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Crise interne au PDG : une bataille de postures
Publié le jeudi 30 juillet 2015   |  Gabon Review


Les
© Autre presse par DR
Les PDGistes en conseil national impromptu


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Le Parti démocratique gabonais (PDG) peut-il améliorer sa gouvernance ? Du fait d’une trop forte personnalisation du pouvoir et d’un mélange des genres savamment entretenus, la pratique politique en vigueur dans ce parti se résume aux faux-semblants et étiquettes trompeuses.

La démocratie sortira-t-elle renforcée de la crise interne au Parti démocratique gabonais (PDG) ? S’étant écaillé depuis, le vernis républicain posé par Omar Bongo Ondimba, va-t-il finir par sauter ? Les derniers événements et la bataille interne à ce parti favorisent la transmutation de cette possibilité en probabilité. Du fait de la trop forte concentration de pouvoirs entre les mêmes mains et de la confusion congénitale entre appareil partisan et appareil d’Etat, le PDG apparait désormais sous son vrai visage : celui d’un parti suranné, dépassé, n’ayant pas intégré les évolutions des 25 dernières années. Seul point commun entre les fondeurs de «Héritage et Modernité», les zélateurs du «Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba (Mogabo)» et les bureaucrates des instances partisanes, l’irrépressible volonté de conserver le pouvoir, coûte que coûte, ne suffit plus. En privé, plus grand monde ne conteste le caractère frauduleux des supposées victoires électorales engrangées depuis 1990. Dans le confort des salons, plus personne ne magnifie la présidentielle de 2009. Dans tous les cas, chacun s’efforce de montrer combien sa contribution fut déterminante, non pas pour solliciter les suffrages mais pour échafauder les stratégies et stratagèmes ayant rendu la conservation du pouvoir possible.

A l’origine de cette situation, la nature même du PDG. En faisant du patronyme et des liens familiaux ou matrimoniaux des éléments déterminants dans le choix des dirigeants, les élites ce parti ont ramé à contre-courant de l’histoire. Au bilan peu glorieux de leur formation politique, ils ont ajouté une dimension bonapartiste. A cette volonté d’établir un régime républicain impérial dirigé par un membre d’une famille bien précise, ils ont laissé s’adjoindre un jeunisme débridé. Très vite, cette discrimination par l’âge s’est muée en insouciance voire en infantilisme à leur nez et à leur barbe. Naturellement, tout cela déboucha sur un trouble oppositionnel avec provocation auquel ils eurent du mal à résister. Systématisation de la fraude électorale, prise de liberté avec toutes les normes, codes et repères, exacerbation de l’égoïsme, confiscation de la parole publique, culte de la personnalité, confusion entre biens publics et biens privés… Le PDG se dit démocratique. Mais il fonde son hégémonie sur des principes anti-démocratiques. Le PDG se dit national. Mais, sa pratique politique repose avant tout sur les individus, ravalant les structures au rang de curiosités pour musée.

Crise, dérive et intérêts

Depuis maintenant un quart de siècle, des acteurs de la vie publique n’ont eu de cesse de dénoncer «l’Etat-PDG», «la dérive autoritaire», la tendance du régime à faire de la ruse une vertu et son refus de se plier aux règles, pourtant admises d’un commun accord. Durant les six dernières années, ils n’ont cessé de mettre à l’index «la crise de confiance», «la crise politique», «la crise multiforme», et la dévotion de l’ensemble des leviers d’action à un homme. En faisant fi de toutes ces critiques, le PDG s’est naturellement éloigné de ses objectifs présumés et de la réalité. Arrogant, hostile au débat contradictoire, tout dévoué à la personne de son principal dirigeant ou à la défense de prébendes, privilèges et rentes, il s’est coupé du peuple. Pour les grognards de «Héritage et Modernité», les exaltés du «Mogabo» et la bureaucratie du secrétariat exécutif du PDG, il paraît nécessaire de mentionner des notions de base. Bien avant la gloire, le bien-être ou les intérêts personnels, la politique se résume en l’action, en la recherche d’un équilibre et du développement de la communauté. Elle se pratique collectivement et s’analyse sous l’angle du rapport aux autres et aux autres ensembles. Si elle récuse toute déontologie et ne se conforme pas toujours à la morale, elle requiert de l’éthique.

