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Gabon : Qu’est - ce que la politique ? Pour le dialogue "INCLUSIF’
Publié le mardi 23 fevrier 2016   |  Gabon Libre




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QU`EST CE QUE LA POLITIQUE.

Dans sa déclaration annonçant un éventuel « dialogue inclusif » que propose le Président de la République, BILE bi NZE déclare entre autre :
«Il y a certes eu des avancées significatives en termes de démocratie, en termes d’encadrement et d’organisation des élections, mais ces avancées n’ont concerné en réalité que la classe politique», a lancé le porte-parole du gouvernement. Estimant que le Gabon ne se limite pas au seul domaine politique, il a relevé que les discussions devraient s’étendre à tous les autres domaines de la vie du Gabon.
«Un certain nombre d’autres domaines de la vie nationale mériterait également que tous les acteurs se retrouvent, discutent et trouvent des solutions. Que ce soit des éléments concernant la vie commune, des éléments en rapport avec l’Economie, avec la conception que nous avons aujourd’hui du rôle et des enjeux de la famille, avec l’avenir de notre pays, tous ces éléments méritent qu’il y ait effectivement un dialogue»,

QU’EST-CE QUE LA POLITIQUE : La finalité de la politique.

Pour le grand écrivain russe ; Soljenitsyne : « Nul ne peut ignorer la politique tant elle régit la vie commune et la chose publique.- Pour les gens qui ne connaissent pas de sphère supérieure, le pouvoir est un poison cadavérique. Rien ne peut les sauver de sa contagion.»
En effet, la politique est une œuvre collective, permanente, une grande aventure humaine. Elle a des dimensions sans cesse nouvelles et élargies. Elle concerne à la fois la vie quotidienne et le destin de l’humanité à tous les niveaux. L’image qu’elle a dans notre société (la société gabonaise) a besoin d’être revalorisée. Elle est une activité noble et difficile. Les hommes et les femmes qui s’y engagent, ainsi que tous ceux et celles qui veulent contribuer au « vivre ensemble », méritent notre encouragement. Ainsi la politique a une finalité. La politique est essentielle. Une société qui la mésestime se met en péril. Il est urgent de la réhabiliter et de repenser en tous domaines (éducation, famille, économie, écologie, culture, santé, protection sociale, justice...) un rapport actif et valorisant entre la politique et la vie quotidienne des citoyens dans notre pays.

• Réaliser le vivre ensemble

La politique a en effet comme ambition de réaliser le « vivre ensemble » de personnes et de groupes qui, sans elle, resteraient étrangers les uns des autres. « Ceux qui soupçonnent la politique d’infamie s’en font une idée courte... L’action politique a un fantastique enjeu : tendre vers une société dans laquelle chaque être humain reconnaîtrait en n’importe quel autre être humain son frère et le traiterait comme tel. »

• Poursuivre le bien commun

L’organisation politique existe par et pour le bien commun, lequel est plus que la somme des intérêts particuliers, individuels ou collectifs, souvent contradictoires entre eux. Elle « comprend l’ensemble des conditions de vie sociale qui permettent aux hommes, aux familles et aux groupements de s’accomplir plus complètement et plus facilement ». Aussi doit-elle être l’objet d’une recherche inlassable de ce qui sert au plus grand nombre, de ce qui permet d’améliorer la condition des plus démunis et des plus faibles. Elle se doit de prendre en compte non seulement l’intérêt des générations actuelles, mais également, dans la perspective d’un développement durable, celui des générations futures.

• Maîtriser la violence

La violence est au cœur de la condition humaine. L’un des buts de la politique est de la maîtriser partout où elle est présente : délinquance, criminalité, injustice flagrante, conflit d’intérêt, guerre renaissante, menace pour la paix intérieure ou extérieure. Afin de sortir de l’animalité de la violence brute, la politique réserve à l’Etat le monopole de la contrainte physique légitime et contrôlée. Elle cherche à substituer à cette violence individuelle le droit et la parole. Elle met en place des institutions et des procédures de médiation qui préservent l’homme lui-même de ses propres dérives, en particulier en cherchant un juste équilibre entre pouvoir judiciaire et pouvoir politique, pour assurer la liberté de chaque citoyen.

