Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Gabon    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article




  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Société

Libertés publiques : La police s’oppose à la protestation contre les femmes violentées
Publié le vendredi 27 novembre 2015   |  Gabon Review


Marche
© Autre presse
Marche pacifique de protestation contre les brutalités policières
26 novembre 2015.


 Vos outils




La marche pacifique de protestation contre les brutalités policières dont ont été victimes les commerçantes de l’ancienne Gare routière, initiée le 26 novembre courant par le Collectif de lutte contre les violences faites aux femmes, a été freinée par un important déploiement des forces de police au carrefour Saint-Michel, en dépit de la présence de nombreux élus parmi les marcheurs.

Débutée pacifiquement, sans incident ni débordement, à la tour du marché de Mont-Bouët, la marche de protestation organisée par le Collectif de lutte contre les violences faites aux femmes, à laquelle prenaient part quelques élus du peuple, acteurs politiques et membres de la société civile a été stoppée à mi-parcours par des policiers armés de matraques et de lacrymogènes. «Le problème qui nous concerne aujourd’hui c’est la violence faite aux femmes dans les marchés et en démocratie. Le seul moyen de faire connaitre ces problèmes c’est de marcher pacifiquement. Nous sommes partis de Mont-Bouët, nous n’avons rien cassé et nous sommes là, on ne casse rien. Voilà qu’on nous barre à nouveau le chemin», a relevé la vice-présidente de l’Union nationale, Paulette Missambo.

Selon les initiateurs de la manifestation, il s’agissait d’un hommage aux commerçantes dénudées et au jeune Bérenger Obame Ntoutoume, décédé dans des conditions troubles à la suite de la confiscation de sa marchandise par la police. La marche devait partir du rond-point du marché Mont-Bouët à la Primature en passant par l’ancienne Gare routière, la Campagne, Saint-Michel, le marché de Nkembo et Cocotiers. Il était question de remettre au Premier ministre un mémorandum sur les droits des femmes et les violences policières au Gabon. «Le Gabon vient de démontrer que nous ne sommes pas un pays du droit. Cette marche est officielle, parce qu’on a déposé une information dans toutes les mairies concernées par la marche. La Constitution nous donne le droit de nous réunir, de marcher et de contester. Nous ne comprenons pas que le Gabon viole lui-même les lois qu’il a mis en place», a protesté Aminata Ondo, fustigeant le fait que «le gouvernement encourage ces violations que nous dénonçons». «Il encourage les policiers dans le racket des taximen, des commerçantes, à violenter nos femmes, à tuer nos enfants», a-t-elle lancé, visiblement remontée.

Face au refus des forces de l’ordre de permettre la poursuite de la marche, même sous escorte policière, les élus du peuple, représentés, entre autres, par le 6è vice-président du Sénat, Jean-Christophe Owono-Nguema, et le député Albertine Maganga Moussavou, ont su faire preuve de pédagogie vis-à-vis de la foule pour éviter tout heurt avec les force de sécurité. «Pour une marche pacifique, le Gabon reste le seul pays au monde où on voit des hommes et des femmes aux mains nues qui viennent être arrêtés par toute une armée. Nous sommes inquiets parce que c’est un pays où la démocratie n’a pas droit de cité», a déploré le président de l’Alliance pour le nouveau Gabon (ANG), Séraphin Davin Akuré.

Une issue contraire à celle-là aurait étonné plus d’un. Et pourtant, au-delà des discours de circonstance et ateliers, c’était là une belle occasion pour le pays et ses dirigeants de dire leur soutien aux femmes violentées et leur condamnation des abus d’autorité.

 Commentaires