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Fonctionnement du comité technique du PDG : Escroquerie intellectuelle
Publié le samedi 18 juillet 2015   |  Gabon Review


Paul
© Autre presse par DR
Paul Biyoghé Mba, président du Conseil économique et social.


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Paul Biyoghé Mba et Michel Essonghé tentent de jouer les pompiers et de faire croire qu’ils n’ont pas compris que c’est la gouvernance d’Ali Bongo qui est en cause.

«Le PDG est à la croisée des chemins», diagnostiquent les co-présidents du comité technique mis en place à l’issue de la réunion du comité permanent du bureau politique du 4 juillet dernier. Aveu de taille. Doit-on pour autant ramener les structures statutaires au rang de spectateurs ? Faut-il remettre son destin entre les mains de deux militants réputés pour leur égoïsme ? Bien entendu, la mise en place de ce comité ad hoc est lourde de sens. Elle traduit la prise en compte d’une situation d’exception. Du coup, tout militant est libre d’épiloguer ou analyser les conséquences de la situation actuelle.

En fait, il convient de s’accorder sur le mandat et la nature de ce comité. Pour cela, il faut interroger la lecture exclusive propagée par Paul Biyoghé Mba et Michel Essonghé, visiblement décidés à réduire cette instance à leurs seules personnes. Sans être dans les secrets des dieux, on peut s’étonner de cette tentative de confiscation du cercle de réflexion. Or, de toute évidence et pour plus d’efficacité, le brainstorming en cours aurait gagné à s’ouvrir à l’ensemble des sensibilités. Loin de tout procès en sorcellerie, il faut aussi rechercher le sens profond de l’intitulé du document censé mettre un terme à la phase actuelle : «Plan de redynamisation». Si l’on comprend bien, le PDG manque de dynamisme ! Malgré sa majorité écrasante dans les deux chambres du Parlement, en dépit de la présence massive de ses militants dans la haute administration et l’ensemble des grands corps d’Etat, il accuse un déficit de vigueur, de mordant et d’abattage. Rien de plus, ni de moins ! Naturellement, cette sentence n’a rien d’une pique ou d’une remise en cause de la gouvernance du «distingué camarade»…

Tromperie

Et pourtant, le communiqué publié le 13 juillet courant dans les colonnes du quotidien L’Union est édifiant. «Les valeurs (…) de dialogue, de tolérance, de paix, de respect, d’humilité et de travail semblent être oubliées par ceux qui devraient les préserver», y lit-on. Autrement dit, le président du PDG et le secrétariat exécutif de ce parti font la promotion du mutisme, du sectarisme, du conflit, du cynisme, de l’arrogance et du divertissement. On y apprend aussi que la vie interne à ce parti est caractérisée par «la morosité». En d’autres termes, l’alacrité, la bonne humeur, la frénésie et le bouillonnement intellectuel ont, depuis longtemps, quitté cette formation politique. Nonobstant cet état des lieux accablant, Paul Biyoghé Mba et Michel Essonghé essaient d’en confisquer l’entreprise de rénovation. Comment croire en la sincérité d’une telle démarche ? Il y a comme tromperie quelque part…

Manifestement, la refondation du PDG est une nécessité. Mieux : une urgence. Selon les duettistes du comité technique, il s’agit de conjurer le risque de démobilisation et «les dérives divisionnistes». Sous ce prétexte, ils essaient de se poser en pompiers, en sauveurs. Mais, là réside la principale arnaque intellectuelle. Même si les minutes ou le compte rendu de la réunion du comité permanent du PDG n’ont jamais été rendus publics, le mandat du comité technique se ramène de toute évidence à la conciliation. Il s’agit d’une mission classique de résolution des conflits. En conséquence, il ne sert à rien d’essayer de lui donner une signification particulière. Conformément aux normes, il faut s’efforcer de tenir compte des différentes factions pour inscrire la problématique posée dans une perspective à moyen et long termes. En un mot comme en mille, les parties à l’origine de la crise interne au PDG devraient pouvoir se présenter synchroniquement devant les conciliateurs pour des échanges confidentiels visant à dégager une position de compromis. Concrètement, il serait opportun de les intégrer dans le comité technique.

Fond de la question

Paul Biyoghé Mba et Michel Essonghé disent «(consulter) ardemment des membres des instances du (PDG)». En clair, ils mènent des consultations à la carte et s’arrogent le droit de choisir les personnalités à auditionner. Cette manière de faire est-elle de nature à rassurer les exclus ? Pourquoi discriminer là où il faut plutôt rassembler ? Ne valait-il pas mieux associer des représentants des différentes sensibilités ? L’audition par deux personnalités désignées par le chef suprême du parti n’est pas le meilleur moyen de libérer la parole, d’aller au fond des choses. Si on n’y prend garde, cette séquence pourrait se muer en un moment de délation et de règlement de comptes. Est-ce bien l’objectif poursuivi ?

Pour sûr, des militants PDG écriront ou se présenteront devant les duettistes du fameux comité. Ils feindront de livrer leur lecture de la situation et d’esquisser des solutions, pour ensuite se confondre, en privé, en récriminations, imprécations et jérémiades. Ce fonctionnement-là, les militants PDG en ont fait leur marque de fabrique. Ce manque de sincérité, cette propension à défendre publiquement des idées abjurées dans le confort des salons feutrés faussent tout diagnostic opérationnel. En vérité, la sortie d’Héritage et Modernité met en lumière le reflux de la conception patrimoniale de l’appareil partisan et le rejet de la gouvernance d’Ali Bongo. Là réside le fond de la question. Si les militants PDG se disent attachés à leur parti, ils supportent de moins en moins la tendance à le considérer comme un héritage familial. Au-delà, ils en ont marre de la primauté d’un homme et veulent fonder leur action sur le cadre juridique et institutionnel. Ces récriminations se devinent aisément à travers la dénomination du courant emmené par Alexandre Barro Chambrier. A Paul Biyoghé Mba et Michel Essonghé de le comprendre… Aux autres de ne pas se laisser enfumer…

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