Comme pour répondre aux récents appels lancés à leur endroit par les autorités des pays concernés par le phénomène, les pouvoirs publics ont consenti à reconduire aux frontières les migrants jusque-là détenus dans les locaux des services de l’immigration.
C’est au total 428 personnes de nationalités diverses, toutes originaires d’Afrique de l’ouest, de tous âges et en situation irrégulière, qui ont récemment été reconduites vers leurs pays respectifs. Si les pouvoirs publics avaient peu communiqué sur ce sujet, tout porte à croire que l’appel lancé par les pays dont sont originaires ces personnes a fait mouche. La proposition faite par le gouvernement burkinabé de favoriser le rapatriement de ses ressortissants, dans les meilleurs délais et le respect de la dignité humaine, semble avoir été entendue. D’après L’Union du 23 juin courant, c’est donc le 20 juin dernier que les clandestins interceptés dans la nuit du 5 au 6 juin dernier, en plus des 278 autres appréhendés au cours des récentes opérations initiées par le gouvernement, ont été reconduits aux frontières.
Parmi les rapatriés, on compte 187 Burkinabés, 86 Maliens, 36 Sénégalais, 35 Togolais, 22 Nigérians, 18 Béninois, 18 Guinéens (Conakry), 11 Nigériens, neuf Ivoiriens et six Ghanéens. Tous ont embarqué au Port-môle de Libreville à bord du bateau Emiliana Carneiro IMO-0101843, battant pavillon camerounais, spécialement affrété pour la circonstance par la direction générale de la Documentation et de l’Immigration (DGDI). «Le rapatriement a été fait conformément aux conventions qui lient le Gabon à d’autres pays, en matière d’immigration», rapporte le quotidien national d’information, qui ajoute : «Depuis l’arraisonnement des embarcations de ces clandestins jusqu’à leur départ, la direction générale de la Documentation et de l’Immigration, par l’entremise de la direction du Contrôle de l’immigration, s’est assurée du bon traitement de chacun d’eux, de sorte à éviter des incidents diplomatiques». Une façon de répondre à la récente sortie de l’ONG sénégalaise «Horizon sans frontière», dont le président a accusé le Gabon de «maltraitance» et «torture» des immigrés, avant d’exiger l’ouverture d’une enquête.
