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PSGE : la gueule de bois
Publié le mardi 4 mars 2014   |  Gabon Review




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Après l’euphorie des élections, voici les soucis de la gestion. Au plan politique, l’alliance PDG/CLR semble se fissurer. Les premiers grincements de dents commencent à se faire entendre du côté de l’Hôtel de Ville de Libreville. Et, tout le monde parie que les choses iront se dégradant, que Jean-Boniface Assélé va faire entendre sa petite musique. Au plan socio-économique, le rapport Mc Kinsey présenté à grand renfort médiatique est venu montrer la réalité dans toute sa nudité. Aujourd’hui, plus personne ne conteste les difficiles conditions de vie de la grande majorité des Gabonais. Au point que certains en arrivent à s’interroger sur l’opportunité de la présentation de ce rapport, allant jusqu’à penser qu’il est contre-productif. «Ali Bongo aurait voulu dire à tout le monde qu’il a échoué, que ses réformes n’ont nullement donné les effets escomptés qu’il ne se serait pas pris autrement», analyse un universitaire, spécialiste de sciences politiques.

De fait, les Gabonais sont préoccupés par une réalité de plus en plus difficile. Ils vivent mal les pénuries d’eau potable et les incessantes coupures d’électricité. A en croire leurs dires, tout se passe comme si l’exécutif ne s’est jamais préoccupé outre mesure de cette question. «Le gouvernement se comporte comme si la question de l’eau potable et de l’électricité était devenue insoluble», souligne un haut fonctionnaire, ajoutant : «Au cours d’une réunion, l’ancien Premier ministre, Raymond Ndong Sima, était allé jusqu’à affirmer que ce dossier est compliqué», avant de conclure : «Certains barons en sont maintenant à faire faire des forages chez eux. Bientôt ils passeront aux groupes électrogènes sans se soucier de la population».

S’il est communément admis que la solution définitive à ces problèmes d’eau et d’électricité passe nécessairement par une relecture du contrat de cession, il n’en demeure pas moins que l’opinion a le sentiment qu’un flou artistique est entretenu sur la question. Entendre le gouvernement évoquer la nécessité d’ «engager un développement accéléré de la fourniture d’eau et d’électricité» durant le séminaire tenu à Franceville du 23 au 25 février dernier, sans indiquer clairement son intention de prendre à-bras-le-corps, la question des investissements a défrisé de nombreux observateurs. Pour eux, le nœud du problème réside dans les infrastructures et singulièrement les réseaux de transport et de distribution qui ne semblent plus convenir à la réalité.

Régime de rémunération en débat

Côté pouvoir d’achat, les choses sont tout aussi incertaines. Le débat actuel sur la suppression/suspension des fonds communs des régies financières a malencontreusement lancé un autre de plus grande envergure portant sur les primes versées aux différentes catégories d’agents publics. Dans les rues de Libreville, c’est désormais l’ensemble du régime de rémunération appliqué par la puissance publique qui est mis en débat. «Empiriquement on note que tout débat sur les salaires se termine toujours par une hausse», souligne un haut cadre du ministère de l’Economie et de la Prospective. «Si on veut harmoniser les revenus, il faut qu’on soit prêt à porter la prime de logement d’un fonctionnaire des Affaires étrangères au niveau de celle d’un enseignant. Tout ceci ne peut se faire que dans le cadre d’un sommet social préparé et pensé longtemps à l’avance et non sur une décision unilatérale». De toute évidence, cette mesure pourrait avoir des effets en cascade. «Si cette mesure est maintenue, certains ne pourront bientôt plus rémunérer qui les dames de ménage, qui leur gardien et qui leur chauffeur», pronostique un enseignant de sociologie, poursuivant : «Tout ce monde pourra se retrouver au chômage, sans revenus ». Et de s’interroger : «Qui peut sérieusement évaluer le coût économique et social que cela représenterait ?»

Le plus étonnant est que tout en évoquant la nécessité de parvenir à un «consensus national» sur la question des revenus, le Premier ministre met à l’index ceux qui «se beurrent sur le dos de tout le monde». Daniel Ona Ondo dit devoir lutter pour plus de justice sociale mais, il n’indique nullement comment il entend parvenir à une meilleure redistribution de la richesse nationale. Ni le système de couverture sociale, ni le système éducatif n’ont été pris en compte par le séminaire de Franceville. Si les piliers du Plan stratégique Gabon émergent ont été évoqués, ils n’ont, pour une fois, pas orné l’ensemble des interventions. Seule certitude : son gouvernement fait face à une urgence sociale. Pour le coup, Ali Bongo a raison de proclamer que les réformes initiées jusque-là n’ont «cependant pas permis la réduction des inégalités et l’éradication des souffrances et des difficultés auxquelles certains (Gabonais) sont confrontés». Le triptyque Paix-Développement-Partage a laissé place à la lutte contre la pauvreté. Mais, bien entendu, le Gabon est sur la voie de l’émergence….

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