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Voyage dans l’indigence médiatique du Sud-est Gabon
Publié le samedi 12 decembre 2015   |  Gabon Review


Voyage
© Autre presse par DR
Voyage dans l’indigence médiatique du Sud-est Gabon
Phto: Alain-Claude Billie-By-Nzé, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement.


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Alain-Claude Billie-By-Nzé, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, s’est rendu, du 8 au 10 décembre 2015, dans le Haut-Ogooué et l’Ogooué-Lolo pour visiter les structures relevant de la tutelle de son département ministériel. Vétusté, obsolescence et indigence auront été les constantes notées.

Au pas de charge, le ministre de la Communication a visité notamment les structures de Gabon Télévision et de Radio Gabon, le Centre de l’Information de Franceville, les services provinciaux de l’Agence gabonaise de presse (AGP), la Maison de la communication de Koulamoutou et des structures de communication du secteur privé des deux provinces. L’objectif était de s’assurer des conditions dans lesquelles travaillent les agents du secteur de la communication dans ces deux provinces. «Il est de notre devoir de nous rendre sur le terrain, de voir les conditions dans lesquelles travaillent les collaborateurs», a laissé entendre le ministre de la Communication.

Le Constat à Franceville et Koulamoutou

A Franceville comme à Koulamoutou, Alain-Claude Billie-By-Nzé a pu constater que les problèmes sont quasiment les mêmes. Les structures de Gabon Télévision et de Radio Gabon à Franceville fonctionnent cahin-caha. Le bâtiment, vieux de 43 ans s’affaisse sous le poids de l’âge et souffre également des effets du glissement de terrain y ayant occasionné des fissures. Dans le département télévision, la salle des faisceaux et celle de production contenant des équipements installés par la coopération allemande, sont hors d’usage depuis 1992. La télévision locale a donc cessé de fonctionner depuis plus de 20 ans. En marche depuis 1963, la radio quant à elle n’arrose que 3 départements sur les 11 que compte la province du Haut-Ogooué. Ici, les responsables évoquent des problèmes de logistique et de formation. Le matériel datant de plusieurs décennies y est littéralement désuet et, en grande partie, en panne, tandis que le personnel, volontaire, n’a suivi aucune formation ni bénéficié d’un recyclage malgré les évolutions technologiques.

En réponse à tout ce qu’il a vu et entendu, Alain-Claude Billie-By-Nzé a félicité les efforts ayant permis de garder la flamme allumée. Il a indiqué que ceux qui ont construit le bâtiment de la télévision et de Radio Masuku ont eu une grande vision. «Il faut la maintenir», a-t-il déclaré. «Les Gabonais sont demandeurs de leur culture. Ils ont besoin que le monde la découvre. Il faut aussi faire en sorte que les populations de l’intérieur puissent accéder à la bonne information via les services publics de l’Etat», a-t-il ajouté faisant ainsi cas de la volonté des autorités à remettre en marche ces structures. Fort de ce que le basculement à la Télévision numérique terrestre (TNT) est impératif, le ministre de la Communication a relevé la nécessité de la formation, se refusant cependant de promettre. «Je vais évaluer la situation. Je ne veux pas m’engager dans des promesses», a-t-il dit à la faveur d’une séance de travail avec les agents.

Alain-Claude Billie-By-Nzé s’est également rendu au Centre de l’Information de Franceville. Une structure censée diffuser l’Histoire du Gabon à travers des photos, des documents historiques, des livres, des journaux, du son et de l’image. La structure est un centre de documentation datant de plusieurs décennies où tout est à refaire. Pour coller aux standards en vigueur, le ministre de la Communication a annoncé le basculement de ce centre en Centre multimédia. Il permettra aux enfants de faire des recherches, en plus d’avoir d’autres fonctionnalités. Il a expliqué que si tous ces services déconcentrés du ministère de la Communication ont tant de difficultés, c’est certainement du fait d’un manque de directions provinciales du ministère, qui auraient permis de régler de simples problèmes sans recourir à Libreville.

