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Ali Bongo, le présomptueux Biyoghé Mba, le falot Ndong Sima et la perle rare Ona Ondo
Publié le lundi 10 fevrier 2014   |  Gabon Review


Le
© Autre presse par DR
Le président de la République, Ali Bongo Ondimba


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Le 24 janvier dernier, lorsqu’il le faisait remplacer par Daniel Ona Ondo à la Primature, le chef de l’Etat avait tenu à «remercier» Raymond Ndong pour son «dynamisme» et son action à la tête du Gouvernement. Pourtant, dans la presse étrangère, Ali Bongo laisse entendre que le gouvernement sortant a été défaillant, tout comme celui de Paul Biyoghé Mba auparavant, parce que ne disposant pas d’hommes capables de mener à bien les réformes sociales.

C’est dans l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique que le chef de l’Etat a choisi de donner son opinion sur ses deux anciens Premiers ministres, Paul Biyoghé Mba et Raymond Ndong Sima. Ali Bongo y fait écrire, par Marwane Ben Yahmed, que cela fait plus de six mois qu’il était à la recherche d’une «perle rare» pour le poste de Premier ministre. Selon le Rédacteur en chef de Jeune Afrique, Ali Bongo voulait un chef de Gouvernement «capable de secouer le cocotier, de mettre en œuvre les (nombreuses) réformes sociales annoncées lors de l’élection présidentielle de 2009». Raymond Ndong Sima n’a visiblement pas satisfait le président de la République sur ce point. Puis, Marwane Ben Yahmed ajoute que le chef de l’Etat souhaitait avoir un Premier ministre qui ne se laisse pas «dévorer par une ambition personnelle à laquelle le poste semble prédisposer ses titulaires». Cela semble vraisemblablement s’adresser au prédécesseur de Raymond Ndong Sima, l’actuel Président du Conseil économique et social, Paul Biyoghé Mba.

Paul Biyoghé Mba «présomptueux», Raymond Ndong Sima «falot»

D’une manière générale, Ali Bongo se réjouit d’avoir enfin trouvé une «perle rare» en la personne du Professeur d’économie Daniel Ona Ondo. Parce que, affirme-t-il, «je n’avais pas les hommes capables de mener à bien ces réformes délicates (les réformes sociales) ; cela a pris du temps, car il ne fallait pas se tromper, mais désormais la question est réglée». Dans le même article, Paul Biyoghé Mba est présenté comme quelqu’un de «présomptueux», quelqu’un qui aurait donc une trop grande idée de lui-même. C’est peut-être ce qui fait dire à de nombreux responsables du Parti démocratique gabonais que le conseiller municipal de Ntoum se présentera à la prochaine élection présidentielle. En tout cas, l’essentiel de ses proches a été progressivement écarté des cercles décisionnels du pouvoir. Alphonsine Mbié N’na, Maxime Ngozo, Paul Ndong Nguéma et d’autres ont été limogés du gouvernement, ainsi que le tout dernier, Julien Nkoghé Békalé, qui vient d’être sorti de l’équipe gouvernementale où il gérait le ministère de l’Agriculture. Concernant les entreprises publiques, Marie-Thérèse Vané, puis Aloïse Békalé Ndoutoume, ont été limogés respectivement de la direction générale de la CNSS en mars 2013, et de Sogatra en octobre dernier. Dans la haute administration, aucun des proches de Paul Biyoghé Mba n’a résisté au cours des «Tsun’Ali» successifs.

Concernant le «très falot» -quelqu’un de terne, d’effacé, d’insignifiant- Raymond Ndong Sima, il a été incapable de mener des réformes. Pourtant, lorsqu’il l’a évincé de la Primature, Ali Bongo a adressé au Premier ministre sortant «ses remerciements pour son dynamisme». Dynamisme ? Par cet hommage, l’opinion avait vraiment cru à la sincérité de l’homme du Palais du bord de mer. Mais il n’en était donc rien. En tout cas, l’opinion sait gré à Raymond Ndong Sima de s’être démené comme un beau diable face aux blocages en tout genre que n’ont pas manqué de lui poser des collaborateurs du chef de l’Etat. Il a pu secouer la haute administration, notamment sur le dossier de l’aide publique au développement, éteindre des foyers de tension, su régler des conflits sociaux, et permis que des agents de l’Etat perçoivent des arriérés de salaires après plusieurs années pour un grand nombre d’entre eux. Pour l’intéressé, les écrits de Jeune Afrique seront une épreuve sans doute, et un enseignement surtout.

Daniel Ona Ondo, la «perle rare»

Après le présomptueux Biyoghé Mba et le falot Ndong Sima, Ali Bongo vient donc de nommer Daniel Ona Ondo à la Primature. Sur ce nouveau chef du gouvernement et sur son équipe, le président de la République est formel : «toutes les conditions sont réunies pour qu’ils réussissent». Leur feuille de route comporte deux lignes principales : mettre en œuvre les réformes sociales et améliorer ainsi les conditions de vie des Gabonais. Daniel Ona Ondo et son équipe ne réussiront les réformes sociales que s’ils mettent en avant la justice sociale, et s’ils mettent fin à l’inégale répartition des revenus.

L’opinion attendra donc beaucoup de la «perle rare». Le ministre de la Prévoyance sociale et de la Solidarité nationale, Brigitte Mba Anguillet, qui va chapeauter toute la politique sociale -elle aura sous sa responsabilité la CNAMGS, la CNSS, le Fonds national d’aide sociale (FNAS), l’Observatoire national de Protection des Droits de la Famille,…- peut être un des points forts du gouvernement, un des ministres les plus attendus sur le front de la lutte contre la pauvreté et la précarité, au même titre que le ministre chargé de l’Emploi, le ministre de la Santé, et le ministre de l’Education et de l’Enseignement technique, ainsi que ceux de l’Agriculture et de l’Habitat. «Mais il va peut-être leur manquer une administration compétente et dynamique, les choix dans ce secteur étant généralement plus sentimentaux et philosophiques», estime un sociologue, enseignant à l’UOB.

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