De nombreux militants PDG disent agir par éthique et conviction. Faut-il leur rappeler leur silence assourdissant face aux brimades diverses dont ont pu être l’objet de nombreux compatriotes (lire notamment «Paul Biyoghé Mba et les revers du cynisme en politique», «Pierre André Kombila, interdit de voyage» ; «Le come-back de l’Union nationale») ? Doit-on raviver le souvenir des nombreux dénis de droit avalisés au nom de la solidarité partisane ? Est-il opportun de signaler le silence consécutif aux révélations de Mediapart sur la pieuvre Delta Synergie (lire notamment «Delta Synergie : Anatomie de la «sangsue» financière des Bongo» et «Le rapport accablant de Mediapart sur Delta Synergie» ) ? Est-ce nécessaire de rappeler le mutisme des ténors dans le débat sur l’état-civil du président de la République ? Face à ces silences multiples, les positionnements des uns et des autres ont des apparences de postures. Or, contrainte ou feinte, la posture est toujours inhabituelle et remarquable…

Libertés et culture démocratique

La rhétorique du cadre PDG se fonde sur un argument spécieux : l’adhésion à une vision supposée. Tout au long du mandat présidentiel en cours, l’opinion a été abreuvée de discours vantant le Plan stratégique Gabon émergent et fustigeant «l’absence de projet crédible en face». Là encore, on était en présence d’une posture voire d’une imposture. Feignant de confondre projet de développement, projet de société et programme de gouvernement, chacun justifiait, à peu de frais, son silence si ce n’est sa complicité dans les dérives constatées et dénoncées çà et là. Cette attitude a fait le lit des «profito-situationnistes aux chaussures enfoncées dans la boue des chemins tortueux de l’enrichissement astronomique sans cause» et autres «félons qui s’évertuent à dissimuler leur perfidie afin de continuer à abuser allègrement de la confiance du chef de l’Etat tout en entretenant des agendas personnels inavoués félons qui s’évertuent à dissimuler leur perfidie afin de continuer s’abuser allègrement de la confiance du Chef de l’Etat, tout en entretenant des agendas personnels inavoués. félons qui s’évertuent à dissimuler leur perfidie afin de continuer s’abuser allègrement de la confiance du Chef de l’Etat, tout en entretenant des agendas personnels inavoués». N’empêche, depuis la sortie d’«Héritage et Modernité», les lignes bougent. De nombreux parlementaires s’expriment à visage découvert, le secrétaire général du PDG a pu rappeler comment il s’est heurté à un mur d’incompréhension depuis maintenant trois ans. En clair, la peur est en passe d’être vaincue et la parole de se libérer. Tout ceci est encore balbutiant, insuffisant, insatisfaisant. Mais les libertés se conquièrent et la culture démocratique s’acquiert.

Pour autant, les attaques ad hominem et propos nauséeux entendus ou lus çà et là, n’augurent rien de bon. S’ils traduisent une conception patrimoniale et monarchique de l’Etat, les identités de leurs initiateurs laissent songeurs. Et pour cause : si l’on en croit les insinuations d’«Héritage et Modernité» ou du secrétaire général du PDG, les jeunes du Mogabo sont derrière cette campagne. Où l’on en vient à se demander comment Alain-Claude Billie By Nzé, Pacôme Moubelet Boubeya, Yves-Fernand Mamfoumbi et Ali Akbar Onanga y’Obégué peuvent être devenus plus rétifs au débat contradictoire que Faustin Boukoubi ? Comment peuvent-ils être plus bonapartistes que Vincent de Paul Gondjout ou Alexandre Barro Chambrier ? C’est là la vraie révélation de la crise interne au PDG : l’acceptation de la démocratie n’est pas une affaire d’âge ou de génération mais une question de principe. Et les principes, il y a longtemps que le PDG les a abjurées….

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