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Weatherford : Code du travail + heures supplémentaires = grève
Publié le lundi 30 novembre 2015   |  Gabon Review




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Le Syndicat autonome des pétroliers (SAP) a lancé un mot d’ordre de grève de cinq jours au sein de la société Weatherford à Port-Gentil. A l’origine de ce mouvement d’humeur, les heures supplémentaires non payés depuis 2010 et dont le montant réclamé s’élèverait aujourd’hui à plus de 600 millions

Le siège port-gentillais de la compagnie parapétrolière américaine est barricadé depuis vendredi dernier et devra le rester jusqu’à mardi prochain. Les salariés en colère devant l’immobilisme de leur employeur à la suite du dépôt d’un préavis de grève ont fini par perdre patience. Si dans leur cahier de charges figurent plusieurs revendications, les plus importantes demeurent, aux yeux des délégués du personnel, l’augmentation de la prime de logement qui s’élève aujourd’hui à 80 000 francs, mais surtout le paiement des heures supplémentaires. Ce dernier point constitue en effet la pomme de discorde entre la direction générale et les salariés. Ceux-ci considèrent que le paiement doit avoir un effet rétroactif sur cinq années, ce qui porterait la dette de la société à 650 millions de francs. Une somme que l’entreprise aurait bien du mal à trouver en ces temps de vaches maigres dans le secteur pétrolier, cela va sans dire.

«Les engagements pris par la société pour appliquer les accords signés sur le paiement de ces heures supplémentaires n’ont pas été respectés. Et depuis le mois de juin 2015 nous négocions pour que les 650 millions de francs dus soient payés, quitte à ce que nous tombions d’accord sur un échéancier. Malgré la bonne compréhension du SAP, notre syndicat, nous ne voyons aucune volonté d’apurer cette dette, de la part de la direction générale», déclare Yannick Radio, délégué du personnel.

Du côté de la direction générale de Weatherford, on ne reconnaît pas cette dette qui découlerait d’une mauvaise interprétation de la loi par les employés mais surtout par le syndicat qui les soutient. La direction ne comprend pas que l’on s’accroche au code du travail pour réclamer le paiement des heures supplémentaires au-delà de 8 heures par jour, alors que les heures de travail sur les sites pétroliers sont plutôt définies par les arrêtés 00000208 et 000062 «instituant un régime spécial de dérogations à la durée légale du travail sur site d’exploration et de production des hydrocarbures et activités connexes en République Gabonaise». L’arrêté 0000208/MTE du 4 avril 2007 stipule en effet, en son article 4 que «Eu égard à la spécificité de l’industrie pétrolière, la durée du travail sur site peut être portée à un maximum de 12 heures par jour». Aussi, pour la direction générale, les heures supplémentaires calculées sur la base de 8 heures de travail par jour par le syndicat Sap ne se justifient-elles pas.

Convoquées devant l’Inspecteur spécial du Travail chargé du secteur pétrolier (Istrap), les deux parties n’ont pu accorder leurs violons. Les négociations ont donc débouché sur la signature d’un procès verbal de non conciliation et la désignation par l’Istrap d’un médiateur choisi par le syndicat. «Alors que le médiateur a été désigné jeudi, le syndicat a déclenché un mouvement de grève vendredi. Cette démarche ne se justifie pas à nos yeux et nous comptons saisir le juge des référés aux fins de constat de grève illicite», déclare-t-on du côté de la direction générale. Cette dernière a également dévoilé son intention de récuser le médiateur désigné pour le règlement de ce litige. «La loi est bien claire là-dessus, le médiateur n’est pas compétent lorsque le litige porte sur une violation de la loi ou sur une question d’interprétation de la loi. Or c’est le cas présentement puisqu’il s’agit de voir si nous devons appliquer le Code du travail ou les arrêtés pris par le gouvernement. Ce sont des questions purement techniques qui ne peuvent être réglées que devant le tribunal», a ajouté la direction des ressources humaines qui fustige par ailleurs «l’inconscience» des employés. «Au moment où le secteur est au plus mal et que nous perdons tous les contrats, explique la direction de Weatherford, cette grève ne nous fera que du tort. Elle pourrait conduire à la perte des rares contrats qui nous restent et à la fermeture de la boîte. Nous nous interrogeons si les employés et le syndicats qui les encouragent en sont vraiment conscients».

Du côté du syndicat, on annonce que cette grève qui prend fin mardi prochain pourra être reconduite au cas où la direction générale ne plierait pas.

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