Ainsi pourront vivre ensemble et se reconnaître comme êtres égaux et différents, dans la sécurité assurée, des citoyens et des citoyennes que distinguent, et souvent opposent, le sexe, l’âge, la classe sociale, l’origine, la culture, les croyances. La politique est en quelque sorte « englobant majeur » des différents secteurs de la vie en société : économie, vie de famille, culture, environnement. Elle est en tout, mais n’est pas tout. On tomberait vite dans le totalitarisme si l’Etat prétendait assumer la charge directe de l’ensemble des activités quotidiennes. Le mobile de l’action politique se nourrit d’une posture de compréhension. La politique devient alors une culture. De la culture : un savoir, changer le cours des choses sans que personne ait été humilié. C’est pourquoi, il faut valoriser la politique !

IL faut valoriser la politique.

La noblesse de l’engagement politique est indéniable. Les abus qui existent ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt de tous ceux qui, animés par le souci de la justice et de la solidarité, se dépensent pour le bien commun et conçoivent leur activité comme un service et non comme un moyen de satisfaire leur ambition personnelle. Dénoncer la corruption, ce n’est pas condamner la politique dans son ensemble, ni justifier le scepticisme et l’absentéisme à l’égard de l’action politique. Dans les sociétés contemporaines, le vivre ensemble, qui est l’ambition de l’organisation politique, se définit de plus en plus sous l’idéal démocratique. En effet, les sociétés humaines ont toujours aspiré à atteindre un niveau supérieur de civilisation.

Un tel résultat dépend certes des connaissances et des techniques qui permettent aux hommes de maîtriser leur milieu physique, mais il dépend avant tout des valeurs en fonction desquelles les hommes choisissent de vivre. Ce qui caractérise une civilisation, ce sont les valeurs que les hommes choisissent, c’est le succès ou l’échec dans leur effort pour les atteindre. Dans cette démarche, le gouvernement qui est l’émanation de l’organisation politique d’une nation joue un rôle central et nécessaire. Le dessein fondamental de l’Etat est d’ordre moral : contribuer à la civilisation humaine à travers l’activité politique. C’est alors que la politique doit être d’essence démocratique.

DE L’ÉTAT et de l’Autorité de l’ETAT

État, forme d’institutionnalisation du pouvoir politique, autorité souveraine s’exerçant sur l’ensemble d’un peuple dans les limites d’un territoire déterminé.
Le peuple grec a inventé l’Etat en tant que tel, la politique et le politique, c’est-à-dire l’Etat constitutionnel, qui repose sur la Loi et dont l’essence est la loi, et l’obéissance aux lois pour ses citoyens.
L’invention la plus étonnante est celle de l’idée même de l’Etat constitutionnel et démocratie, l’invention de l’idée de la liberté liée à l’idée de l’égalité des individus devant la loi et à l’idée d’une commune participation aux affaires publiques. Les affaires de l’Etat ne sont plus connues par le seul roi et le cercle restreint de ses conseillers, mais sont pour la première fois les affaires de tous, des affaires publiques, devant être connues par le grand nombre et discutées publiquement par lui.

