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Interview du président Ali Bongo Ondimba sur RFI
Publié le jeudi 3 decembre 2015   |  Le Gabon Emergent


Le
© Autre presse par DR
Le president Ali Bongo Ondimba


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RFI : De quelle façon le Gabon et tous les pays d’Afrique Centrale peuvent contribuer au succès de cette COP21 ?

Ali Bongo Ondimba : Nous tenons d’abord à réitérer tout notre soutien au peuple français, frère, ami, le gouvernement. L’épreuve a été terrible et nous l’avons tous vraiment subie. Et nous voulons aussi féliciter les autorités françaises d’avoir malgré tout tenu à organiser cette réunion importante de la COP21.

Vous avez hésité à venir ?

Non, pas du tout. Et donc pour nous Paris c’est d’abord l’engagement. L’engagement de nous tous à venir œuvrer ici ensemble pour pouvoir empêcher l’irréparable. Notre planète souffre. Nous devons prendre nos responsabilités. L’Afrique est le continent qui va le plus souffrir de ces dérèglements climatiques, pourtant y ayant contribué le moins. Donc les Africains sont ici pour dire que l’économie verte doit être rentable. Nous devons amener les hommes d’affaires à investir dans l’économie propre. Nous devons tous nous concentrer, voir quels sont les moyens à mettre en place financièrement pour soutenir tous ces efforts. Parce que ce que l’Afrique demande aujourd’hui c’est un soutien d’abord sur la question de l’eau et l’électricité.

Vous êtes le président d’un grand pays exportateur de pétrole, donc d’énergie fossile. Est-ce que franchement, vous avez intérêt à ce que les énergies fossiles comme le pétrole et le gaz, soient remplacées par des énergies renouvelables comme le solaire ?

Ces énergies fossiles ne se renouvellent pas ! Un jour le Gabon se retrouvera sans pétrole ! Et donc nous avons déjà entamé une diversification de notre économie, tenant compte justement des questions environnementales. Nous nous sommes aussi rendus compte que le Gabon était un pays pollueur par le fait des torchères de gaz et que nous voulons aussi limiter. Aujourd’hui il n’est donc pas question aussi de dire ‘Moi je ne participe en rien’. Et nous en Afrique et notamment au Gabon, nous pensons qu’à travers nos forêts nous faisons partie de la solution. Toutes les forêts du bassin du Congo aujourd’hui revêtent une importance capitale car ce sont des sources de revenus pour nous. Mais en même temps, si nous manageons mal nos forêts nous allons aggraver les dommages climatiques ! Donc nous maintenons une pluviométrie, nous maintenons un équilibre. Mais en même temps il faut que nous renoncions à des revenus. Voilà pourquoi nous disons que le rôle des forêts est pivotal, important et que nous devons être accompagnés, pour pouvoir développer nos pays en même temps que nous pouvons manager nos forêts.

Donc en fait ce que vous dites c’est : nous voulons bien faire des sacrifices sur le bois et sur le pétrole, mais en échange il faut que les pays riches mettent la main à la poche ?

Ça a été dit. Ce n’est que justice. Nous sommes prêts à faire des sacrifices, mais pour cela il faut que nous soyons accompagnés !

A Copenhague ont été prévus 100 milliards de dollars par an pour les pays en développement à partir de 2020. Est-ce que cela est satisfaisant ?

Il a été dit beaucoup de choses à Copenhague. Donc aujourd’hui à Paris nous avons l’occasion, enfin, de clôturer Copenhague. Et c’est pour ça que je parlais d’engagement. Des engagements ont été pris à Copenhague, mais à Copenhague nous avions les Fast Start ( financements rapides prévus dans l'accord de Copenhague; Ndlr ) et tout ceci a pris beaucoup de retard et entre temps les choses se sont aggravées. Ce qui est important c’est qu’au travers des fonds qui doivent être mis en place pour l’Afrique et les transferts des technologies pour développer une économie diversifiée et durable. Donc c’est pour ça que je reviens sur ce thème d’engagement.

Et c’est ce que vous attendez de Paris en fait ?

C’est ce que nous attendons de Paris. Nous restons optimistes, les négociations ne vont pas être faciles, la question d’un accord contraignant va être au cœur des négociations. Mais c’est maintenant une question de volonté.

Le prix du pétrole baisse pour tout le monde, y compris pour vous, le Gabon. Il y a des divisions au sein du PDG, le parti au pouvoir. Est-ce que vous êtes confiant quand même pour votre candidature et votre éventuelle réélection en août 2016 ?

Il n’y a pas de division au sein du Parti démocratique gabonais. Il y a des discussions. C’est un parti qui a toujours admis l’échange. Les échanges et les discussions j’en sais quelque chose. Maintenant le prix du baril baisse. Heureusement, nous avons depuis plus de cinq ans, entamé une vaste opération de diversification de notre économie. Depuis plus de cinq ans le taux de croissance hors pétrole au Gabon est à deux chiffres. Le Gabon ne va plus être un pays exportateur de matières brutes. Elles vont être transformées. J’ai d’ailleurs fixé 2020 comme cap au-delà duquel nous n’allons plus exporter de matières brutes. Donc voilà ce que nous sommes en train de faire. Comme les autres, nous souffrons, mais nous avançons.

Il y a un petit peu de mécontentement social, quand même ! Il y a eu des grèves au début de cette année. Vous ne craignez pas que vos opposants en profitent en août prochain à la présidentielle ?

Nous avons fait quelque chose qui est quand même à souligner. C’est qu’en tout ce qui concerne le secteur public nous avons fait une augmentation de salaire importante. Et ce, malgré la baisse du prix du pétrole. Donc pour dire que nous avons répondu à des attentes sociales et de manière importante. Les taux d’augmentation ont été assez importants pour les bas salaires. Et à partir de ce moment-là, je crois que… Retournez voir les différents acteurs, vous verrez que la position n’est plus la même et qu’il y a moins de mécontents à ce niveau-là. Même si d’autres secteurs viennent aussi nous demander pouvoir bénéficier d’une même augmentation, notamment pour le privé. Ce qui est important c’est que nous accompagnions aussi le privé. Parce que la baisse du prix du pétrole est une baisse d’activité générale et donc il faut que nous ayons un petit peu de ressources, pour voir comment plus de diversification peut permettre aussi de maintenir l’emploi et voir comment aussi on peut requalifier vers d’autres secteurs. Donc nous restons quand même vigilants parce que le social est important. Nous avons pris des engagements depuis l’année dernière, depuis les assises que nous avions à ce niveau-là, et nous essayons de maintenir tous ces engagements-là.

Donc vous pensez pouvoir gagner en août 2016 ?

Mais si je suis candidat !

Beaucoup de Gabonais pensent que vous le serez.

Ils le sauront en temps voulu. Y compris vous, je ne vais pas vous répondre aujourd’hui !

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