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PDG : Faustin Boukoubi, un boulet pour Ali Bongo ?
Publié le mercredi 3 juin 2015   |  Gabon Review


Faustin
© Autre presse par dr
Faustin Boukoubi, Secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir)


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L’actuel Secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG) a-t-il abîmé l’image de cette formation politique ? A-t-il mis le parti en déshérence ? Est-il responsable de sa déliquescence et de son inefficacité sur le terrain ? «Oui», semblent répondre ceux qu’on appelle aujourd’hui les «Émergents» – ces proches du Distingué Camarade du PDG, qui, après avoir tenté de prendre le contrôle de ce parti lors du congrès d’avril 2013, ont créé ce qui ressemble fort à un parti politique, le Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba (Mogabo).

Elu une première fois en 2008 au poste de Secrétaire général du PDG avec l’appui du président-fondateur de ce parti, Omar Bongo, et sous l’instigation de Guy Nzouba Ndama, Faustin Boukoubi a été reconduit par acclamation à ce poste lors du dernier congrès de cette formation politique en avril 2013. Une reconduction qui avait surpris jusqu’à l’intéressé lui-même qui avait, plusieurs semaines auparavant, déserté la «maison PDG», non sans confier un intérim informel à l’un de ses SGA !

A l’époque, les jeux semblaient être faits : la presse proche du palais du Bord de mer annonçait alors l’arrivée imminente à la tête du PDG de Pacôme Moubelet Boubéya, directeur de cabinet du président du parti, ou d’Alain-Claude Billie By Nzé. Mais, selon des sources concordantes, Ali Bongo avait reculé, la veille de la clôture du congrès, sur les pressions exercées sur lui par Patience Dabany et Guy Nzouba Ndama, et Faustin Boukoubi fut réélu. Son mandat actuel prendra fin en avril 2018, et, à ce qu’il semble, il ne peut être «débarqué» de cette fonction avant cette échéance.

«Faustin Boukoubi se comporte comme un intérimaire qui ne décide de rien, et cela agace»

Or, nombreux sont les reproches qui sont faits à l’intéressé et qui datent justement d’avant le congrès de 2013 ! «Pour dire vrai, selon le Distingué Camarade, il manque à Boukoubi une culture politique bien affirmée, un culot bien trempé, une capacité de réaction rapide ; il réagit trop souvent en retard lorsqu’Ali Bongo est l’objet d’attaques de la part des leaders de l’opposition radicale que sont Jean Ping, Zacharie Myboto, Jean Eyéghé Ndong, Casimir Oyé Mba, Paulette Missambo, Didjob Divungi di Ndinge, Pierre Amoughé Mba, Jacques Adiahénot, Pierre-André Kombila, François Ondo Edou et consorts,… Ali Bongo pense en un mot que Boukoubi n’est pas taillé pour cette fonction», affirme un des membres fondateurs du Mogabo. «De plus, le PDG connaît de nombreux cas d’indiscipline, et Boukoubi transmet tout à la présidence de la République pour que ce soit le Distingué Camarade qui décide, alors qu’il existe au sein du Secrétariat exécutif une Commission permanente de discipline ; Boukoubi se comporte en fait comme s’il n’est là que pour expédier les affaires courantes, comme un intérimaire, et cela, Ali Bongo ne le supporte pas», estime un membre du cabinet du président du parti.

Pour d’autres PDGistes souvent proches du Distingué Camarade, Faustin Boukoubi n’a pas, jusqu’ici, su contenir les assauts d’une opposition acharnée à contester la légitimité du pouvoir actuel, et il n’a pas suffisamment donné le sentiment que face à cette forte adversité, et même face à l’indiscipline ambiante au sein du parti, il était capable d’analyser la situation, les risques et définir les actions de réplique, les angles d’attaques et les stratégies de contournement. Le secrétariat exécutif actuel serait le véritable responsable de ce sentiment de laxisme et… de résignation, et même si, le 14 mars dernier, sous le chapiteau du Jardin Botanique, Faustin Boukoubi avait, voyant la foule estimée ce jour-là à 6000 ou 7000 personnes, ironisé que «voici, Distingué Camarade, le PDG que l’on dit moribond», la chienlit s’est progressivement installée dans les rangs du parti.

Le PDG, un parti en déshérence, et son Secrétaire Général à l’abandon ?

On peut donc en déduire que Faustin Boukoubi est devenu un boulet que l’on doit traîner jusqu’à la fin de son mandat en 2018. Tout porte ainsi à croire que la création du Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba (Mogabo) est liée à cet état de fait. C’est avec cette nouvelle structure qu’Ali Bongo compte effectuer l’opération Reconquête, les obsèques d’André Mba Obame ayant donné le sentiment à plusieurs observateurs que Libreville et toute l’Estuaire sont ou ont rejoint le camp d’en face. Le PDG devant, pour sa part, continuer tout juste à célébrer en différé le 47ème anniversaire de sa création. Mais, les proches de Faustin Boukoubi pensent que «les Emergents font un faux procès au secrétaire général ; ce sont eux qui ont demandé que tout soit porté à la décision du président du parti, et que le secrétariat exécutif se croise les bras ; les moyens sont rarement dégagés pour des manifestations politiques, dont un grand nombre a du, chaque fois, être reporté». Il y a vraisemblablement une crise de confiance entre la présidence du parti et le secrétariat exécutif. Le PDG est, de toute évidence, «le grand sacrifié» du palais du Bord de mer. Et l’opposition compte les coups et les coûts de ces disputes qui ne sont plus apparentes.

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