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Ntoutoume Emane comme Alphonse de Lamartine: « Oh temps, suspends ton vol ! »
Publié le lundi 25 janvier 2016   |  Gaboneco


Jean
© Autre presse par DR
Jean François Ntoutoume Emane, ancien maire de la commune de Libreville


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« Le temps est notre pire ennemi » disait en son temps le philosophe comme pour signifier que comme l’homme politique, victime, lui, de l’usure du pouvoir, l’Etre humain en général, subit, lui, l’usure du temps. En effet, comme le rocher au bord d’un cours d’eau, il s’effrite de jour en jour au point d’atteindre le point de non-retour, symbolisé par la mort.

En ce qui concerne l’ancien Premier-Ministre d’Omar Bongo Ondimba, Jean-François Ntoutoume Emane, dont le fils Simon ne comprend pas les agissements, qui semble pourtant être visiblement au bout du rouleau, il croit son heure arrivée pour se lancer à la conquête du fauteuil présidentiel !

Ainsi, s’est-il rendu le weekend écoulé pour, comme qui dirait, solliciter l’onction populaire de sa base au quartier « Lalala », où est situé son Quartier général, comme le font déjà les Jean Ping et s’apprêtent à le faire nombre d’hommes politiques surtout de l’opposition. La majorité misant très certainement pour que le même cheval, le candidat naturel du PDG, se présente à la présidentielle à venir. Ses idées tournent à présent comme les aiguilles d’une montre, c’est-à-dire inexorablement dans le même sens. Il sent son heure arrivée pour diriger le pays parce que lui aussi semble ‘’n’avoir pas géré’’, dixit son prédécesseur Léon Mébiame. Sinon pourquoi avoir annoncé lors de sa démission du Parti démocratique gabonais qu’il allait créer sa propre formation politique ?

Lorsque l’on sait qu’un parti est porté sur les fonts baptismaux dans le but de conquérir le pouvoir mais, la conquête dudit pouvoir n’est pas chose facile puisqu’elle suppose que le prétendant à la fonction présidentielle a fait une analyse de sa propre situation avant que de se lancer dans l’auscultation de celle du pays en passant bien entendu par celle de ses potentiels adversaires ou adversaires déclarés.

Il faut au candidat pour envisager de se prémunir, jauger ses forces et faiblesses. La Bible, le livre saint, nous révèle par exemple, anecdote pour anecdote, que si ton œil gauche t’empêche de voir, crève-le. « Jacky » comme on aime à l’appeler est-il de ces hommes politiques prêts à faire objectivement leur introspection ? Lui que les effluves du parti unique gagnent encore à en juger par ses comportements et ses postures dignes d’un autre âge.

XXIème siècle, quels paradigmes ?

Oui, la démocratie est aussi affaire de génération comme la musique, le mode vestimentaire, les goûts et les couleurs, c’est pourquoi les latins disaient « O tempora O mores », entendez « Oh temps, oh mœurs ! ». Cet homme, certes généreux à l’échelle de la famille stricto sensu, peut-il constituer aux yeux de ses compatriotes, l’homme par lequel les Gabonais veulent remplacer Ali Bongo Ondimba ? Lui, qui aurait dû s’inspirer de sa battante de femme, feue Sophie, à qui l’Institut universitaire des sciences de l’organisation, doit son nom, aurait pu depuis des lustres choisir la voie des affaires qui lui aurait servi à coup sûr d’exutoire à partir duquel il pouvait rebondir pour se faire une image tout autre que celle qu’il traîne jusqu’à ce jour qui présente l’idéologue parmi les idéologues de l’ancien parti unique sous Omar Bongo Ondimba.

Ce dernier qui, un jour alors que des journalistes lui demandaient qu’est-ce qu’il entendait par « le Progressisme démocratique et concerté », les avait renvoyés au concepteur « Jacky mille encyclopédies ». Jean-François Ntoutoume Emane pourrait-il aller convaincre au-delà de sa base de Lalala, lui, qui envisage désormais d’aller en tournée dans l’hinterland ? Quel discours croit-il que les populations de l’intérieur du pays attendront- elles de lui ? A-t-il les capacités d’innover, c’est-à-dire de s’approprier les paradigmes nouveaux ? A le voir, représente-t-il les aspirations du Gabon du XXIème siècle quoiqu’inspirateur de l’ancien système? Un musicien congolais ne nous apprenait-il pas qu’ « à chaque génération, ses engouements » ?

Jacky, tel la rivière, sinueuse, pour être allée seule !

Et maintenant que père Jacky se croit une âme de gouvernant, va-t-il s’associer à un groupe politique comme par exemple le Front de l’opposition pour l’alternance, en fait, a-t-il des chances d’y être intégré ou va-t-il se muer tout bonnement en candidat indépendant ? Dans les deux cas, croit-il marquer son territoire ? Nous aurions aimé le voir derrière une autre personnalité comme en 2009 lorsqu’il soutenait « Ya Ali » plutôt que de le voir à bord d’un navire sans gouvernail. Ce qu’il semble le plus oublier, c’est qu’il est comptable devant ses compatriotes de la gestion du pays pendant les années de luxure où le pétrole se vendait bien sur le marché international et qu’à ce titre, il en sait quelque chose sur la direction prise par les revenus de l’or noir. Est-il prêt à restituer au Gabon ce qu’il lui a pris même s’il est vrai qu’il se présentera toujours comme un saint ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que sa responsabilité dans la gabegie est engagée quelque soit le niveau ! Jean- François Ntoutoume Emane veut-il nous dire qu’aujourd’hui plus qu’hier, il est devenu l’altruiste qu’attendent les gabonais au sommet de l’Etat ? Sait-il qu’il y a beaucoup à faire et que la fonction présidentielle ne peut plus être conçue comme une partie de plaisir pendant laquelle le détenteur du pouvoir passe le plus clair de son temps à jubiler et à savourer les délices du pouvoir ? Nous regrettons pour lui qu’il soit arrivé un peu tard dans l’arène où de nombreux autres politiques portent peut-être mieux que lui l’espoir. Le comble, c’est qu’il ne s’en soit pas encore rendu compte, malgré les capacités d’analyse qui devraient être les siennes, à moins que l’on parlât de sclérose intellectuelle, cela est possible à son âge pourquoi pas !

C’est donc une invite en direction de cette « ancienne gloire » pour qu’elle se ravise, s’il est encore temps et comprenne que les choses ont évolué dans un tout autre sens et que désormais les populations qui ont ouvert grand les yeux sont plus que jamais regardantes. Faire l’autruche ne sert à rien, il faut regarder la réalité en face, peut-être que d’autres après lui se serviront-ils de leçon.

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