C’est là l’invention de la vie politique et de l’homme politique ; les affaires étatiques deviennent publiques, sont ouvertes à tous les citoyens et elles deviennent les affaires de tous.
C’est la naissance de la respublica, de l’idée de la République ; les affaires de l’Etat sont la chose publique elle-même, dans le souci général du Bien commun.
Autrement dit, l’Etat est la réalité première, cette âme ou cet esprit qui unifie dans une même histoire, une même langue, une même religion, les mêmes mœurs, une communauté d’hommes libres.
C’est Athènes qui d’abord engendre les siens, qui leur donne leur vie libre, grâce à ses institutions et lois permanentes et c’est en retour les siens qui l’engendrent et se sacrifient pour elle. Voilà l’idée de la démocratie dans sa perfection : un peuple libre qui fait sa propre histoire, en étant mû et institué par l’esprit de ses lois, par l’esprit de l’État qui est le sien. Comme le souligne Aristote, une main coupée est morte, ce qui veut dire que l’homme (l’animal politique) ne peut vivre librement que dans et par sa Cité : le tout est antérieur à la patrie et le citoyen n’existe que comme membre de l’État.

Une démocratie, au sens de l’Etat comme son nom l’indique, existe là où le peuple est souverain en détenant le pouvoir politique.
L’État est un esprit permanent, historique, un souffle et une volonté durables, c’est lui qui est premier en tant que totalité organisée, avec ses institutions et ses lois, c’est lui qui permet aux siens de mener une vie privée et publique bonne et libre. Et, en retour, ses citoyens le font vivre, le produisent dans leur action privée et politique.
Soulignons deux dimensions de l’État. D’un côté, l’État peut être appréhendé dans son mode de participation à la régulation des systèmes social et économique ; d’un autre côté, il ressort comme l’un des agents de premier plan contribuant au renforcement de la cohésion sociale. Ce qui veut dire qu’il faut se méfier d’une compréhension des choses qui placerait l’État en surplomb par rapport aux acteurs ou aux systèmes social et économique. La relation complexe entre l’État et la société

La première mission de l’État est d’arbitrer les conflits d’intérêt entre les hommes, surtout aujourd’hui où ils se multiplient au rythme de la montée de l’individualisme et de la complexité croissante de la société : chacun veut que ses droits ou l’intégrité de sa personne ou de son patrimoine soient protégés, et il ‘a pas tort de le vouloir, pour les mêmes raisons qui incitent son voisin à en faire autant, quitte à faire valoir contre l’autre ses propres intérêts antagonistes des précédents. Qu’on le veuille ou non, la régulation des intérêts ou des désirs, refrénés jusqu’ici par l’emprise coloniale, de la religion sous sa forme colonialiste, et de la tyrannie du régime actuel, incombera de plus en plus, dans une société infiniment complexe et dans une démocratie individualiste, aux pouvoirs publics qui ne cesseront donc de réglementer, d’administrer, de juger sous la pression des citoyens.

Depuis que l’État existe, son rôle est de maintenir l’unité de la nation qui, demande un très long temps pour construire, car l’intérêt bien compris de ses différentes parties n’y suffit pas. C’est pourquoi, il nous faut nous Gabonais, continuer à marteler que nous sommes une très jeune nation en gestation, que, l’adhésion à la communauté nationale doit être une affaire de cœur plus que de raison, de mémoire plus que de calcul, et qu’elle repose sur une adhésion instinctive à une communauté que nous désignons de République gabonaise, qui signifie à la fois la patrie et l’État.

Ce ne sont pas des agents économiques, si puissants et si efficaces qu’ils soient, qui pourraient exercer ce pouvoir rassembleur. Ce serait plutôt l’inverse. Le jeu économique, par définition, est une simple combinatoire sinon sans foi du mois sans loi, sauf celle que le pouvoir politique lui impose. Par surcroît, les entreprises, pour bien faire leur métier, sont tenues d’étendre leurs activités bien au-delà des frontières nationales devenues insignifiantes. Mais dans le branle universel des capitaux et des marchandises, les hommes restent attachés à la terre, à leur terre, et il faut bien que quelqu’un – et qui serait-ce sinon l’État ? – défende l’identité nationale.

