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Afrique : des experts plaident pour un cadre réglementaire favorable à la production d’énergies renouvelables (SYNTHESE)
Publié le mardi 6 octobre 2015   |  Xinhua




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DAKAR -- Un cadre réglementaire favorable au secteur privé pour la production suffisante d'énergies renouvelables en Afrique, a été préconisé, lundi à Dakar, par des experts participant à une conférence sur l'environnement et l'indépendance énergétique.

Le directeur général de l'ONG Enda énergie, Sékou Sarr, a d'abord fait un constat : "70% de la population en Afrique subsaharienne n'ont pas accès au service énergétique, 80% des ménages utilisent la biomasse pour la cuisson avec le bois, 30 à 80% des recettes d'exportation de pétrole servent à couvrir les factures énergétiques".

En conséquence, a-t-il estimé, "la transition énergétique s'impose" et "l'opérationnalisation passe par des partenariats innovants entre les secteurs publics et privés et la société civile, avec des actions fiables, durables et peu onéreuses".

"Il faut que les Etats appuient les promoteurs privés. Ce ne sont pas des dons qu'on leur accorde mais des prêts bonifiés et des avantages fiscaux", a, pour sa part, avancé l'ancien directeur de l'Agence sénégalaise d'électrification rurale, Aliou Niang.

"Il y a également les lois d'achat d'énergies qui ne sont pas encore validées et sans cette validation, les promoteurs ne pourront jamais avancer dans leurs projets", a-t-il souligné, parlant du Sénégal.

Il a proposé en outre le renforcement des écoles de formation technique pour avoir des techniciens qualifiés "afin de compter sur les compétences locales pour développer les énergie renouvelable".

De son côté, le directeur des énergies renouvelables du Bénin, Assan Todéman, a noté que "l'implication du secteur privé, notamment dans la production d'énergies solaires, est très avancée alors que la participation des ONG dans le domaine énergétique est limitée".

"On peut valoriser le potentiel en énergies renouvelables de l'Afrique subsahariennes, particulièrement les énergies éoliennes et hydroélectriques", a-t-il considéré, suggérant "l'amélioration des cadres règlementaire et institutionnel pour inciter le secteur privé et la société civile à jouer leur rôle dans l'accession à l'indépendance énergétique".

Donnant l'exemple de son pays, il a souligné que "la population progresse tellement qu'elle sera confrontée à d'énormes besoins en biomasse et d'ici à 2030 il n'y aura plus de biomasse parce qu'il y a une exploitation excessive de la forêt".

Le consultant tunisien en énergie, Khalfallah Ezzedine, a pour sa part relevé qu'"il y a de nombreuses lois qui permettent au secteur privé de produire de l'électricité avec l'octroi de subventions et de crédits d'investissements".

Cependant a-t-il précisé, "jusqu'à présent le secteur privé n'a pas accès à la production d'énergies renouvelables". Selon lui, "il est prévu à l'horizon 2030 une production, par le secteur privé, de 30% des énergies renouvelables éoliennes, photovoltaïque, hydroélectriques, etc.".

"Il est important que les pays réduisent leur déficit énergétique par la production d'énergie renouvelables d'autant que cela peut permettre une croissance économique, la création de nouveaux métiers, etc.", a-t-il conclu.

Donnant l'exemple de son pays, le président de la Coalition africaine des énergies renouvelables, Rwiyamirira Jean Bosco, a lui soutenu que "le Rwanda n'a pas de politique pour les énergies renouvelables en tant que telle mais des programmes d'accès à l'énergie d'une façon générale et la participation du secteur privé et de la société civile n'est pas très significative".

"On a besoin de bonnes stratégies pour réussir notre politique mais si la population n'est pas sensibilisée à l'utilisation d'énergies renouvelables il sera difficile d'avoir des résultats", a-t-il prévenu

"Il faut que la société civile assure la sensibilisation pour que la population adhère parce qu'il y a quelques résistances liées à des réalités culturelles", a-t-il enfin estimé.

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