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Iboga : Trafic, contrefaçon, pillage et massacre de l’«Âme du Gabon»
Publié le samedi 13 juin 2015   |  Gabon Review


Gélule
© Gabon Review par Dr
Gélule d’Iboga


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Le 6 juillet 2000, le conseil des ministres déclarait l’iboga «Patrimoine Culturel National», «signal d’une révolution imminente, celle qui permettre au Gabon de renouer avec sa véritable identité et de résoudre de grands problèmes philosophiques». Qu’en est-il des mesures prises suite à cette déclaration sous l’impulsion du défunt président El Hadj Omar Bongo Ondimba ?

Yann Guignon, un français de 40 ans, consultant international en médiation interculturelle et développement durable (cabinet Traits d’Union), spécialiste de la recherche sur l’iboga et initié au Bwiti depuis maintenant 10 ans, nous dresse un bilan inquiétant relativement à la protection de cette «ressource stratégique» et sacrée pour encore bon nombre de citoyens gabonais.

L’iboga est connu et étudié par les chercheurs occidentaux depuis maintenant près de deux siècles. Mais c’est en 1962, qu’un chercheur américain, Howard Lotsof, découvre les capacités anti-addictives aux drogues dures de l’iboga et en particulier de son principal alcaloïde : l’ibogaïne.

Suite à cette découverte concernant plus de 160 millions de personnes dépendantes aux opiacés (cocaïne, héroïne, crack…) dans le monde, des recherches seront entreprises dans plusieurs pays, principalement aux États-Unis, donnant lieu à près d’une douzaine de dépôts de brevet sur l’utilisation de l’ibogaïne et des autres principes actifs contenus dans la racine d’iboga à différentes fins thérapeutiques au delà de la simple perspectives de rupture de la dépendance aux drogues. Ainsi seront étudiées les possibilités d’utiliser les molécules extraites de ce que les traditionalistes gabonais appellent «le bois sacré» contre la maladie d’Alzheimer, les maladies neurodégénératives dans l’ensemble notamment post AVC, l’hépatite C, le diabète, la dépression, l’immunodéficience….

Bien que le peuple gabonais soit également concerné dans son ensemble par les maladies précitées, et encore plus des possibilités offertes par son patrimoine culturel ancestral et des ressources phytothérapeutiques à portée de leur main, ces recherches effectuées à l’étranger ne leur auront aucunement profité. Bien au contraire…

Avec l’avènement des nouvelles technologies d’information et de communication, notamment Internet, l’hyper médiatisation de l’iboga outre-Atlantique donnera naissance à une vague largement sous estimée de candidats à la consommation de cette plante endémique à la forêt équatoriale d’Afrique centrale.

A ce jour plus d’une centaine de centres à travers le monde dispensent des cures de désintoxication aux drogues et/ou de «développement personnel/spirituel» portant gravement atteinte aux réserves d’iboga disponibles sur le territoire gabonais et donc, par conséquent, à la bonne pratique des traditions gabonaises développées autour de cet arbuste utilisé par celles-ci depuis des millénaires.

L’iboga est aujourd’hui vendu sur internet sous diverses formes, en écorces râpées, en gélules, en homéopathie, en extractions chimiques ou en solution buvables. Cela a donné naissance à un trafic sans précédents, au mépris total des lois en vigueur portant protection de cette précieuse ressource.

Suite à un «État des Lieux de l’iboga au Gabon & à l’international» réalisé par Yann Guignon en 2012, sous la bienveillance du Professeur Jean Noël Gassita, l’iboga aurait connu une augmentation de 1000% de son prix sur le territoire gabonais, en 15 ans de surexploitation par des trafiquants en tout genre en lien avec des distributeurs internationaux principalement basés au Cameroun et en Afrique du Sud !

Yann Guignon en est arrivé à l’alarmante conclusion que l’iboga pourrait disparaitre du domaine public d’ici 2018 si rien n’était entrepris urgemment pour le protéger et le replanter.
... suite de l'article sur Gabon Review


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