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Interview-Minlama Mintogho : « 2016 ne se fera pas sans moi »
Publié le mardi 22 septembre 2015   |  Ogooue Infos


Dieudonné
© Autre presse par DR
Dieudonné Minlama Mintogo, président du Collectif des organisations de la société civile pour le développement et la lutte contre la pauvreté


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Acteur de la société civile, expert consultant, Dieudonné Minlama Mintogo président de l’observatoire national de la démocratie entre désormais dans la sphère politique. Il affirme dans cette interview qu’il a accordée à notre rédaction que l’année 2016 ne se fera pas sans lui. Il y évoque l’état de la démocratie au Gabon, ses ambitions pour son pays et son projet politique immédiat.





CDJ : une certaine rumeur vous annonce candidat à la présidentielle 2016, vous confirmez ?





Minlama Mintogho Dieudonné : J’avais déjà annoncé au cours de mes récentes sorties médiatiques et réunions publiques que l’année 2016 ne se fera pas sans moi. J’attendais voir les réactions des populations. J’ai reçu beaucoup de sollicitations et d’encouragements. Après avoir rencontré les populations et les amis sur le plan national et international, j’ai pris la décision d’être candidat à l’élection présidentielle de 2016.





CDJ : Pourquoi vous n’avez pas choisi de rejoindre l’opposition ou la majorité présidentielle ?





Minlama Mintogho Dieudonné : Je suis la question politique du Gabon depuis 1990. J’ai toujours cru à la démocratie, aux droits de l’homme et surtout au bien-être social et à la possibilité pour chaque Gabonais de pouvoir profiter et bénéficier des richesses de notre pays. Et j’ai toujours en moi cette espérance de justice, de stabilité, d’unité et cette espérance de développement de notre pays. Le défunt président Omar Bongo en 2007 a fait le bilan de ses 40 ans de gestion du pays, il a conclu par un aveu d’échec en disant qu’il avait « la ferme conviction que le Gabon mérite mieux ». Il avait critiqué les détournements de fonds publics à l’origine du sous développement du pays et de la pauvreté ambiante. Le Gabon, pays pétrolier devrait avoir depuis 40 ans de belles écoles et un système de santé plus performant si l’argent du contribuable gabonais avait été bien utilisé. Pendant longtemps, les ressources publiques ont été utilisées pour enrichir les uns et les autres. Les dernières statistiques montrent que 30% des Gabonais vit en dessous du seuil de la pauvreté. Ce sont les acteurs politiques du régime en place et ceux de l’opposition actuelle, qui sont comptables de la mauvaise situation économique du pays. Tous étaient aux affaires du temps d’Omar Bongo. Je ne peux pas composer avec ceux qui ont mis le pays à genoux, qu’ils soient de la majorité présidentielle ou de l’opposition. Si nous voulons avancer il faut rompre avec ceux qui sont responsable du sous-développement de notre pays. Regardez, en 15 ans d’exploitation pétrolière, la Guinée Equatoriale a atteint un niveau de développement que le Gabon n’a pas franchi en 50 ans. Nous devons emprunter un nouveau chemin : Celui que je leur propose, la voie de l’interposition. Et cette interposition, je la veux avec les hommes et les femmes qui veulent le développement du Gabon loin des crimes économiques et des crimes rituels.







CDJ : A moins d’un an de la présidentielle, M. Minlama, pensez- vous être capable de mobiliser suffisamment de personnes dernière votre candidature, pour déboulonner un pouvoir en place depuis plus de 50 ans ?





