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Les médecins maintiennent la grève à Libreville
Publié le samedi 20 juin 2015   |  Agence Gabonaise de Presse


Les
© Agence Gabonaise de Presse par DR
Les médecins du public et du privé grèvent
Les médecins du public et du privé grève observaient toujours vendredi leur grève débutée lundi dernier à Libreville, pour réclamer la libération provisoire de leur collègue, le docteur Max Fila, écroué après une césarienne fatale sur une parturiente


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LIBREVILLE -- Les médecins du public et du privé observaient toujours vendredi leur grève débutée lundi dernier à Libreville, pour réclamer la libération provisoire de leur collègue, le docteur Max Fila, écroué après une césarienne fatale sur une parturiente, a constaté une journaliste de l’AGP.


En dehors des cas d’urgence et des malades en hospitalisation, aucune offre de soin n’était fournie dans les structures sanitaires de la capitale gabonaise, a-t-on constaté.

Que ce soit au centre hospitalier universitaire de Libreville, au centre hospitalier d’Agondjé, à l’hôpital de Melen ou à l’hôpital Egypto, la même tendance était observée : les médecins durcissent le ton, pour dénoncer la détention qu’ils jugent abusive, du Dr Max Fila, accusé d’avoir pratiqué une césarienne, qui aurait causé la mort d’une patiente.

Le Dr Max Fila est incarcéré depuis quatre mois, rappelle-t-on.

Les médecins grévistes affichent leur détermination et refusent de fournir toute autre prestation de service, mis à part les cas internes. Selon eux, cette grève perdurera tant qu’ils n’auront pas obtenu gain de cause, notamment la libération de leur confrère, qui serait retenu sans preuves. Les hommes en blouse blanche, qui se disent conscients des désagréments causés aux populations, estiment qu’ils doivent exercer leurs activités en toute quiétude.

‘’Nous nous excusons déjà du désagrément. Nous savons que les populations sont les principales victimes lorsque nous fermons les hôpitaux. Nous voulons toutefois que le droit soit prononcé en toute équité. Lorsqu’un médecin est coupable qu’on prouve sa faute. Si nous avons peur de prendre en charge un malade de peur d’être écroué, qu’en sera-t-il des autres patients’’, a affirmé Dr Christine Mengue M’Asseko, pédiatre au Centre hospitalier universitaire d’Agondjé.

Revenant sur les propos de sa consœur, le docteur Mougougou Adrien, urologue au centre hospitalier de Libreville, et membre du comité ad-hoc de la fédération des syndicats des médecins du public et du privé, s’est indigné de ce que l’on aurait directement condamné le Dr Max Fila sans avoir établi les preuves de sa prétendue culpabilité.

‘’La plainte déposée contre lui (le docteur Fila, ndlr) n’est pas suffisante pour le garder en prison, vu qu’il a des gages de représentativité. Il pouvait être chez lui, et répondre à toutes les convocations de la justice. Nous médecins nous restons bien sûr des justiciables’’, a ajouté le docteur Mougougou.

Le Dr Max Fila a été incarcéré le 26 février dernier à la suite d’une plainte déposée par les parents d’une patiente décédée. Il s’agit de la jeune Cherine Hortifa Bayaka Maganga, qui serait arrivée dans un état critique à la clinique Betsesda, où exerçait le Dr Fila, après avoir fait le tour des hôpitaux en grève.

Selon le témoignage du docteur Mougougou Adrien, urologue au centre hospitalier de Libreville, ‘’ Elle (Cherine Hortifa, ndlr) est arrivée avec des complications. Le pied du premier jumeau, en situation de siège, était sorti et déjà scianosé. Sans l’avis des parents, le médecin a pratiqué la césarienne, qui a permis de sortir la maman et les enfants vivants. Mais 24 à 48 heures plus tard, la maman a fait une hausse de tension, qui s’est ensuite compliquée. Au regard des paramètres cliniques et biologiques, il a envoyé la parturiente à l’hôpital militaire de Libreville, où elle est décédée plus tard’’. Les parents, a-t-on appris auprès des médecins en grève, estiment que leur fille serait morte à cause de cette césarienne, pratiquée d’après eux, dans de mauvaises conditions. D’où la charge contre le médecin pour homicide involontaire.

Les magistrats de leur côté, expliquent les médecins, parlent de troubles à l’ordre public.

Mais les blouses banches, en grève jusque-là, jugent qu’il faut des preuves qui démontrent la culpabilité de leur confrère. A défaut de cela, il doit-être relâché, et que la justice fasse son enquête.

Les populations, quant à elles, s’inquiètent déjà des retombées que pourraient avoir cette grève, d’autant plus que lorsque la demande est supérieure à l’offre de soins, on peut envisager des conséquences négatives.

De plusieurs témoignages recueillis, certaines personnes estiment que ces grèves de personnels de santé peuvent entrainer des pertes en vie humaine.

‘’Pour sauver une vie, le facteur temps est important. Souvent, trouver une structure hospitalière où l’on peut recevoir un malade en période de grève n’est pas chose facile, sans omettre les longues files d’attente. Il y a aussi le fait que le médecin peut se tromper en jugeant qu’un cas de maladie est moins urgent qu’un autre, et après il est trop tard pour le malade’’, a dénoncé Leila O.


NT/AK

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