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Le député de Minvoul invite les woleu-ntemois de Port-Gentil à retourner à la terre
Publié le mercredi 24 juin 2015   |  Gabon Actu




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Libreville – Le député de Minvoul, Bertrand Zibi Abéghe a récemment animé à Port-Gentil, la capitale économique du Gabon une conférence au cours de laquelle il a invité ses de la province du Woleu-Ntem résident à Port-Gentil de penser tôt ou tard à retourner à la terre.

« Ne laissez pas mourir vos villages », a martelé le député s’adressant à ses frères de Port-Gentil venus nombreux l’écouter dans la salle des conférences de l’hôtel Le Mbandja.

Bertrand Zibi Abéghe a exprimé son profond regret de constater que les villages du Woleu Ntem, principal grenier du pays, continuent à se vider de ses bras valides à cause de l’exode rural.

Le député a, à cet effet, montrer l’importance et l’urgence qu’il y a aujourd’hui à préserver le formidable réflexe qu’avaient les premiers cadres du Woleu-Ntem, à savoir : maintenir le lien avec leur village pendant leurs années d’activités professionnelles en s’y rendant régulièrement pendant les grandes vacances et en fin s’y installer une fois l’âge du départ à la retraite administrative atteinte.

« Ils arrivaient ainsi par ce retour au village à faire perdurer la culture du cacao ou à créer de nouvelles activités, ce qui contribuait à l’amélioration de l’habitat en milieu rural », a-t-il rappelé précisant que ce retour vers le village a favorisé la construction des écoles et centres de santé.

« Le constat aujourd’hui, c’est que depuis une vingtaine d’années, le retour au village ne s’inscrit presque plus dans l’agenda de vie de beaucoup de Woleu-Ntemois, des grandes agglomérations rurales comme Awoua, Bolossoville, et beaucoup d’autres qui comptaient une présence régulière de plus de mille âmes comptent aujourd’hui moins de deux cent personnes », a-t-il fait remarquer à l’assistance.

Très préoccupé par ce triste phénomène, le député a ajouté que la plupart des maisons dans nos villages, sont fermées et envahies de hautes herbes. Les écoles qui comptaient des effectifs allant de 25 à 30 élèves par classe, ferment les unes après les autres faute d’élèves et pourtant la population s’est accrue. Les gens errent dans les grandes villes beaucoup se tournent les pouces à ne rien faire, d’autres choisissent après de longues années de travail, de rester là où ils ont travaillé même si parfois leurs conditions de vie se détériorent parce que la pension retraite ne peut pas comme le salaire couvrir toutes les charges. Alors que cette indemnité de retraite pourrait permettre de conserver un niveau de vie plus acceptable au village, à cause de la possibilité de réduire les dépenses liées aux différentes charges domestiques que nous impose la vie en ville.

« Le spectacle devenu récurrent pendant les inhumations illustrent la dimension du drame auquel nous sommes confrontés, pendant les obsèques, les membres de la famille du défunt dépêchent rapidement une petite délégation pour aller débroussailler et nettoyer la maison et ses abords, ce qui fait que pendant les veillées mortuaires et jusqu’à l’inhumation il y a une animation, mais un mois après lorsque vous repasser par-là, les hautes herbes ont repris l’espace et les maisons sont closes, plus de signe de vie », a-t-il poursuivi.

« Le rapport avec la terre de nos ancêtres ne doit pas se borner à la mise en terre de nos parents que nous abandonnons aussitôt pour revenir en ville. Des opportunités pour améliorer la vie dans nos villages existent, aujourd’hui le gouvernement a lancé le projet Graine et très bientôt, un projet visant au reboisement des forêts va être financé par des institutions financières internationales », a-t-il révélé.

Selon lui, l’exploitation forestière qui était méconnue des woleu-ntemois se développe de manière anarchique parce que « nous bradons nos forêts en autorisant la coupe d’essences rares et du bois d’hivers, en acceptant d’être payés en monnaie de singe ».

L’élu de Minvoul est conscient qu’il est « pénible et difficile de vous demander de tout abandonner comme ça du jour au lendemain, mais je suis député et je dois faire œuvre utile, les partis politiques naissent et disparaissent, la filiation tribale et le village ne disparaitrons pas ».

« Le député est aussi un conseiller et c’est ce que j’essaie modestement de faire en vous invitant à opérer un retour à la terre c’est notre meilleur investissement et la seule façon de sauver nos villages. J’ai voulu commencer par Port-Gentil, parce que vous êtes une valeur ajouté du fait que vous vous qualifiez du pseudonyme de pétroliers et vos libéralités le témoignent venez, sauvons nos villages », a-t-il conseillé.

Le public a salué cette initiative et demandé au député de poursuivre sur cette lancée. « Le Woleu-Ntema besoin d’hommes comme vous », a lancé un participant satisfait.

Député du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), Bertrand Zibi Abéghe est un fervent défenseur des valeurs traditionnelles. A ce titre, il avait farouchement défendu les intérêts des villageois lorsqu’au début des années 2010 le groupe singapourien Olam a acquis 32 000 hectares de terres fertiles pour développer l’hévéaculture. Son combat, associé à celui des ONG, avaient obligé l’industriel de rétrocéder aux paysans leurs zones de cultures vivrières.

Antoine Relaxe

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