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Gabon : L’année 2016 après J.-C.
Publié le vendredi 22 janvier 2016   |  Gabon Review




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Après une petite éclipse, Ika Rosira, la pétroleuse scripturale de Gabonreview, revient avec la nouvelle année, millésimée 2016 après J.-C. En guise de vœux – il n’est jamais trop tard pour bien faire – elle propose une tirade, une anaphore, sur l’année gabonaise de tous les fantasmes et de tous les espoirs, aussi bien sociétales, économiques que politiques.

2016 au Gabon, ce n’est que l’année électorale dans la plupart des esprits. Ce n’est que l’année durant laquelle, pour les émergents, celui qui nous sert de président, assoira sa suprématie sur tous les dissidents. C’est aussi celle durant laquelle, l’opposition organisera des primaires, cessera de s’envoyer des piques et des tranchants, brandira le drapeau du consortium et présentera un candidat unique en août prochain, pour les plus optimistes.

2016 c’est surtout l’année durant laquelle le peuple gabonais s’est étonné de voir élu ballon d’or africain, le jeune Pierre-Emerick Aubameyang, digne fils d’Aubame Yaya, et ce, même si la plupart des gens ne se sont pas gênés pour s’offusquer publiquement de l’entendre remercier le mâle alpha de Bongoland, pour son titre.

2016 est l’année des espoirs, tous ces fonctionnaires impayés depuis belle lurette croient dur comme fer qu’en rentrant en grève à quelques mois des élections, celui qui nous sert de chef suprême des armées daignera taper du poing sur la table, pour qu’on dégage illico presto un budget. Histoire de leur faire oublier la disette dans laquelle ils ont passé les fêtes de fin d’année.

2016 est l’année des prises de conscience collective, tous heurtés de plein fouet par les conditions inhumaines dans lesquelles sont emprisonnés nos gens. Criminels ou innocents, présumés coupables ou multirécidivistes, bandits de grands chemins, menteurs compulsifs, braqueurs, violeurs et pédophiles, petits escrocs, enfants mineurs, adolescent précoces ; personnes enfermées sans raisons valables, victimes d’arrestations arbitraires et de vices de procédure, prisonniers politiques, activistes, militants et «ritualistes» croupissent en effet à la même enseigne. Au milieu des rats et des asticots, ils baignent, pataugent, se prélassent dans l’insalubrité, la misère, la pisse et l’odeur de leurs propres défécations. Et, ce depuis des lustres, sous le regard de la commission des droits de l’Homme. Ironiquement, les exécutions d’Hollando, sont restées loin derrière, le peuple semble inconsciemment reconnaissant, au point de ne point exiger une prison digne de ce nom, une justice pour tous. Et dire que toutes les formes de torture sont encore admises et que les matons vont même jusqu’à violer les détenus. Espérons que c’est en 2016 qu’on dira vraiment «Ça suffit comme ça !»

2016 est l’année durant laquelle, on voudrait conjurer le sort qui a fait du Gabon une dynastie. Durant l’année précédente, il n’y a jamais eu autant de dénonciateurs, qu’il s’agisse de vendetta dans les lignes du pouvoir ou de rébellion outrancière, le fait est qu’elle a ouvert la porte à une nouvelle vague d’antagonistes. Des champions en matière de franc-parler, anti-prodada, anti-blabla, anti-mensonges éhontés, anti-PDG, anti-pseudodémocratie. Des personnes que ni les menaces, ni les représailles, ni la peur n’entravent dans leur sentiment du devoir, dans leur vision, dans leur besoin de libération.

Mais, 2016 est aussi l’année qui nous donnera l’occasion de souligner notre admiration pour l’homme qui répare des vies en fabriquant aux personnes qui ne se voyaient plus marcher, des prothèses orthopédiques, dans un local qui laisse à désirer, sous les yeux du ministère de la Santé, du gouvernement, de celui qui nous sert de président et de tous ceux qui l’ont aidé à confisquer le pays.

2016 sera peut-être l’année bénie durant laquelle, le peuple gabonais tout entier mettra fin au règne des Bongo et du PDG. On entamera peut-être une nouvelle ère pleine d’espoir en de meilleurs lendemains. L’année durant laquelle, on transformera un pays exploité et surexploité, en manne populaire ; une pseudo démocratie en modèle de développement sociopolitique. L’on ose espérer qu’une économie qui promet aux riches plus de richesses, de confort et de pouvoir tandis que les pauvres s’enlisent dans la misère et la mendicité, se métamorphosera peut-être en modèle de développement économique.

2016 pourrait bien être l’année glorieuse que certains attendent depuis plus de 50 ans. L’année où le peuple aura le dernier mot. Où notre conscience collective fera résonner en écho dans nos cœurs : Bring back our country ! Reprenons notre pays ! Reprenons-le cette année.

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