La délégation de M. Billie-By-Nzé s’est en outre rendue au Centre de Transmission du faisceau hertzien ou encore Centre émetteur international ondes courtes de Moyabi. En service depuis le 7 février 1981 et faisant partie des installations de la radio panafricaine, Africa N°1, ce centre est lui aussi entièrement tombé en ruine. Avec 4 émetteurs au départ, un seul reste aujourd’hui en service. Jadis cette infrastructure relayait les ondes de plusieurs radios internationales à l’exemple de la Radio suisse internationale, de la radio japonaise NHK ou de Radio France internationale. Plus aucun client de ces clients n’y recoure aujourd’hui. Ici, le ministre de la Communication a déploré le manque d’adaptation aux évolutions technologiques. Le système en place étant vieux de plus de 30 ans, certains instruments ne sont plus fabriqués et ne peuvent donc plus être réparés. Dans l’ensemble, il va falloir tout restructurer en même temps qu’Africa N°1, une structure qui, aujourd’hui, consomme un lourd budget soutenu par l’Etat.

A Koulamoutou, chef-lieu de l’Ogooué-Lolo, Alain-Claude Billie-By-Nzé a été surpris par l’abandon des travaux de la Maison de la Communication. Datant de 1992, elle est désormais squattée par les populations. Ce bâtiment devait abriter les services de la télévision et de la radio locale. Ici, les problèmes de financement auraient contraint la société adjudicataire des travaux à quitter le chantier depuis 1998. Pour ce qui est de la radio et de la télévision locale, les problèmes rencontrés sont les mêmes que ceux de Franceville. «Nous n’avons pas su entretenir les équipements, ni faire des recyclages», a déploré le ministre qui a salué les efforts des agents pour continuer à arroser la province de l’Ogooué-Lolo.

A l’Agence gabonaise de presse de Franceville comme à celle de Koulamoutou, le ministre et sa délégation ont pu constater que les structures répondaient aux normes requises pour une agence de presse. Il y manquait cependant le plus important : la connexion internet. Sans elle, a expliqué le chef de service du bureau de Franceville, Cyriaque Ngoma, il est presqu’impossible de travailler. Car, il faut envoyer les articles à la direction centrale à Libreville pour publication. Le recours aux cybercafés de la ville n’étant pas la solution idoine. Le problème de transport a également été évoqué dans les deux provinces. A Franceville par exemple, les agents de l’AGP doivent couvrir, sans moyens de transport, les 11 départements et les villages de la province, distants les uns des autres.

Le ministre de la Communication a enfin visité des structures privées. Il s’est rendu à la Radio- télévision Koussou (Franceville) et à Kanal 7 (Koulamoutou). «Le ministère de la Communication est là pour les services publics, mais aussi pour les structures privées», a-t-il dit lors de son passage dans ces chaines de radio et télévision privées locales, encourageant l’effort fourni par ces médias pour apporter un plus au paysage médiatique national.

Motiver et rééquiper de façon graduelle

Au terme de sa visite, le ministre de la Communication a constaté «deux choses : au plan humain, j’ai rencontré des personnels motivés, véritablement engagés et qui donnent le meilleur d’eux-mêmes pour que la communication, dans les capitales provinciales, fonctionne. La seconde chose est que les structures ne sont pas entretenues et les instruments sont devenus obsolètes. Cela implique qu’un effort doit être fait». Et d’ajouter : «Je voudrais parler principalement de deux événements. Dans les structures de radio et télévision publique, à Franceville comme à Koulamoutou, des personnels existent. Il s’agit maintenant de voir de quelle façon les motiver, les rééquiper de façon graduelle. Il est évident qu’on ne pourra plus équiper à l’ancienne. On avait vu grand. Aujourd’hui, les évolutions amènent à regarder la miniaturisation, l’information, la numérisation. Tous ces éléments font qu’il faut à nouveau voir mais avec un regard d’aujourd’hui».

«Nous nous battrons après le compte rendu que nous ferons au chef de l’Etat et au gouvernement de sorte que des moyens soient dégagés d’ici à la fin de l’année prochaine parce qu’on a des échéances importantes. Le Haut-Ogooué va abriter une poule de la Can 2017 et c’est juste à côté de l’Ogooué-Lolo. Il faut pouvoir, à la veille de cette Can, remettre en fonctionnement tous ces éléments. L’autre élément sur lequel je voulais insister c’est Africa N°1 avec la visite que nous avons effectué à Moyabi. Une très belle structure qui nécessite effectivement d’être réadaptée pour retrouver de nouveaux clients. Dans tous les cas, un compte rendu sera fait aux plus hautes autorités. On va indiquer quelques pistes de solutions. Les personnels nous en ont d’ailleurs déjà proposé quelques-unes».

La délégation du ministre de la Communication était composée des directeurs généraux de l’Institut gabonais de l’Image et du Son (Igis), de Gabon télévision, de Gabon Matin-AGP et de plusieurs conseillers.

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