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Présidentielle 2016 : Maganga Moussavou, une candidature de témoignage ?
Publié le vendredi 18 decembre 2015   |  Gabon Review


Pierre-Claver
© Autre presse par DR
Pierre-Claver Maganga Moussavou, président du Parti social-démocrate


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Le président du Parti social sémocrate (PSD) vient d’annoncer qu’il se lance dans la course à l’élection présidentielle d’août prochain. Depuis le décès de Pierre Mamboundou, le maire de Mouila pense qu’il peut capter des voix des partisans de celui-ci et apparaitre ainsi comme «le grand leader du sud». Dans l’opinion cependant, beaucoup d’observateurs ne vendent pas cher sa peau, en raison de ses prises de position aussi contradictoires qu’incompréhensibles depuis plusieurs années.

En décembre 1993, Pierre-Claver Maganga Moussavou, alors âgé de 41 ans, avait été la «belle surprise» de l’élection présidentielle, sans doute du fait d’une faconde encore vue jamais à l’époque et d’un passage mémorable à la télévision durant lequel il avait littéralement renvoyé ses interviewers à leurs chères études. Arrivé en quatrième position, selon les chiffres officiels annoncés par le président de la Cour Constitutionnelle, le leader du PSD, avec ses 3,39% (?) devançait Jules Aristide Bourdès Ogouliguendé (CDJ), Jean-Clément Didjob Divungi di Ndinge (Adere), Léon Mbou Yembi (Far) et notamment Léon Mébiame et Adrien Nguemah Ondo. Mais, depuis ce scrutin, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts… Pierre-Claver Maganga Moussavou avait obtenu 0,93 % en décembre 1998. Avec ce score, le leader du PSD s’était vu obligé de «se mettre en réserve de la République», et ne s’était pas présenté à l’élection présidentielle du mois de décembre 2005.

Pour les élections législatives, il n’a obtenu qu’un succès – en décembre 2006 – face au candidat du PDG, Jean-Norbert Diramba, après trois tentatives (1990, 1996, 2001), avant d’être à nouveau battu, plus récemment en décembre 2011, face à un autre candidat PDG, Léon Nzouba. Sur des élections uninominales donc, Pierre-Claver Maganga Moussavou n’a pas toujours «été à la fête». Il a été régulièrement vaincu par ses adversaires, du moins si l’on en croit les chiffres officiels.

Aujourd’hui, il se lance à nouveau dans l’élection nationale suprême, la Présidentielle ! Il semble décidément aimer cette élection. «Mais pourquoi affectionne-t-il cette élection ?», se demande, ironique, un de ses anciens partisans, du reste débauché à une époque chez Jean-Norbert Diramba. «En fait, c’est un être profondément narcissique qui aime que l’on parle de lui, surtout lors d’un tel scrutin». S’il s’était en effet agit d’une élection à deux tours, on le soupçonnerait de vouloir négocier des strapontins entre les deux tours. Or, ce n’est pas le cas : la présidentielle est une élection à un tour, un seul tour. Dans l’opinion, Maganga Moussavou n’est pas crédité d’une grande côte de sympathie. Pour beaucoup, ses multiples aller-retour «à-la-mba-abessole» entre la majorité et l’opposition, ses atermoiements, ses hésitations, ses prises de position notamment lors des élections législatives de décembre 2011 pendant lesquelles il avait d’abord affirmé sa non participation – le fameux «pas de biométrie, pas d’élection» qui s’était terminé par un flop – avant, finalement, de s’engager à ces élections uninominales où il ramassa d’ailleurs encore une gamelle, son inimitié éternelle avec un autre grand leader politique de Mouila, Didjob Divungi di Ndinge, l’implantation limitée de son parti dans le pays et le manque d’un grand nombre d’élus du PSD capables de mobiliser les Gabonais, en font un candidat moyen, et font de son engagement dans la course à la présidence de la République tout juste une candidature de témoignage.

Sa popularité n’ayant jamais vraiment dépassé Mouila, ville dont il est maire depuis janvier 2014 et pour la troisième fois, à l’exception de la commune de Mimongo où ses «beaux-frères» lui ont réservé une surprise agréable lors des locales de décembre 2008, Pierre-Claver Maganga Moussavou est plutôt vu, en raison du parcours tortueux qui est le sien, comme un candidat de second plan.

«Il est vrai qu’humilité et narcissisme ne peuvent aller de pair, mais sachant que les partis au pouvoir trichent mieux lorsqu’il y a plusieurs candidats en face d’eux, Maganga Moussavou, au lieu de prôner des candidatures multiples, devrait plutôt soutenir quelqu’un d’autre, sauf s’il est désigné comme candidat unique de l’opposition», analyse un professeur de sciences politiques. Mais, on le sait, le leader du PSD a décidé de se lancer dans la course, ignorant le processus de désignation d’un candidat unique souvent invoqué par le Front de l’opposition pour l’alternance, avec lequel l’Union des forces de l’alternance dont il est membre a signé un accord. Pierre-Claver Maganga Moussavou semble avoir accepté tous les aspects de cet accord, sauf celui relatif à la désignation d’un candidat commun.


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