l’Etat gabonais qui rachèterait dans ce cas les parts de la partie libyenne, l’actionnaire majoritaire. Africa N°1 perdrait ainsi son statut de société anonyme pour devenir une radio d’Etat à l’instar de sa concurrente RFI, financée par le Quai d’Orsay.

Veut-on réellement sauver cette radio ?

Vu la manière dont les choses évoluent, on a comme l’impression qu’on veut aboutir à une liquidation pure et simple, le reste n’étant que pur saupoudrage. L’idée d’une liquidation a toujours fait fantasmer de nombreuses personnes qui rêvent de la racheter pour deux sous. Les mêmes individus responsables des magouilles qui hypothèquent la vie de cette radio. Leur objectif n’étant pas de perpétuer l’existence de cette radio, mais de prendre le contrôle du foncier seul bien marchant. N’oublions pas que le terrain sur lequel est construit le bâtiment qui abrite cette radio, du fait de son emplacement, suscite des convoitises. Outre le foncier, il y a la marque Africa N°1 qui a également une valeur marchande que les éventuels acquéreurs entendent capitaliser.

Ernesto Tchombal

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