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Vivre ensemble : Jeune Afrique et le tabou du racisme ou de la xénophobie au Gabon
Publié le mercredi 2 septembre 2015   |  Gabon Review




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Xénophobie, racisme et intolérance, la frontière est souvent bien mince pour certains qui, à l’instar de l’hebdomadaire panafricain, s’interrogent sur l’impact de ces réalités dans de nombreux pays du continent, au point de classer le Gabon parmi ceux qui entretiennent sournoisement ces phénomènes.

Taboue pour ceux qui font mine de la nier, la question du racisme et de la xénophobie se pose de plus en plus au Gabon. Pourtant, si ces maux couvaient depuis longtemps, sans que personne ne daigne réellement en faire un débat national, les choses se sont exacerbées ces dernières années. Pour beaucoup, le racisme et la xénophobie se manifesteraient davantage depuis 2009. La nomination de Maixent Accrombessi comme directeur de cabinet du président de la République aurait contribué à pourrir l’atmosphère. «Les Gabonais sont-ils racistes», s’interroge Jeune Afrique dans sa dernière publication (n°2851).

Au-delà du calcul financier dont certains accusent l’hebdomadaire panafricain, il s’agit en réalité d’un phénomène qui mérite que l’on s’y attarde, et dont les principales victimes ne sont pas les Occidentaux mais les Africains. «S’il n’a jamais été particulièrement commode d’être un étranger africain au Gabon, l’identité de ceux qui jouent avec l’étincelle de la xénophobie a changé de camp», croit savoir François Soudan, selon qui «à l’époque du «Gabon d’abord» de Bongo père, c’était le pouvoir. Aujourd’hui, c’est toute une autre partie de l’opposition à son fils qui propage allègrement le poison de la «gabonité», sur fond de recul de l’Etat providence. Journaux et internet se transforment d’autant plus aisément en vecteurs du virus que rien n’est plus propice à ce type d’infection que les périodes préélectorales». Même si on est fondé à lui demander où a-t-il entendu le concept de «gabonité» et surtout s’il est certain de maîtriser le corpus juridique gabonais, l’éditorialiste est loin d’être le seul à penser que le phénomène est bien présent au Gabon. Sauf que pour d’autres observateurs, ce phénomène serait davantage lié aux calculs politiciens et aux doutes sur l’état-civil du président de la République. Surtout depuis la sortie de «Nouvelles affaires africaines – Mensonges et pillages au Gabon» de Pierre Péan.

A cet effet, Patrick Mouguiama-Daouda, auteur de l’ouvrage «Un silure dans la nasse», une tentative de réponse aux «révélations» du journaliste-écrivain français, note que «depuis la publication de l’ouvrage de Pierre Péan, certains opposants gabonais se sont saisis d’un nouveau talisman pour exiger le départ d’Ali Bongo, la xénophobie». Soit ! Mais, a-t-il une réponse aux doutes qui pèsent sur l’état-civil du président de la République ? Aimant à affirmer que l’identité du Gabon est indissociable de celle des esclaves ou autres étrangers qui ont contribué à créer des villes comme Libreville, il estime que certains Gabonais se perdent aujourd’hui dans des combats qui ne méritent pas d’être menés et dont les répercussions peuvent être néfastes pour l’image du pays. «Il n’y a pas plus d’étrangers à la présidence aujourd’hui qu’hier», dit-il à Jeune Afrique.

«Légion étrangère», gabonais de souche ou d’adoption, «jouisseurs des richesses du pays», les qualificatifs ne manquent désormais plus pour marquer définitivement la différence dans le milieu social. Accusée, l’opposition aurait pourtant pu rétorquer en rappelant les rapatriements menés dans des conditions souvent peu appréciables des centaines de migrants ouest-africains. Mais entre les décès suspects d’étrangers au Gabon, les détentions peu respectueuses des droits humains, les rançonnages ciblés sur les voies par des agents des forces de défense et de sécurité, l’appel à une loi condamnant la xénophobie et le racisme qui tarde à arriver, personne ne semble véritablement prendre ses responsabilités. L’on en vient à se rejeter la patate chaude. Patrick Mouguiama-Daouda de s’interroger : «N’y a-t-il pas là les germes de la destruction de la société gabonaise, instillées par une vision irresponsable et colonialiste de l’Afrique ?» «A qui la faute ?», est-on tenté de lui rétorquer.

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