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CHU d’Angondjé : le pactole de la colère
Publié le mercredi 3 juin 2015   |  Gabon Review




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Nommé il y a moins d’un trimestre, le nouveau directeur du CHU d’Angondjé s’est augmenté sa prime de fonction, avant de faire de même pour le reste du personnel. La distribution ayant de graves distorsions, tout le monde est en courroux, avec un préavis de grève à la clé. L’argent, toujours l’argent.

Nommé il y a un peu moins de trois mois à la direction du Centre hospitalier universitaire (CHU) d’Angondjé, le Dr Pierre Bessayi Foumangoye a entrepris, l’une de ses toutes premières mesures, d’augmenter sa propre prime de fonction, la faisant passer de 1 million à 1,7 million de francs CFA. Pour ne pas faire de mécontent, le Gabon étant «une maison de verre», il a également décidé d’élargir l’augmentation des primes à tout son personnel.

Ainsi, à titre d’exemple, la prime de fonction du Directeur administratif et financier (DAF) est passée de 700 000 à 900 000 francs ; celle du Directeur des affaires médicales (DAM) de 500 000 à 700 000 francs ; celle des médecins spécialistes, auparavant à 150 000 francs, a été montée à 200 000 francs tandis que les médecins généralistes ont vu leurs primes passer de 100 000 à 150 000 francs, de même pour les infirmiers majors. Ce qui devait faire la joie de tout le monde a commencé à tourner au vinaigre lorsque les infirmiers, dont la prime n’a été augmentée que de 5000 francs, passant de 50 000 à 55 000 francs, ont décidé, la semaine dernière, de restituer la dite augmentation, dûment reprise à tous les membres de la catégorie, placée dans une enveloppe et ramenée à Pierre Bessayi Foumangoye, le «bienfaiteur» nouveau directeur du CHU. «Nous estimons que c’est de la moquerie», a pesté une infirmière rencontrée à la périphérie de la structure sanitaire.

Si le nouveau patron du CHU d’Angondjé a promis revoir les choses dans le sens de l’amélioration pour les plaignants, les médecins ne l’entendent pas de cette oreille. Ils déplorent une dilapidation des moyens financiers de la structure médicale, estimant que cet argent peut servir, lorsque surviennent des problèmes de budget, à approvisionner l’hôpital en consommables (médicaments, réactifs pour le laboratoire, films pour la radiographie, fournitures de bureau, etc.). «Le pays est actuellement en crise. Avec cette façon de faire, l’hôpital pourrait tomber en faillite. Plus grave, estime un médecin généraliste du CHU, l’augmentation de ces primes va s’ébruiter et pousser le personnel de santé des autres hôpitaux à revendiquer eux aussi l’augmentation de leurs primes. Ce qui pourrait ouvrir la voie à des grèves qui vont pénaliser les patients et nous-mêmes aussi. Tout cela doit être connu du ministre qui ne dit rien !» Le médecin ne croit pas si bien dire. Si l’on n’est pas sûr que ce soit le cas, il est de notoriété publique qu’en dépit des instructions du chef de l’Etat, certains membres du gouvernement – notamment ceux ayant des structures rentables sous leur tutelle – n’hésitent pas à solliciter, comme le faisaient leurs prédécesseurs, des fonds mensuels pour «le fonctionnement de leur cabinet». Bessayi Foumangoye bénéficierait-il du parapluie ministériel pour se permettre de telles libertés avec les finances du CHU où il n’a été que récemment nommé ?

L’atmosphère est devenu délétère au CHU d’Angondjé où tout le monde est fâché de ce que le DG se soit octroyé une augmentation de 700 000 francs quand les autres catégories n’ont bénéficié que de 200 000, 50 000 et 5 000 francs de plus. Un préavis de grève a été déposé par les infirmiers, le 1er juin 2015, qui court sur 8 jours. Le Dr Pierre Bessayi Foumangoye n’a donc que 8 jours pour ramener la sérénité dans le centre hospitalier où il venait d’être promu.

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