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Immigration clandestine : L’amertume des expulsés Maliens
Publié le vendredi 14 aout 2015   |  Gabon Review


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© Autre presse par DR
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S’ils assurent n’avoir pas subi de sévices lors de leur détention et reconduite aux frontières du Gabon, la centaine d’expulsés Maliens dénonce une campagne ciblée.

Comptant parmi les 460 clandestins rapatriés du Gabon en début de mois, 129 ressortissants Maliens ont regagné leur pays le 12 août dernier. Ils y ont été accueillis à la direction générale de la Protection civile de Sogoninko, qui a assuré leur prise en charge sanitaire et alimentaire ainsi que leur acheminement dans leurs lieux de résidence respectifs. A cette occasion, le représentant des expatriés a dénoncé une campagne d’expulsion des ressortissants ouest-africains. «Je ne connais pas de prétexte valable pour notre rapatriement, mais ce qu’ils nous avaient reproché c’est la non-possession de cartes de séjour», a déclaré Cheiknè Dramé. «On nous demandait, à chaque coin de rue, de présenter nos papiers», a-t-il prétendu. Or, a-t-il expliqué, «la livraison de ce document est arrêtée par les autorités gabonaises depuis près de trois ans. Seuls ceux qui sont entrés par la voie normale, c’est-à-dire munis d’un visa ou d’une autorisation de circuler peuvent s’en procurer». «Si l’accès à ce document était lié à de l’argent, aucun d’entre nous ne serait là aujourd’hui et dans ces conditions. Comme on ne peut pas l’avoir avec de l’argent, et que nous ne sommes pas chez nous, nous sommes contraints de nous conformer à leur loi», a-t-il lâché, ajoutant : «Au moment de notre expulsion, on n’a été ni tabassé ni torturé».

Une affirmation qui contraste avec les déclarations des Sénégalais, qui ont accusé le Gabon de violations et tortures de migrants sur son territoire. Une plainte a même été annoncée à cet effet. N’empêche, Cheiknè Dramé a insisté sur le caractère ciblé de cette expulsion, visant les seuls ressortissants d’Afrique de l’Ouest, même s’«il reste encore des Maliens sans papiers sur le territoire gabonais». Selon le témoignage d’un autre ressortissant malien, parmi eux figurent des gens ayant passé six mois en prison avant d’être rapatriés. D’autres y ont fait 20 jours. Le porte-parole des expatriés a adressé ses remerciements à l’ambassade du Mali au Gabon et au président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur, qui «ont fait tout ce qui est en leur pouvoir afin (qu’ils puissent) disposer des cartes de séjour ».

Abondant dans le même sens, le chef de cabinet du ministre des Maliens de l’extérieur a affirmé : «L’arbre ne doit pas cacher la forêt. On doit comprendre qu’aller à l’extérieur demande de mettre en place certaines conditions. Le gouvernement fera ce qu’il a à faire, mais que les compatriotes comprennent que la migration a des règles et des principes qu’il faut respecter». Toutefois, a souligné Sidibé Mahawa Haïdara, «même si ceux qui partent ne respectent pas les règles édictées en la matière, je pense qu’on doit pouvoir cerner cette question dans une certaine solidarité entre pays africains».

Pour rappel, le Gabon a procédé, le 3 août dernier, à la reconduite aux frontières de 460 immigrés en situation irrégulière. Au total ce sont 129 Maliens, 84 Burkinabè, 60 Sénégalais, 40 Togolais, 38 Nigérians, 20 Béninois, 8 Ghanéens et 3 Gambiens qui ont embarqué à bord d’un bateau affrété pour la circonstance.

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