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AltEmploi/ Alexandre Alawoe : « Nous devons encourager l’entrepreneuriat des jeunes »
Publié le mardi 2 juin 2015   |  Gaboneco




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Créée en France par un groupe d’étudiants africains, Altemploi est une plateforme de recrutement dédiée à l’Afrique. De passage au Gabon, l’un de ses co-fondateurs, le Franco-gabonais, Alexandre Alawoe, nous présente cette structure qui compte déjà des dizaines de milliers de fans sur les réseaux sociaux. Entretien.

Gaboneco.com (GE) : Pouvez-vous nous dire en quelques mots comment est née cette plateforme d’offres d’emploi ?

Alexandre Alawoe (AA) : Bonjour, AltEmploi est né du fait qu’étant étudiant en dernière année de Master Finance à l’Ecole supérieure de commerce de Marseille, je devais réaliser un projet professionnel de fin d’études. Naturellement, j’ai voulu faire quelque chose en lien avec l’Afrique et nous nous sommes orientés vers l’e-recrutement après nos recherches. C’est est un projet que nous avons commencé il y a un an, en avril 2014.

(GE) : Est-ce que les jeunes Africains et les Gabonais en particuliers adhèrent à votre projet ?

(AA) : C’est est une plateforme de recrutement dédiée à la jeunesse africaine et plus particulièrement aux jeunes de 5 pays d’Afrique : le Gabon, le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Nous sommes présents sur les réseaux sociaux depuis février 2015, date du début de la conception du site. Nous sommes, à ce jour, la plateforme de recrutement ayant le plus de followers sur Facebook en Afrique avec plus de 30 000 fans. Les jeunes Africains ont pu suivre l’évolution du projet de sa conception sur plan jusqu’à sa réalisation. Ils ont même pu y participer et y apporter leur contribution financière lors de notre opération de crowdfunfing (financement participatif) qui nous a permis de collecter 5 000 euros pour le lancement du site.

(GE): Comment faites-vous pour trouver des offres d’emploi ?

(AA) : Pour trouver des offres d’emploi, nous contactons les entreprises via emailing, contacts téléphoniques et lors de nos participations à des Forums. Nous avons aussi la possibilité de mettre en place des partenariats avec des entreprises ayant un onglet recrutement sur leur site, des cabinets RH et des portails d’emploi, afin de diffuser leurs offres sur notre plateforme pour accroitre leur visibilité.

(GE) : Au Gabon, collaborez-vous avec l’Office national de l’emploi ?

(AA) : Nous avons contacté l’Office National de l’Emploi récemment et nous attendons un retour de leur part pour une éventuelle collaboration.

(GE) : Ne craignez vous pas la concurrence de majors déjà bien installés, à l’exemple de Jobgabon ?

(AA) : Au Gabon, il existe deux plateformes phares d’emploi dont Job Gabon que la plupart des Gabonais connaissent, mais aussi Emploi.ga qui est une plateforme assez moderne. Cependant, nous ne les considérons pas comme des concurrents, mais plutôt comme des collaborateurs avec qui nous pouvons travailler. Pour vous donner un comparatif : en France il existe 550 sites d’emploi. Vous comprendrez donc qu’il y a de la place sur le marché de l’e-recrutement au Gabon, et même dans les autres pays de la sous-région.

Notre particularité par rapport aux autres sites d’emploi c’est que nous ciblons uniquement la jeunesse (20 à 35 ans) et nous ne voulons être présents que dans 5 pays d’Afrique francophone (Gabon, Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire et Sénégal).

(GE) : En Afrique et au Gabon en particulier, il y a une inadéquation flagrante entre l’offre d’emploi et la formation. Avez-vous tenu compte de cela et quelle est donc votre approche?

(AA) : Notre projet est né car nous croyons qu’il y a une véritable attente des jeunes par rapport à l’emploi, et un besoin croissant de compétences en Afrique. L’Afrique, selon les experts internationaux, est présentée comme le continent de l’avenir. Cependant, nous souhaitons que cette jeunesse africaine participe plus activement à l’essor du continent. Nous devons encourager l’entrepreneuriat des jeunes et améliorer leur formation scolaire et universitaire. Nous avons besoin d’une jeunesse proactive.


(GE) : Pensez-vous que votre projet arrive à point nommé au regard de la crise résultant de la chute du prix du baril de pétrole, qui oblige plusieurs entreprises à mettre en place des plans de licenciements?

(AA) : Bien entendu. Nous avons pu dernièrement longuement échanger sur ce thème avec certains jeunes lors de notre participation au Forum des métiers au stade de l’amitié. C’est un problème qui est dû à un manque d’information de la jeunesse sur les opportunités d’emploi de leur pays et les secteurs qui recrutent. Grâce à la multiplication des Forums sur l’emploi et de sites comme le nôtre, nous nous devons de mieux informer et accompagner les jeunes dans leur cursus scolaire et universitaire. AltEmploi dispose d’un onglet formation où nous abordons ces thèmes afin que les jeunes puissent suivre nos conseils et nous poser des questions sur les sujets qu’ils souhaitent.


(GE) : Un dernier mot ?

(AA) : Pour conclure, AltEmploi est un projet pour la jeunesse africaine afin que tous les jeunes puissent avoir les mêmes chances de postuler à une annonce d’emploi selon leurs compétences. Notre mission quotidienne est de les informer, de les accompagner et de les mettre en contact avec les entreprises d’Afrique en pleine croissance. Des efforts concrets doivent être mis en place par les autorités pour lutter contre le chômage des jeunes. Il n’est pas concevable qu’en 2015, des étudiants ou lycéens ne puissent avoir une année scolaire ou universitaire complète à cause des grèves des professeurs ou autres revendications. Nous ne pouvons pas admettre non plus que nos étudiants ne puissent pas avoir accès à internet dans leurs établissements. Rien que ces deux paramètres créent un fossé énorme entre ceux qui ont la chance d’étudier à l’étranger et qui disposent de tous les outils pour travailler sereinement, et ceux qui étudient en Afrique dans des conditions difficiles. Il est donc urgent que des mesures soient prises.

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