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La dot : une tradition de plus en plus problématique de nos jours
Publié le mercredi 15 juillet 2015   |  Gaboneco




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Condition sine qua non pour consacrer un mariage coutumier, la dot suscite actuellement de nombreux questionnements autour de la signification que revêt cette tradition, les valeurs qu’elle véhicule ainsi que ses bénéficiaires. Autant d’interrogations qui constituent de véritables préoccupations en cette période de l’année particulièrement riche en célébrations de mariages coutumiers, civils ou religieux.

Dans le cadre du mariage coutumier, la dot constitue un élément fondamental dans les sociétés africaines. Si elle tend à disparaitre chez certains peuples notamment en Occident, elle reste courante en Afrique.

Généralement, la dot désigne une donation en vue du mariage. Dans le contexte gabonais, elle renvoie à l'ensemble des biens matériels et financiers que le futur époux et/ou sa famille remettent à la famille de la future épouse. On la désigne également par «compensation matrimoniale». Vu le coût très élevé de cette pratique de nos jours, On peut toutefois s’interroger sur sa signification.

Une pratique symbolique

La dot est d’abord et avant tout symbolique. Elle renvoie à des réalités multiples et variées selon qu’on soit d’un espace géographique à un autre, d’une époque à une autre ou encore d’une société à une autre.

Partant du principe biblique selon lequel « l’homme mangera à la sueur de son front », la société traditionnelle africaine a institué la dot qui représente l’effort que le futur marié doit fournir pour acquérir sa femme. L’homme obtiendra donc une femme après avoir versé la dot.

Chez certains peuples, en Afrique de l’ouest par exemple, la dot symbolise la capacité de l’homme à prendre en charge une famille puisqu’il est demandé à ce dernier de fournir lui-même la totalité de cette dot. Chez d’autres, elle fait intervenir la solidarité légendaire de la communauté dans la mesure où les parents, amis et connaissances du futur marié contribuent. C’est la pratique courante au Gabon.

La dot est également perçue comme un élément d’alliance familiale puisqu’elle se fait en présence des membres des familles élargies de part et d’autre. Elle représente aussi un moyen par lequel le mari acquiert le transfert de certains droits que la famille de la femme abandonne à son profit.

Une valeur variable

La valeur ou le montant de la dot varie d’une région à une autre, d’un pays à un autre ou encore d’une ethnie à une autre. Dans la pratique, le constat est que la dot parait moins couteuse en Afrique de l’Ouest par rapport à l’Afrique centrale.

Cette différence s’explique en partie par la signification que les uns et les autres donnent à cette pratique à partir des différentes conceptions évoquées plus haut. C’est ainsi que la dot sera moins élevée en Côte d’Ivoire comparativement au Gabon. Lorsqu’un Ivoirien débourse 500.000 FCFA pour son mariage, le Gabonais le moins nanti ne dépense pas moins d’un million.

D’après la rumeur, la dot la plus onéreuse de ces dernières années au Gabon aurait atteint la valeur astronomique de plus de 50 millions. Une somme de 20 millions en espèces accompagnée d’un pick-up double cabine estimée à 16 millions, de deux billets d’avion pour un séjour à Paris tous frais payés, sans compter les autres présents.

La valeur de plus en plus élevée de la dot constitue donc l’une des épines de cette pratique actuellement. Elle représente souvent le point principal de désaccord entre familles dans la plupart des cas. Si le problème se pose difficilement dans les pays où le législateur encadre cette pratique, au Gabon, le vide juridique laisse à chacun la latitude de faire comme bon lui semble. Certains n’hésitent pas à fixer le montant de la dot en fonction des diplômes ou du statut professionnel de la femme. C’est ainsi qu’une femme diplômée ‘’reviendrait ’’ plus cher qu’une femme sans un niveau d’enseignement élevé. La titulaire d’un baccalauréat ‘’coûtera’’ ainsi moins cher que la détentrice d’un master ou d’un doctorat. De même que celles ayant un emploi bien rémunéré ''coûteraient'' plus cher que d’autres. En résumé, chacun fixe le montant selon sa convenance. Mais que disent les saintes écritures à propos de la dot?

Le point de vue biblique

Selon le livre saint, la dot, premièrement, et en majeure partie, revient à la femme qui va en mariage (et non aux parents). Dans Genèse 24 :53, il est écrit: « Et le serviteur (Eliezer) sortit des objets d’argent, des objets d’or, et des vêtements, QU’IL DONNA A REBECCA ; il offrit aussi de riches présents à son frère et à sa mère ».

Ce passage montre clairement que la femme (Rebecca) est la principale bénéficiaire des présents. Il n’exclut pas toutefois les parents car le frère et la mère eux aussi reçoivent leur part.

Aussi, le verset 10 du même texte nous enseigne que ce ne sont pas les parents de la future mariée qui fixent la dot, c’est le futur époux ou le délégué qui, (résolu en son cœur, sans égoïsme, sans mauvaises pensées, ni rien de mauvais), doit apporter des riches présents selon ses moyens (en argent ou en nature), ou selon ce qu’il peut faire à la mariée et sa famille directement concernée. « Le serviteur prit dix chameaux parmi les chameaux de son seigneur (Abraham), et il partit, ayant à sa disposition tous les biens de son seigneur. »

Contrairement à nos pratiques courantes, il ne s’agit pas ici du père, de l’oncle, ni du grand-père et encore moins de la mère, ou d’une personnalité quelconque de la famille qui impose ce qui doit se faire.

Un dilemme pour les Gabonais ?

Dans la plupart des cas, on évoque souvent, à tort ou à raison, le respect de la coutume, des traditions pour justifier toutes les pratiques évoquées plus haut. Ce qui parait normal. Toutefois, l’on peut se demander s’il faut toujours respecter la coutume lorsque celle-ci est parfois opposée au bon sens ?

Au regard de ce qui précède, les Africains et particulièrement les Gabonais sont donc face à un dilemme. Le législateur, lui reste muet sur la question de la dot jusqu’à ce jour. En attendant, chacun y va de son chemin.

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