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Hâtive, la célébration de «l’approvisionnement d’eau dans tout Libreville»
Publié le mercredi 27 mai 2015   |  Gabon Review


Gabon-Libreville
© Autre presse par DR
Gabon-Libreville : une victoire dans la bataille de l’eau potable


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Le 19 mai dernier, «avec fanfare et trompette» à Angondjé, les hautes autorités du pays ont annoncé que toute la capitale gabonaise était désormais approvisionnée en eau. Mais la réalité est tout autre.

«Après cinq ans d’effort, nous vivons un tournant ; toute la ville de Libreville est désormais approvisionnée en eau», a déclaré le président de la République, Ali Bongo, à l’issue d’une visite de terrain qui l’a conduit notamment à Angondjé. Une assertion rapidement battue en brèche par des habitants d’Angondjé qui, sur la chaîne privée de télévision RTN, ont souligné que leurs robinets n’ont pas vu couler le précieux liquide depuis le passage du chef de l’Etat. La réalité est donc tout autre !

Et de fait, cela ne peut paraître surprenant. Les travaux d’adduction d’eau qui ont été réalisés sur plusieurs sites, notamment au PK6, PK9, Cité de la Caisse, Okala et Angondjé, et livrés la veille ont fait passer la capacité d’eau de Libreville et ses environs de 170.000 m3 à 210.000 m3. Soit 40.000 m3 en plus ! Il s’agit incontestablement d’un effort des pouvoirs publics. Un effort que n’a d’ailleurs pas manqué de saluer avec force, vigueur et gourmandise une résidente de la Cité Amissa devant les caméras. Mais il y a un gap de 60.000 m3, car la demande totale en consommation d’eau de la capitale gabonaise et ses banlieues proches (Owendo, Akanda) est de 270.000 m3. Sur Gabon Télévision, au cours d’un «Plateau Spécial» après le journal de 20 heures du 20 mai, le directeur général des Ressources Hydrauliques, Etienne Mouckocko Mouckocko, l’a reconnu en annonçant que pour les 60.000 m3 restants, il va falloir attendre la fin de la deuxième phase des travaux «dans vingt mois», c’est-à-dire au début de l’année 2017 si tout va bien, d’autant plus, a-t-il tenu à souligner, que ces «travaux structurants» sont entièrement financés sur fonds propres (par l’Etat), le soutien de l’Agence française de développement (AFD) n’étant que symbolique.

Etienne Mouckocko Mouckocko a par ailleurs affirmé que sur les 100 habitations que compte la Cité Amissa, il n’y en avait que six (dont celle dans laquelle le président Ali Bongo a ouvert symboliquement le robinet) qui étaient connectées au réseau d’eau ; il faut donc dorénavant, selon le DG des Ressources Hydrauliques, que les riverains se rapprochent de la SEEG. Il reste donc beaucoup à faire pour que le problème de l’eau dans les foyers soit définitivement réglé à Libreville.

D’où les interrogations de certains riverains à Angondjé sur ce qui a poussé le ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques à inviter le chef de l’Etat à aller procéder à la réception des travaux de la première phase – donc un processus en cours ou inachevé – et à lui faire dire ce qu’il a dit sur l’approvisionnement total de Libreville et ses environs en eau. «Ce goût du tape-à-l’œil» des membres du gouvernement «triche parfois avec la réalité», comme c’est le cas ici avec la fourniture de Libreville en eau.

En tout cas, pour l’opinion, la situation n’ayant pas été réglée dans des plusieurs zones et quartiers, la célébration s’est faite un peu trop hâtivement. Le ministre chargé des Ressources hydrauliques aurait pu lui-même réceptionner cette première phase des travaux et attendre d’inviter éventuellement Ali Bongo à la fin totale de ces travaux d’adduction d’eau. Surtout que les premiers travaux ont mis du temps à s’achever. L’un des prédécesseurs de Désiré Guédon, Régis Immongault (octobre 2009 – février 2012), avait fixé à 2012 «la fin des difficultés d’approvisionnement en eau de Libreville», tandis qu’un autre, Etienne Dieudonné Ngoubou (février 2012 – octobre 2013), avait annoncé la fin de ces travaux pour septembre 2013. Ni l’un, ni l’autre n’ont su «prophétiser». Par conséquent, il aurait donc fallu, pour cette phase, un peu moins de triomphalisme devant les caméras !

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