À qui revient finalement, sinon à l’État, la charge de rendre la justice et de protéger les plus faibles, c’est-à-dire d’assurer vaille que vaille la cohérence du tissu social ? L’État doit détenir un rôle qui reste pour une grande part à inventer, mais que personne ne lui disputera. Parmi les types de consommation indispensable à l’homme moderne dans une société évoluée, ce sont celles de santé ou d’éducation, dépenses socialisées par excellence, qui croissent le plus vite et qui sont primordiales aux individus. Il est donc indispensable que l’État y soit impliqué. L’action publique est là pour ainsi dire palpable parce qu’elle touche de près à la vie quotidienne des individus et des familles.

Il incombe à l’État tout d’abord par dessus tout le devoir de recréer sans cesse le lien social, toujours soumis à des tensions qui peuvent aboutir à sa rupture. L'État n’est pas en effet, un prestataire de services parmi d’autres dont la légitimité est mesurée à l’aune des critères marchands et qui peut être dévolue à des sous-traitants. On peut par exemple confier sans inconvénient à des entreprises privées le soin de gérer la popote des casernes, mais il n’est pas recommandé de louer des mercenaires étrangers pour constituer des régiments. De même, s’il n’est pas illégitime de réinventer pour des raison de coût, des fermes générales ou particulières, autrement dit des concessions dévolues dans de multiples secteurs à des contractants privés, il faut absolument que l’ État conserve dans tous les cas le droit de rédiger les cahiers des charges, c’est-à-dire de fixer des normes, de choisir les attributaires et de contrôler leurs performances.

Le rôle de l’État est d’incarner les valeurs communes à l’ensemble des citoyens. Ces valeurs, bien sûr il e les crée pas, il les reçoit de la société qui au fil des temps les décline, les enrichit et les complique, mais il a le devoir de les protéger et de les traduire en actes, au terme d’un lent et tenace cheminement collectif, imprévisible et parfois tortueux, jalonné de conflits suivis de compromis, qui s’appelle le parcours politique. Une tâche d’homme autrement plus lourde que celle solitaire du moraliste ou du témoin : ce sont les hommes politiques de talent qui nous maquent. Tout ce qui relève des choix politiques – et se situe du même coup dans le champ de la morale -, la justice, l’enseignement, la solidarité, reste l’apanage de l’État national. Il faut par ailleurs rappeler que l’Administration à elle seule n’est pas l’État et que les institutions politiques elles-mêmes, en sont parties. Il n’est pas aisé de tracer une frontière claire entre les pouvoirs tantôt rivaux, souvent complices des fonctionnaires et des politiques.

En Afrique noire, c’est la « politique du ventre »
Au Nigeria, en 1976, les rédacteurs du projet de Constitution définissaient l’enjeu de la politique comme : « la possibilité d’acquérir la richesse et le prestige, d’être capable d’en distribuer les bénéfices sous la forme d’emplois, de contrats, de bourses, de dons d’argent, etc., à ses parents et à ses alliés politiques ».

La « politique du ventre » se réfère peu ou prou à cette dimension de la médiatisation institutionnelle et aux « situations » qu’elle procure. L’expression même de « politique du ventre » est riche de plusieurs significations qu’il convient de ne pas méconnaître. Elle indique au premier chef les situations de pénurie alimentaire qui continuent de prévaloir en Afrique. Se nourrir reste fréquemment un problème, une difficulté, une inquiétude. Le plus souvent, néanmoins, le terme de « manger » désigne des envies et des pratiques autres qu’alimentaire. Avant tout, les activités d’accumulation, qui ouvrent la voie à l’ascension sociale et permettent au détenteur de la position de pouvoir de « se mettre debout ».

