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Les hommes du président et le «principe de précaution»
Publié le mercredi 12 fevrier 2014   |  Gabon Review


Les
© Autre presse par DR
Les hommes du président et le «principe de précaution»


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L’œil déjà rivé sur 2016, le chef de l’Etat met en place, pièce par pièce, le puzzle devant lui permettre de s’assurer une reconduction à la tête du pays.
Dans trente mois exactement, aura lieu la prochaine élection présidentielle. Contrairement au scrutin de 2009 qui avait vu la participation de 23 candidats, on devrait y voir arriver une dizaine de candidats tout juste, tout au plus. Les états-majors des partis ou groupements politiques s’y préparent. Des personnalités indépendantes aussi y songent. Il ne fait aucun doute qu’après un septennat qui sera plus ou moins rempli -c’est selon- le chef de l’Etat actuel se prépare aussi pour un deuxième mandat. Dans l’opinion en tout cas, cela ne fait guère de doute, Ali Bongo va solliciter un autre mandat.

Nomination d’hommes sûrs à des postes-clés

Le gouvernement mis en place le 28 janvier dernier est révélateur à plus d’un titre de la volonté d’Ali Bongo de mettre tous les atouts de son côté, à commencer par la nomination ou la confirmation de proches à des postes-clés. A titre d’exemple, son propre neveu, Ernest Mpouho Epigat, député de Bongoville, a été nommé ministre de la Défense nationale. Fils du défunt Jules Mpouho Epigat, ancien ministre de la Défense et cousin germain d’Ali Bongo, Ernest Mpouho Epigat, 47 ans, ancien étudiant en Sciences politiques à Tolbiac (HEP- Paris), est présenté comme un spécialiste de la stratégie militaire. Tout en étant parlementaire, ce franc-maçon bon teint était aussi président du Conseil d’administration de la Société gabonaise de services (SGS, gardiennage et sécurité privée). Selon une lettre confidentielle généralement bien informée, il serait considéré aujourd’hui comme l’un des «sécurocrates» du régime.

Autre sécurocrate, Guy-Bertrand Mapangou, 51 ans, ancien secrétaire général adjoint du ministère de la Défense nationale sous Ali Bongo, qui arrive au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité. On connaît le rôle qu’il a joué en juin 2009 lors du décès du président Omar Bongo à Barcelone (Espagne) dans la décision de fermer les frontières, alors que le Premier ministre Jean Eyéghé Ndong et d’autres personnalités éminentes de la République se trouvaient justement dans la deuxième ville du royaume hispanique. Il sera assisté d’un ministre délégué en la personne de Jean-Pierre Oyiba, député de Franceville et premier directeur de cabinet d’Ali Bongo à la présidence de la République. Ils trouveront, au ministère de l’Intérieur, un autre proche du chef de l’Etat, Lambert Noël Matha, 53 ans, maintenu à son poste de secrétaire général du ministère. Nommé à cette fonction depuis juin 1995, cet originaire de Franceville titulaire d’un DEA en Histoire et diplômé de l’ENA de Libreville, dont beaucoup annonçaient la promotion comme ministre délégué à l’Intérieur, a toujours servi en qualité de Rapporteur Général de la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP), une des pièces essentielles du dispositif électoral national.

La présidence de la République aussi a ses «gardiens du temple». Le Général Alioune Ibaba, 63 ans, qui devait déjà être admis en deuxième section (retraite militaire), est maintenu à son poste de Conseiller spécial chargé de la Défense et de la Sécurité jusqu’en… 2016. Quant à François Banga Eboumi, 61 ans, autre proche d’Ali Bongo, il assure le secrétariat général du Conseil national de Sécurité (CNS, coordination des services spéciaux). Cet ancien ambassadeur avait pris la succession de Léon Paul Ngoulakia, cousin du président de la République, en février 2012, lorsque celui-ci avait eu maille à partir avec le directeur de cabinet du chef de l’Etat, Maixent Accrombessi Nkani.

Un autre cousin d’Ali Bongo, le Général Grégoire Kouna, dirige le commandement en chef de la Garde Républicaine, tandis que l’un de ses frères cadets, Frédéric Bongo Ondimba, est à la tête des services spéciaux de la Garde Républicaine. Le Général Rock Onganga, autre cousin germain du président, a été nommé récemment numéro deux de l’Etat-major général des Forces armées gabonaises. En charge des opérations -un poste stratégique-, il va épauler le Général d’armée Jean-Claude Ella Ekogha, en poste depuis novembre 2008, et qui commence à montrer, à 60 ans, des signes de fatigue… Avec le Général Rizogo Rousselot, chef d’état-major de l’Armée de Terre, et proche du Général Alioune Ibaba, le dispositif sécuritaire est bien en place.

Le «principe de précaution», version militaro-électorale

Selon un universitaire gabonais spécialiste des questions de géopolitique, «comme on le voit, que ce soit à la présidence de la République, au ministère de la Défense nationale, au ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et de l’Immigration ou à la CENAP, le chef de l’Etat place, par «principe de précaution», des hommes sûrs». Doit-on en déduire que Jean-François Ndongou et Ruffin Pacôme Ondzounga qui tenaient les départements ministériels de la Sécurité et de la Défense ne lui paraissaient plus à même de faire face à toute situation imprévisible ?

Autre «rouage essentiel» du dispositif, Marie-Madeleine Mborantsuo, 59 ans, magistrat de haut rang de l’ordre financier. Elle dirige la Cour Constitutionnelle depuis octobre 1991, et a été reconduite à son poste en septembre 2012 pour un nouveau mandat de sept ans, soit jusqu’en 2019. Elle va donc «superviser» la prochaine présidentielle (août 2016), les prochaines législatives (décembre 2016) et les prochaines locales (décembre 2018).

Qui a dit qu’Ali Bongo n’était pas un homme prévoyant ? Qui a cru qu’il n’avait pas une vision pour le pays ? Il reste à présent au président Ali Bongo, pour les trente derniers mois de son mandat, à réussir son Nouveau Pacte social lancé le 29 janvier dernier et destiné à lutter contre la pauvreté, la précarité et les inégalités rampantes dans le pays, mais aussi contre la corruption et l’enrichissement illicite par lesquels s’évaporent 500 milliards de francs CFA chaque année, selon l’ancien président de la Commission nationale de Lutte contre l’Enrichissement illicite, Vincent Lébondo Le-Mali, qui est resté à ce poste de 2008 à 2013. Car on ne saurait lutter contre la pauvreté et ne pas lutter contre la corruption.

L’échec de ce Pacte, après le peu de réussite (pour l’instant) du PSGE, signifierait un échec du septennat présidentiel. En revanche, sauf si ses compatriotes veulent vivre une autre gouvernance, la réussite du Pacte pourrait lui ouvrir les portes d’un deuxième septennat que ses partisans appellent de tous leurs vœux, et que lui-même semble attendre avec

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