Minlama Mintogho Dieudonné : Ceux que les gens ne savent pas c’est que M. Minlama est un expert consultant qui a travaillé dans tout le Gabon et que la plupart des projets de ce pays portent quelque part mon empreinte. Je connais le Gabon profond et j’ai travaillé avec les villageois dans tous les recoins du pays, où les gens côtoient la misère, la pauvreté et le désespoir. J’ai travaillé dans les centres urbains. Je ne suis pas un inconnu des Gabonais. Et puis, j’ai vu des candidats indépendants en 2009 faire une campagne de 2 semaines et marquer profondément les esprits. C’est le cas du défunt opposant André Mba Obame dont je suis l’héritier politique. Le peuple gabonais sait où se trouve ses intérêts. En 2009, il a voté massivement André Mba Obame, qui venait à peine de quitter le parti au pouvoir, après le décès de son président fondateur, Omar Bongo Ondimba. Je viens du nord du Gabon où j’ai eu le soutien des populations et bientôt je vais me rendre au sud particulièrement à Mouila. Je suis convaincu que les Gabonais seront dernière moi parce que je ressens en eux la volonté de vouloir rompre avec l’ancien système. J’ai un an pour convaincre.





CDJ : Votre candidature ne confirme pas l’opinion selon laquelle la société civile gabonaise est hyper politisée ?





Minlama Mintogho Dieudonné : Vous savez à partir du moment où vous jouez un rôle public, vous êtes à la limite politique. Dans plusieurs pays au monde, les leaders de la société civile se sont présentés aux élections présidentielles. Yayi Boni sort de la société civile. En France, on a vu des candidats, écologistes. Il y a de nombreux exemple dans l’histoire politique. A un moment, il est important de prendre les responsabilités en tant leaders de la société civile. Nous sommes conscients que nos conseils et nos contestations ne peuvent pas changer le pays.





CDJ : Votre cheval de bataille





Minlama Mintogho Dieudonné : Faire des grandes reformes. Eradiquer la pauvreté et lutter contre l’impunité qui est à l’origine de la plupart des maux dont souffre notre pays. Nous ne pouvons plus continuer à vivre dans un pays où les délinquants économiques et les auteurs des crimes rituels continuent à vivre impunément. Nous voulons tuer la pauvreté au Gabon et pour cela nous devons apprendre aux jeunes qu’il est possible de devenir riche en travaillant sans voler. Il faut donner le goût de l’ambition et du travail aux jeunes. Je veux construire le Gabon des grandes ambitions pour paraphraser Paul Biya, président du Cameroun.



CDJ : certains de vos collègues de la société civile estiment que vous êtes très proches du parti au pouvoir, quelle réponse donnez-vous à ces allégations ?







Minlama Mintogho Dieudonné : Depuis 2009, mon combat a été celui de faire avancer la démocratie au Gabon. Je suis le premier à avoir appelé à un dialogue inclusif. J’ai participé à l’élaboration du mémorandum de la société civile, lequel invitait à la mise en place d’un cadre institutionnel consensuel, à la mise en place d’un système électoral crédible pour l’organisation des élections libres et transparentes. En 2011, j’ai dit : « Pas de biométrie, pas d’élection. » Une position qui était largement partagée par la classe politique de l’opposition. En 2013, j’ai dit : « Allons aux élections pour tester la biométrie ». Mon point de vue évolue. Je ne suis pas opposant au pouvoir en place en tant que membre de la société civile. Je travaille pour le peuple et je suis un homme d’ouverture. Je sais dire non quand ça ne va pas. Lorsqu’il y a des améliorations, je les apprécie à leur juste valeur. Je partage le combat de l’opposition quand il le faut et je travaille aussi avec la majorité présidentielle pour faire avancer certains dossiers. En tant que leader de la société civile je ne doit pas être partisan. Un leader de la société civile n’a pas de camp politique. Il travaille en toute liberté avec tout le monde, dans l’intérêt de son pays. C’est ce que je fais depuis de nombreuses années. Il ne faut pas confondre leader de la société civile et opposant.





CDJ : Une certaine opinion affirme que vous étiez très proche du défunt opposant André Mba Obame. vous confirmez ?





Minlama Mintogho Dieudonné : M. Mba Obame et moi partagions la même vision politique et la même ambition. L’ambition de transformer le Gabon et le Gabonais. Nous avions eu beaucoup de discussions sincères de son vivant. C’était un homme de conviction.

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