C’est ainsi (Mais) qu’il n’est guère envisageable que les femmes soient absentes de ce manège puisque dans maintes sociétés anciennes, elles étaient « la substance même de la richesse ». La politique du ventre est aussi celle du marivaudage, ce que l’on appelle le « deuxième bureau », et les maîtresses sont l’un des rouages de l’État postcolonial. Le « ventre », c’est simultanément la corpulence qu’il est bon d’arborer dès lors que l’on est un puissant. C’est aussi le lignage qui demeure une réalité sociale très présente et non dénouée d’effets politiques à l’échelle nationale. C’est enfin, de manière plus suspecte, la localisation des forces de l’invisible dont la maîtrise est indispensable à la conquête et à l’exercice du pouvoir : la manducation peut être symbolique et assassine sous la forme dramatique mais quotidienne de la sorcellerie.

La politique du ventre institutionnalise le « Patrimonialisme et la domination patrimoniale ». Le système patrimonial se caractérise par deux éléments : la personnalisation du pouvoir d’une part, et la confusion de ce dernier et de la richesse d’autre part, non seulement parce qu’il s’agit d’un pouvoir personnel (contrôlé par un individu et structuré autour de celui-ci), mais aussi parce que toutes les relations d’amitié, de clientélisme et de népotisme : tout un tissu de relations personnelles irriguent et font fonctionner le système de pouvoir.

La deuxième caractéristique de ce système est la confusion du pouvoir et de la richesse. Les ressources économiques et politiques sont interchangeables, et c’est l’accès au politique qui ouvre celui de l’économique. La clé est de contrôler le pouvoir politique, ce qui conduit à l’accumulation et à la richesse. Il existe ensuite une interaction entre les deux types de ressources mais, dans le contexte africain, où il n’existe ni développement économique ni bourgeoisie, c’est évidemment la classe politique au pouvoir qui a l’accès direct aux ressources économiques. L’enjeu fondamental de la lutte politique consiste non seulement dans les positions de pouvoir, mais aussi dans l’accumulation.

Le patrimonialisme transposé dans le contexte africain - on parle alors de néo-patrimonialisme – parce qu’il ne s’agit pas d’un système de pouvoir traditionnel. C’est un système qui, formellement, comprend un État comme le nôtre, avec des tribunaux, des administrations et des lois. Mais les agents de l’État privatisent leurs fonctions, du sommet à la base, ce qui conduit à la patrimonialisation d’un État bureaucratique – la bureaucratisation et le patrimonialisme, reposent sur des principes contradictoires, étant en réalité totalement articulés -.

Il faut d’abord tenir compte du fait – tout le monde le sait – que le Gabon est un pays minier et non agricole, ce qui concerne en particulier le pétrole. C’est donc un État rentier, la base économique de l’État reposant sur la rente minière et non sur la production et le travail. Nous nous trouvons, dans le cas du Gabon, en face d’un système politique où le Président est véritablement le propriétaire de l’État. Il gère donc son pays comme il gère sa propriété privée. Le problème fondamental d’un chef d’État africain, dans un contexte extrêmement contraignant, est la survie politique. Pour survivre, lorsque l’on ne bénéficie pas d’une légitimité intrinsèque, le pouvoir doit s’appuyer sur certains ressorts.

Au Gabon, le ressort essentiel est la redistribution – à laquelle M. Bongo fait d’ailleurs allusion de façon intéressante dans son ouvrage. En effet, si l’on veut solidifier son pouvoir et se créer des soutiens, il faut se créer des clients. C’est là que réside l’art politique. Cependant, il ne s’agit pas de redistribuer en fonction d’une loi générale applicable à tous, car tout est basé sur le favoritisme à travers le jeu de grâce et de disgrâce. On arrive, en faisant tourner la distribution, à contrôler le pays, puisque les personnes qui bénéficient à un moment d’une faveur en sont reconnaissantes et tirent une obligation de loyauté. Quand elles perdent cette faveur – car il faut bien en faire profiter d’autres -, elles se soumettent encore d’avantage, au lieu de se rebeller, en espérant que la prochaine fois elle sera plus importante. Tout le jeu repose sur une redistribution de type clientéliste.

