La plupart des partis membres de la majorité s’étant emmurés dans le mutisme suite à sa déclaration de candidature, le président de la République a de quoi s’interroger.
Le 26 février dernier, à la faveur d’un déplacement à Ozouri, entre Port-Gentil et Omboué, Ali Bongo a annoncé qu’il briguerait un deuxième mandat. Certains y ont vu un passage en force. Ce qui a poussé le secrétaire général du PDG à prendre la parole pour essayer d’éclairer l’opinion à ce sujet. «Le président du parti est le candidat unique du parti à l’élection du président de la République. Il est investi au cours d’un congrès convoqué à cet effet», a-t-il rappelé, comme pour dire que cette démarche est conforme aux statuts du PDG. N’empêche, le congrès du PDG ne s’est pas encore tenu. Du coup, certains militants et sympathisants du PDG et des partis de la majorité dénoncent cette manière de faire. A leurs yeux, elle frise «l’irrespect». «Pourquoi était-il si pressé ?», s’est interrogé un cadre du PDG.
Après cette déclaration de candidature, certains partis membres de la majorité ont dit leur soutien. Si l’Alliance démocratique et républicaine (Adere-tendance Florentin Moussavou), le Centre des libéraux réformateurs (CLR), l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS) et le Bloc démocratique chrétien (BDC), n’ont rien trouvé à redire, d’autres alliés du PDG ont, par contre, observé un mutisme éloquent. Sur la trentaine de partis signataires de la charte de la majorité, seuls quatre ont donc apprécié cette candidature. Du coup, le débat sur les potentiels soutiens d’Ali Bongo, lors de cette élection présidentielle, est relancé. Qui donc pour le soutenir ?
De sources concordantes, outre la querelle interne au PDG, de nombreux militants et alliés boudent sous cape. Pour eux, les choses ne se sont pas passées comme elles devraient se faire. Si certains estiment qu’il s’agit, en réalité, «de petites formations politiques dont les militants tiendraient simplement dans la maison de leur leader», il y a tout de même de quoi s’interroger. Surtout que l’opinion semble bouder cette élection, accaparée qu’elle est par les problèmes quotidiens. «On verra le jour du scrutin qui voter», a lancé un habitant de Port-Gentil, relevant que «ceux qui se sont jusque-là déjà prononcés pour une candidature ne sont pas forcément les meilleurs». «Le peuple? Il est assez dubitatif au sortir de sept ans de magistère sans véritable changement sur son quotidien. L’opposition? Oui, pourquoi pas ! Elle est tellement divisée et indécise qu’à la fin, on se demande à quoi elle sert au Gabon si ce n’est marcher sur les traces de son ancien employeur… le parti de masse. La société civile ? Pas si sûr», résumait un internaute. Au regard de la situation, rien n’est gagné d’avance.
