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Les conflits internes au PDG et dans la majorité
Publié le mercredi 20 janvier 2016   |  Gabon Review


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© Autre presse par DR
Suite à la sortie d’un groupe de députés PDG : La contre-attaque de Héritage et Modernité


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A côté des démissions du Parti démocratique gabonais, devenues récurrentes, il y a les conflits internes – ces «espèces de guerre civile» – au sein du parti au pouvoir, ainsi que des contradictions qui semblent inextinguibles au sein de la majorité… Quel parti de la majorité soutiendrait-il donc Ali Bongo lorsqu’il va se porter candidat à la prochaine présidentielle ? Y aura-t-il d’autres candidatures issues de la majorité actuelle ?

A sept mois de la présidentielle d’août prochain, le Parti démocratique gabonais (PDG) vient de voir partir un autre de ses cadres, Frédéric Massavala Maboumba, ancien ministre délégué et ancien conseiller politique du président Ali Bongo, après celui – très retentissant des anciens Premiers ministres Raymond Ndong Sima en juillet et Jean-François Ntoutoume Emane en octobre 2015. Mais ces dissensions existent également dans l’alliance de la Majorité.

Quel parti de la majorité soutiendrait-il donc Ali Bongo s’il venait à se porter candidat en août prochain ? Les observateurs pensent que le Centre des Libéraux Réformateurs devrait, en raison des liens de son fondateur avec le chef de l’Etat, le soutenir, tout comme le Bloc démocratique chrétien (BDC) de Guy-Christian Mavioga, récemment nommé PCA de la Caistab, et l’aile dissidente de l’Alliance démocratique et républicaine (Adere) conduite par Florentin Moussavou, actuel ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement technique.

En dehors de ces trois partis, l’on ne sait pour le moment – et rien ne le montre – si le Parti travailliste de Mbourou Yi Djako, le Front démocratique et culturel (FDC) de Quentin Ben Mongaryas, ou l’Union socialiste gabonaise (USG) de Guy Nang Békalé, par exemple, vont appeler à voter pour lui. Quant au Rassemblement pour le Gabon (RPG) du Père Paul Mba Abessole, fer de lance de la contestation au sein de la Majorité dite Républicaine et Sociale pour l’émergence, va s’engager aux côtés d’Ali Bongo.

L’expression singulière du RPG

Parmi les formations politiques de la majorité, le RPG tient en effet sa singularité du fait de ses prises de position fortes. Ses trois élus à l’Assemblée nationale n’ont pas voté, en décembre dernier, la Loi des finances 2016 ! Le RPG condamne la gouvernance actuelle. Dans une sortie publique de son leader, cette formation politique a affirmé que le pouvoir actuel au Gabon était pire que le système nord-coréen. Mieux, le 11 septembre 2015, lors de la formation du gouvernement Ona Ondo III, le RPG a décliné le poste de ministre délégué à l’Urbanisme et au Logement offert à Jean-Robert Endamane, directeur de cabinet du président du RPG ! Beaucoup, dans le PDG, souhaitent l’exclusion de ce «partenaire turbulent». Refuser un poste ministériel et ne pas voter le budget présenté par le gouvernement qui est l’émanation de la majorité, sont des actes qui montrent à quel point le sentiment de solidarité fait l’école buissonnière au sein de la majorité. Les observateurs se disent convaincus que le semblant de cohésion de ce groupement pourrait voler en éclats à l’approche de l’élection du mois d’août prochain ! D’autres partis membres de ce groupement se plaignent de l’arrogance de leur principal partenaire. C’est le cas du FDC et du Morena-Molière Boutamba.

Quid de la cohésion entre les partis soutenant «l’action du président de la République» ? Elle n’existe guère, en dépit des listes communes PDG-RDR notées dans le Woleu-Ntem pendant les élections locales dans le département du Woleu singulièrement. Ils se combattent avec rage sur le terrain aux élections locales et législatives. Ce manque de cohésion laisse forcément des «déchets» lorsque ces formations se retrouvent au cours de l’élection présidentielle. Qui ne se rappelle les propos lancés par le leader du CLR, Jean-Boniface Assélé, lors des élections municipales, contre la liste PDG conduite dans le 3ème arrondissement par Laure-Olga Gondjout et Marie-Joséphine Kama Dabany, sa sœur ?

