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Monsieur Guédon, où sont donc les logements promis à distribution ?
Publié le mercredi 13 janvier 2016   |  Gabon Review


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© Autre presse par DR
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Début-octobre, soit trois semaines après sa nomination au ministère de l’Urbanisme et du Logement, Désiré Guédon, auréolé de réelles avancées et de quelques succès dans son ministère précédent (Energie et Ressources hydrauliques) avait promis, à la suite d’une visite de terrain, que 100 des deux mille logements déjà construits ou en cours d’achèvement à Libreville et ses alentours seraient distribués avant la fin de l’année 2015 ! Depuis cette visite, plus de nouvelles…

La politique-spectacle, un ensemble de mises en scène souvent très médiatisées, est très usitée par les membres du gouvernement. Beaucoup en usent en effet pour impressionner l’opinion, donner le sentiment d’une volonté de travailler ou de concrétiser la feuille de route indiquée par le président de la République à travers son programme de société. Désiré Guédon l’a fait, à bon escient, lorsqu’il a accédé à la tête du département ministériel de l’Energie et des Ressources Hydrauliques. Et on a vu comment, à la différence de ses deux prédécesseurs à ce poste – Régis Immongault et Etienne Dieudonné Ngoubou – il a pu obtenir des résultats probants avec la SEEG. S’il y a eu adduction d’eau et électrification supplémentaires dans Libreville et sa région, c’est beaucoup grâce à cet élu de Gamba et ancien banquier.

Un faux pas

Le quatrième ministre du Logement d’Ali Bongo – après Ruffin Pacôme Ondzounga (octobre 2009 – janvier 2011), Blaise Louembet (janvier 2011 – février 2012) et Magloire Ngambia (février 2012 – septembre 2015) – était certainement animé de bonnes intentions quand il a entrepris de visiter les chantiers de construction des logements initiés par le gouvernement depuis 2010. Mais, sombrant dans la politique-spectacle de mauvais aloi, il a, à l’issue de cette visite, fait une annonce un peu précipitée -celle de livrer à des demandeurs une centaine de logements avant la fin de l’année 2015. Quand on connaît les pesanteurs liées à certains secteurs, une telle démarche ne pouvait manquer de surprendre le plus pointilleux des observateurs. Désiré Guédon s’est un peu trop vite avancé, devrait-on dire. Et en ce début d’année 2016, aucun de ces logements n’a été attribué à quiconque ! Et toc… dirait-on !

Cette annonce précipitée visait-elle à faire plaisir au chef de l’Etat, ou à montrer à l’opinion que les lignes allaient bouger dans le secteur du logement grâce à son arrivée au ministère en charge de ce dossier. L’a-t-il faite pour que les sociétés de construction de logements (SNI, SNLS) placées sous sa tutelle se magnent un peu ou pour que les patrons de banques présents lors de cette descente sur le terrain soient mieux disposés à offrir des crédits ? Parce que, en fait, Désiré Guédon qui est au gouvernement depuis près de quatre ans pouvait éviter ce faux pas, car il savait bien que le logement, même lorsqu’il est achevé comme à peu près 2000 dans le pays, ne peut être attribué si les VRD (Voirie et Réseau Divers) ne sont pas prêts. Les compteurs d’eau et d’électricité doivent être placés et raccordés, les voiries qui mènent aux habitations ainsi que le système de caniveaux pour l’évacuation des eaux usées et de ruissèlement se doivent aussi d’être achevées. De même, pour accéder au logement, les demandeurs doivent avoir reçu suffisamment de documents pour aller solliciter des crédits auprès des banques. Rien de tout cela n’était prêt ou en voie d’être fait.

Echec de Magloire Ngambia

En fait, Désiré Guédon n’est pas le premier à se livrer à une telle politique. Blaise Louembet avait promis qu’un consortium américain viendrait construire près de 5000 logements dans la zone d’Essassa et de Nkok. On sait ce qu’il en advint. Magloire Ngambia avait promis la venue de plusieurs entreprises étrangères pour édifier des logements au Gabon afin de réussir le pari des 35.000 logements promis par Ali Bongo pendant sa campagne électorale. Mais ni les promesses de campagne d’Ali Bongo, ni les promesses de Magloire Ngambia ne furent tenues. En dépit de moult missions à l’extérieur, en dépit de la «bonne image» dont jouit le Gabon à l’extérieur, Magloire Ngambia ne réussit à décrocher qu’un contrat avec une entreprise turque qui vint installer environ 872 appartements (308 logements pour la parcelle n°1 et 564 pour la parcelle n°10) préfabriqués à Angondjé. Ruffin Pacôme Ondzounga, lui, ne promit rien et ne fit rien pendant les quatorze mois passés à l’Immeuble Alussuisse.

Au moment où le septennat d’Ali Bongo s’achève, Désiré Guédon a tout intérêt à s’y mettre. Il n’a pas le choix : avant le mois d’août de cette année, le quatrième ministre du Logement d’Ali Bongo a le devoir de veiller à ce que la SNI et la SNLS attribuent les villas et appartements déjà disponibles dans des zones accessibles et habitables aux demandeurs remplissant les critères ; les vrais critères. L’on saura ainsi s’il est un bon ministre du Logement, après avoir permis l’attribution de ces habitations sous les critères de justice sociale et d’équité. Le logement, symbole de l’échec d’Ali Bongo, symbole de la légèreté des hommes politiques, mérite que l’on attribue aux plus nécessiteux le peu d’habitations qui auront été construites (6000 logements au total, dont les 3800 du programme de la SNI, les 1500 de la SNLS et les 600 réalisées par l’entreprise turque – sur les 35.000 qui devaient l’être au cours du septennat).

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