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Belinga : le Gabon y croit dur comme fer
Publié le mardi 25 fevrier 2014   |  Jeune Afrique


Régis
© Autre presse par DR
Régis Immongault, Ministre gabonais des mines


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L'État gabonais veut croire au réveil du projet de Belinga, en sommeil depuis 2006. Après avoir racheté les parts du chinois CMEC, il cherche un nouveau partenaire pour développer la mine. Les Gabonais étaient nombreux au Cap (Afrique du Sud), du 3 au 6 février, pour la 20e édition de Mining Indaba, la grande conférence qui rassemble professionnels et investisseurs du secteur minier africain. Objectif de la délégation de Libreville, conduite par Régis Immongault, le ministre des Mines : trouver des partenaires pour le développement du gisement de fer de Belinga. Libreville a même organisé, le 5 février, en marge de la conférence officielle, une réunion de présentation du projet coordonnée par le Français Patrick de Saint-Simon, patron de la société de conseil TGM. En sommeil Connu depuis les années 1950, tour à tour convoité par les géants Vale et BHP Billiton puis attribué en 2006 à China Machinery Engineering Corporation (CMEC) - qui l'avait laissé en sommeil -, le gisement de Belinga est revenu entre les mains de l'État à la suite d'une décision d'arbitrage et d'un rachat des parts des Chinois, fin décembre 2013. Libreville sait qu'il lui faut agir vite pour faire avancer ce projet au coût estimé à 2,9 milliards d'euros Depuis, Libreville avance ses pions. "Le cabinet indépendant SRK a confirmé des réserves de 463 millions de tonnes de minerai à haute teneur", fait valoir Mathurin Ango, conseiller au sein du cabinet de Régis Immongault : "Cela nous donne un potentiel de 1 milliard de tonnes, ce qui fait de Belinga le deuxième gisement de fer en Afrique après celui du mont Simandou, en Guinée." Financement Mais comme pour le projet guinéen, le financement et la construction de la voie ferrée promettent d'être complexes à Belinga, situé à 600 km au nord-est de Libreville. "Nous avons mandaté la société d'ingénierie américaine Bechtel pour étudier les futures infrastructures qui permettront d'acheminer le fer par rail jusqu'à un terminal minéralier, probablement à Port-Gentil", explique Mathurin Ango. Si le gouvernement estime que seuls 300 km de voie ferrée seront à construire entre Belinga et la ligne existante reliant Franceville et Port-Gentil, ce n'est pas l'avis du groupe Eramet, gestionnaire de la voie. "L'acheminement du manganèse est déjà difficile, il n'est pas envisageable de faire passer le fer de Belinga en plus. Il faudrait doubler la ligne, car les quantités à transporter seront de dix à cent fois supérieures à ce qui y transite actuellement", confie Pietro Amico, directeur d'Eramet au Gabon, qui n'est pas candidat à la gestion de la future voie ferrée. Échaudé Libreville sait qu'il lui faut agir vite s'il veut avoir une chance de faire avancer ce projet - d'un coût estimé à 2,9 milliards d'euros par le gouvernement -, alors que les fonds disponibles sur les marchés internationaux sont limités et que trois autres projets de fer, encore en gestation, se font concurrence en Afrique. À seulement 80 km de Belinga, la junior Sundance Resources développe le complexe de Mbalam-Nabeba, à cheval sur le Cameroun et le Congo. Dans ce dernier pays, Glencore poursuit le développement du gisement de Zanaga. Enfin, en Guinée, Rio Tinto s'active pour terminer l'exploration du Simandou... Pour Régis Immongault, échaudé par les déconvenues précédentes, le partenaire idéal ne doit pas être une des majors du fer, "qui ne sont pas les plus rapides à lancer les projets". Sundance, qui a fait part de son intérêt pour Belinga, n'a pas non plus la faveur des Gabonais. "C'est un acteur trop petit, il n'a pas les moyens de lever des fonds", juge Mathurin Ango, qui refuse aussi de mutualiser les coûts en évacuant le minerai par la voie ferrée camerounaise de Sundance. Reste la piste Anglo American... Un avocat proche du dossier indique que le groupe anglo-sud-africain étudierait Belinga avec intérêt. "Anglo American a la réputation d'aller vite, le Gabon pourrait y être sensible", estime-t-il. Mais pour qu'un groupe s'engage, il faudra que l'État présente à son partenaire des garanties solides sur les futures infrastructures ferroviaires et portuaires. Ce n'est pas gagné.
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