Le premier semestre 2015 a démontré à suffisance que les crimes contre l’environnement comme l’exploitation illégale de bois et le braconnage, sur les éléphants notamment, sont punis de façon légère. Selon l’ONG Conservation Justice, ces peines infligées et qui frôlent le ridicule ne dissuadent évidemment pas les braconniers et les exploitants forestiers illégaux.
Depuis le début de l’année, en six mois et se fondant sur 57 cas de trafiquants d’ivoire arrêtés dans tout le pays, les peines varient fortement d’une province à l’autre.
Dans l’Estuaire, sur quinze cas, la peine de prison moyenne n’est en moyenne que de 22 jours alors que la loi prévoit un maximum de six mois, ce qui est déjà très faible en regard des pays voisins (5 ans au Congo, trois ans au Cameroun).
Dans le reste du pays, la peine de prison moyenne est par contre plus élevée, avec 118 jours d’emprisonnement. La moyenne nationale est de 99 jours d’emprisonnement.
Deux groupes de trafiquants d’ivoire ont été arrêtés à Libreville en juin, et leur jugement est en cours. Deux militaires seraient inculpés, et des sanctions exemplaires devraient être données pour dissuader les concernés.
Ces peines ne sont pas de nature à assainir l’image du Gabon à travers le monde. Le Gabon semble devenir un des pays d’Afrique où le trafic d’ivoire est au plus haut comme l’atteste les travaux du professeur Wasser de l’Université de Washington. Il étudie en effet l’ADN des ivoires saisis dans le Monde entier et notamment en Asie. Or, les études que l’ivoire vient principalement de deux pays : la Tanzanie pour les éléphants de savane et le Gabon pour les éléphants de forêt, et à moindre mesure le Congo et le Cameroun !
Le Gabon s’est engagé dans la lutte contre le trafic d’ivoire et a été félicité récemment par les autorités américaines (US Fish and Wildlife Service). Parallèlement, un forum national sur les conflits homme-faune a eu lieu les 6 et 7 juillet 2015. La survie des éléphants dépend certainement de ces deux volets : la lutte contre les trafiquants et l’assistance aux victimes de dégâts.
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