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Gabon-Discours à la nation : Ali Bongo en phase avec les aspirations de son peuple ?
Publié le mercredi 19 aout 2015   |  gabon libre


Le
© Autre presse par DR
Le chef de l`Etat, Ali Bongo Ondimba, à l’occasion de la célébration du 55ème anniversaire de l’indépendance


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On l’attendait pour le 16 Août comme d’ordinaire. Plusieurs supputations circulaient déjà dans l’opinion. Mais l’homme, imprévisible, exécute une sortie magistrale au soir du 17 Août, prenant l’opinion nationale et internationale à contre pied : annonces et promesses à la hauteur des attentes du peuple gabonais et des griefs de l’opposition ? Est-ce enfin la preuve que le Chef de l’Etat gabonais prend en compte les aspirations légitimes de son peuple ?

Sans parti pris ni passion idéologique, aucune, le moins qu’on puisse observer est que cette opération de communication ne manquera pas de surprendre et de prendre à contre pied une certaine opinion nationale et internationale. Ali Bongo, le ton solennel et grave, sans formalisme ni langue de bois, salue les avancées objectives de sa politique tout en reconnaissant les faiblesses de celle-ci notamment en matière d’habitat, de logements, d’eau, d’électricité et de l’état des voiries urbaines.

Il démontre de façon dialectique son amour et son attachement patriotique à la Nation et à l’Etat gabonais. En dépit de la conjoncture particulièrement difficile du moment, il invite, comme en 2014, les uns et les autres à l’espérance d’un avenir radieux pour tous : « Aucun gabonais ne restera au bord de la route du développement ». Après avoir mis le pied dans la fourmilière que constitue le problème de la jeunesse gabonaise, il termine par des annonces et promesses inédites : le partage de sa part d’héritage d’Omar Bongo Ondimba et la cession au peuple de trois propriétés appartenant à la famille Bongo au Gabon et en France. Aveu de faiblesse ? Preuve d’un régime à bout de souffle ? Les signes de la fin ? Volonté d’apaiser le climat sociopolitique par un acte de partage et de justice ?

Sans préjuger de la sincérité de ses propos, peut-on tout de même affirmer que le Chef de l’Etat a convaincu son peuple ? D’aucuns l’affublent déjà du manteau de Robin des bois, ou de voleur qui se repend publiquement, d’autres, comme Zacharie MYBOTO sur les antennes de RFI, s’amusent de ces promesses devenues la marque de fabrique de l’Emergent en chef et attendent de voir la concrétisation de celles-ci ; alors que d’autres parlent de mensonges d’Etat ou de tentative de séduction et d’endormissement du peuple gabonais en vue des élections de 2016.

Entre toutes ces réactions légitimes, il ne faut pas commettre l’erreur de jeter l’eau du bain avec le bébé. La démocratie et l’alternance oui, mais dans le cadre et les formes prévues par la loi. Non pas une « Démocratie de la rue » qui plongerait le pays dans les désordres et le chaos. Les débats doivent se déployer entre les partis « légalement reconnus » selon l’esprit et la lettre du Conseil national de la Démocratie. Les fauteurs de troubles sont avertis avec fermeté car le Gabon n’est pas la propriété d’un groupe d’intérêts ou d’un parti politique mais le pays de tous les gabonais. Ali Bongo semble s’appuyer ici sur cette frange importante de la population qui l’encourage à aller de l’avant sans se décourager car ils ont placé en lui leur confiance.

Le non-dit de ce discours à la nation en ce 55ème anniversaire de l’accession du Gabon à l’indépendance pourrait être ceci : « Vous aussi, faites comme moi, dites la vérité et reconnaissez vos faiblesses et votre part de responsabilité dans la situation actuelle du pays. Il ne suffit pas de quitter le PDG ni de demander pardon à tout vent. Déclarez vos biens et rendez au peuple gabonais sa part légitime de richesse commune ».

On comprend dès lors que cette sortie du numéro 1 gabonais mette les uns et les autres comme dos à dos tout en relançant le débat. A toutes fins utiles, on comprend aussi l’existence d’un pacte tacite de non agression entre les ténors de la politique au Gabon, pouvoir comme opposition. Car personne n’a les mains propres dans cette affaire. Pouvait-il en être autrement ?

La véritable alternance devra donc choisir ses hommes. « A vin nouveau, outres neuves », déclarent les Evangiles.

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