Le Gabon s’inscrit plutôt dans ce que l’on peut appeler le «patrimonialisme » rationalisé. C’est grosso modo l’analyse du système gabonais dans sa dimension interne. Une autre de ses caractéristiques étant la dimension externe : il s’agit non seulement d’une relation entre le chef et ses sujets, mais aussi entre le Gabon et la France. C’est l’idée de «Françafrique. » On retrouve le mot fric dans Françafrique. C’est la meilleure expression permettant de caractériser le tissu très particulier de relations qui s’est créé entre la France et les pays africains qui sont ses anciennes colonies, particulièrement le Gabon. En ce sens, le type de relations entre la France et les pays africains de la Françafrique illustre parfaitement l’expression de «néocolonialisme ».

Nous constatons aujourd’hui qu’il y a dans notre pays ceux qui luttent pour la démocratie parmi le peuple, et ceux qui oppriment la démocratie: la totalité des dirigeants politiques officiels. Ils pensent qu’on peut acheter tout le monde avec de l’argent, c’est un aveu choquant de considérer que l’argent décide tout. Le plus grave dans cette attitude, c’est que nos dirigeants ne peuvent pas comprendre les autres, et ils ont peur du vrai dialogue. Jusqu’à présent, ils ne comprennent pas et ne peuvent pas comprendre ce que signifie le dialogue. Je pense qu’ils voient encore le dialogue, soit comme une sorte de compétition dans laquelle ils pourraient être perdants, soit comme une énorme concession qui les déshonorerait. C’est grosso modo le comportement général de nos élites politiciens compradores, sans morale ni foi, adeptes de la «Politique du ventre ».

Estimer que le Gabon ne se limite pas au seul domaine politique, et que les discussions devraient s’étendre à tous les autres domaines de la vie du Gabon. «Un certain nombre d’autres domaines de la vie nationale mériterait également que tous les acteurs se retrouvent, discutent et trouvent des solutions. Que ce soit des éléments concernant la vie commune, des éléments en rapport avec l’Economie, avec la conception que nous avons aujourd’hui du rôle et des enjeux de la famille, avec l’avenir de notre pays, tous ces éléments méritent qu’il y ait effectivement un dialogue», C’est faire preuve d’une vision erronée et imparfaite du contenu du mot politique. La politique est en quelque sorte « englobant majeur » des différents secteurs de la vie en société : économie, vie de famille, culture, environnement. Elle est en tout, bien qu’elle ne soit tout. C’est pourquoi, la politique doit être fondée sur l’idéal démocratique.

Apologie de la démocratie par Périclès.

[…]. Du fait que l’État, chez nous, est administré dans l’intérêt de la masse et non d’une minorité, notre régime a pris le nom de démocratie.
En ce qui concerne les différends particuliers, l’égalité est assurée à tous par les lois ; mais en ce qui concerne la participation à la vie publique, chacun obtient la considération en raison de son mérite, et la classe à laquelle il appartient importe moins que sa valeur personnelle ; enfin nul n’est gêné par la pauvreté et par l’obscurité de sa condition sociale, s’il peut rendre des services à la cité.

La liberté est notre règle dans le gouvernement de la république et, dans nos relations quotidiennes, la suspicion n’a aucune place ; nous ne nous irritons pas contre le voisin, s’il agit à sa tête ; enfin nous n’usons pas de ces humiliations qui, pour n’entraîner aucune perte matérielle, n’en sont pas moins douloureuses par le spectacle qu’elles donnent.
La contrainte n’intervient pas dans nos relations particulières ; une crainte salutaire nous retient de transgresser les lois de la république ; nous obéissons toujours aux magistrats et aux lois et, parmi celles-ci, surtout à celles qui assurent la défense des opprimés et qui, tout en n’étant pas codifiées impriment à celui qui les viole un mépris universel.[…]
Voila les bases sur lesquelles doit s’organiser un dialogue politique dans notre pays pour le sortir de l’impasse auquel nos hommes politique tendent de le mener.

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