Batailles, conflits internes, luttes fratricides, contradictions inextinguibles…

Au sein même du PDG, outre les démissions en cascade, des groupements se sont créés pour condamner une «certaine gouvernance» marquée par une «trop grande insouciance des profito-situationnistes». Le cas le plus patent est le rassemblement «Héritage et Modernité», dont les figures emblématiques viennent de grandes familles politiques et historiques du Gabon : les Chambrier, Gondjout, Mboumbou Miyakou, mais aussi des personnalités fortes à l’instar de Michel Menga, Michel Mboumi, Vincent Ella Menié, Alexis Boutamba, Sylvain Momoadjambo ou Serge-Maurice Mabiala. Qui ne se souvient des échanges entre ce groupe et le Mogabo ?

Les conflits internes ne manquent pas non plus au sein des fédérations et sections du parti présidé par Ali Bongo depuis mars 2010. A Libreville, dans le 2ème arrondissement, la «bataille» est rude entre Léandre Nzué et Aurélien Ntoutoume. Ce qui pourrait amener Jean Ping, soutenu par Jean Eyéghé Ndong, à faire un bon score dans cet arrondissement, parmi les plus peuplés de la capitale gabonaise. Dans le 4ème arrondissement, Jules Ogouébandja pourra-t-il gagner la bataille sans l’apport d’Alexandre Barro Chambrier ? Les deux hommes, on le sait, sont engagés dans un combat sans merci depuis deux ans. Au 5ème arrondissement, après le meeting populaire que vient d’y tenir Jean Ping, on ne sait pas si Simon Ntoutoume Emane s’en sortira.

Dans le Haut-Ogooué, les luttes fratricides sont tout aussi connues. A Okondja, par exemple, les proches de Luc Oyoubi et les partisans de Mathias Otounga Ossibadjouo, le nouveau ministre de la Défense, ont du mal à s’accorder. Dans l’Ogooué-Maritime, les proches de Michel Essonghé pourraient-ils réussir s’ils marginalisent Gabriel Tchango ? Il se raconte qu’avec ses entreprises, l’actuel ministre d’Etat chargé de la Pêche et de l’Elevage est le troisième employeur de Port-Gentil après la puissance publique (l’Etat) et le secteur pétrolier.

Des candidatures issues de la majorité actuelle ?

Dans l’Ogooué-Lolo, des malentendus sont visibles et lisibles entre le président du PDG et le membre du comité permanent du Bureau politique Guy Nzouba Ndama. Et on se rappelle la réplique d’Ali Bongo au président de l’Assemblée nationale lors de la dernière cérémonie de présentation des vœux à la présidence de la République. Qui ne voit donc les attaques dont est l’objet l’élu du canton Lolo-Wagna dans des publications proches du Palais du bord de mer ? Et que dire du silence de personnalités telles qu’Emile Doumba ? Que dire de toutes ces couleuvres que l’on fait avaler à Faustin Boukoubi ? C’est alors qu’il se trouvait en tournée à Lambaréné qu’il aurait appris la disparition du poste de délégué national (UJPDG, UFPDG) et la promotion de Vivien Péa et de Christel Limbourg Iwenga comme SGA du parti… Dans la Ngounié, le conflit entre Guy-Bertrand Mapangou et Yves-Fernand Manfoumbi, le «vice-président», est de notoriété.

Toutes ces «guerres civiles» entre partis de la majorité, tous ces conflits internes entre PDGistes, toutes ces contradictions, tous ces coups bas «entre camardes», vont-ils se résorber comme avec un coup de baguette magique à l’approche de la prochaine élection présidentielle ? Toutes ces blessures vont-elles se cicatriser ? Rien n’est moins sûr. Au contraire, selon des sources concordantes, une ou deux candidatures ne sont pas à exclure dans ce bloc. L’élection présidentielle d’août prochain pourrait réserver quelques surprises qui mettraient à mal ce semblant de cohésion autour d’Ali Bongo.

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