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Médias : La Loupe sollicite et obtient l’arbitrage du président du CNC
Publié le vendredi 13 novembre 2015   |  Gabon Review


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© Autre presse par DR
Le président du Conseil National de la Communication (CNC), Jean François Ndongou


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Dans une livraison hors série de l’Aube parue le 12 novembre 2015, le directeur de l’hebdomadaire La Loupe appelle à l’arbitrage du président du CNC, quant à la suspension de la collaboration liant son journal à Multipress et à Sogapresse.

La communauté des communicateurs, notamment des journalistes et des éditeurs gabonais est préoccupée depuis quelques jours par une affaire mettant aux prises l’hebdomadaire La Loupe et le gouvernement. L’Etat a en effet décidé de la traduction devant la justice de ce journal. L’initiative a été rendue publique par le ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement, Alain-Claude Billie-By-Nzé, le 3 novembre dernier.

Dans une lettre adressée au président du Conseil national de la communication (CNC), le directeur du journal La Loupe, dont le nom n’apparaît toutefois nulle part sur la note, sollicite le responsable et les membres de l’institution de régulation en vue d’un arbitrage de ce qu’on peut déjà appeler «litige» opposant cet hebdomadaire à Multipress (imprimeur) et à Sogapresse (distributeur). Il explique en substance qu’à la suite de la décision prise le 3 novembre 2015 par le gouvernement de saisir le procureur de la République contre La Loupe, il a reçu un message électronique du directeur général de Sogapresse, Alain Calvy, l’informant de ce que cette société se voyait dans l’obligation de «suspendre» la distribution de La Loupe afin de «se conformer aux obligations légales».

Le directeur de La Loupe précise que le directeur de Sogapresse invoque, pour justifier cette suspension, le «principe de précaution» par rapport à l’ordonnance N°18/PR/2015, en son article 204 relatif à la coresponsabilité de l’éditeur et du distributeur en matière de délits commis par voie de presse. Estimant que cette décision est «surprenante» et même «cavalière», il en vient à soumettre quelques interrogations au CNC dont les réponses pourraient éclairer sa lanterne et l’assurer de son bon droit. Existe-t-il au Gabon, en dehors du CNC, une autre instance de régulation habilitée à suspendre les journaux, interroge-t-il avant de demander si la Sogapresse a le droit de refuser d’honorer les termes du contrat qui la lie au journal, alors même que, relève-t-il, La Loupe n’a nullement été condamnée. «En agissant ainsi, la Sogapresse ne se met-elle pas en porte-à-faux vis-à-vis de la loi ?», interroge-t-il. Le CNC aurait-il formellement donné des instructions dans ce sens, continue-t-il de d’interroger. Pour lui, si tel n’était le cas, il revient au président du CNC de ramener l’ordre et la sérénité, soulignant que tout ce micmac «ressemble à un excès de zèle préjudiciable au groupe de presse Oloumambé».

Interpellant l’autorité de régulation et de sanction, le directeur de l’hebdomadaire rappelle par ailleurs que les «délits qui sont imputées à La Loupe (trouble à l’ordre publique, incitation à la haine, appel au meurtre et à la désobéissance civile) n’ont toujours pas été établis par la justice et que la procédure administrative n’a pas encore été initiée». Se prononçant à propos des articles incriminés, il invoque la «liberté de ton» de son journal qui n’est pas forcément bien comprise de tous, tentant par la même occasion de présenter les motivations ayant conduit à la rédaction de ces articles («le pouvoir de l’abus, l’abus du pouvoir !» ainsi que l’«immigration massive / les Gabonais menacés de disparition»).

Un jour avant cette requête envers le CNC, le Collectif des associations et éditeurs de presse du Gabon a dénoncé l’immixtion du gouvernement dans le champ de compétence du CNC, rappelant que l’ordonnance n°18/PR/2015 est inconnue des professionnels et du législateur. Dans la journée du 12 novembre, au terme d’une réunion en séance plénière, le CNC a réagi et demandé, dans son communiqué final, à Sogapresse de distribuer le journal en question. Par voie de conséquence, l’imprimeur Multipresse, en amont, devrait donc imprimer le journal qui n’a pour l’heure reçu aucune notification d’action en justice à son encontre.

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