Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Gabon    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Controverse à la Chambre de commerce: Jean Baptiste Bikalou s’explique
Publié le lundi 10 fevrier 2014   |  Gabon Review


Jean
© Autre presse par DR
Jean Baptiste Bikalou, conseiller municipal dans la commune nouvelle d`Akanda et vice-président de la Confédération gabonaise (CPG)


 Vos outils




Faisant face à l’adversité de certains membres de la Chambre de commerce du Gabon qui l’indexaient pour cumul de mandats, le président de cette institution, Jean Baptiste Bikalou, a choisi de renoncer au conseil municipal d’Akanda. Une conférence de presse a été donnée à ce sujet la semaine dernière dont trois questions ont été extraites.

Réagissant à la pression de certains membres de la Chambre de commerce, d’Agriculture, d’industrie, des Mines et de l’Artisanat du Gabon qui l’accusent de cumuler plusieurs mandats incompatibles selon le règlement intérieur de cette institution, Jean Baptiste Bikalou, président de la Chambre de commerce du Gabon, s’est expliqué devant la presse le 5 février dernier. Occasion pour lui de laisser entendre que chacune des fonctions qu’il occupe ayant des particularités, il n’y a pas d’incompatibilité en tant que tel, hormis son élection au conseil municipal de la commune d’Akanda dont il d’ailleurs démissionné.

Le promoteur de PetroGabon a indiqué que l’article 17, alinéa 6 du règlement intérieur de la Chambre de commerce du Gabon, dispose qu’en «situation de cumul, le membre fait connaître au bureau, dans les soixante (60) jours qui suivent la survenance du cumul, celle des deux fonctions qu’il choisit d’exercer. A défaut, il est considéré comme ayant choisi la dernière fonction à laquelle il a été élu ou nommé». Fort de cette disposition, M. Bikalou a rappelé que «la proclamation des résultats des élections pour la commune d’Akanda est intervenue le 3 janvier 2014, j’avais donc jusqu’au 3 mars pour faire un choix. A cet effet, le 31 janvier 2014, j’ai informé l’ensemble des membres du bureau de la Chambre de commerce de ma démission de conseiller municipal de la commune d’Akanda. Je pense alors ne plus être en situation de cumul de mandats». L’homme d’affaires a donc choisi de continuer à servir la Chambre de commerce.

La conférence de presse explicative a toutefois débouché sur une flopée d’interrogations dont les trois suivantes ont été retenues.

La presse : L’article 76 du décret n°0728/PR/MECIT du 21 juin 2011 dit bien que les fonctions dans les organes la Chambre de commerce sont incompatibles avec tout autre mandat électif ou toute autre fonction ministérielle, à l’instar de vos fonctions à la CPG. Vous en étiez fort informé, pourquoi donc avoir accepté d’être candidat dans la liste PDG à Akanda ?

Jean Baptiste Bikalou : J’ai eu la faiblesse de penser, évidement on apprend tous les jours, qu’on est dans la situation du secteur privé en ceci que la CPG n’est pas un organisme d’Etat, ni un établissement public ; ce sont des chefs d’entreprises qui se retrouvent et qui ont créé leur syndicat pour défendre leurs intérêts, tout comme on peut être dans un club de football ou un club de service du type Lions club ou Rotary. Si, chaque fois qu’on est dans un club ou une association, on doit le considérer comme un mandat électif, je pense que la Chambre de commerce n’aurait pas grand monde ; parce qu’en général nous provenons tous de syndicats ou d’entreprises qui sont se structurées en organisations, type coopérative agricole, syndicats de transporteurs ou des PME. Ce qui devait restreindre l’accès à la Chambre de commerce de beaucoup d’acteurs. Mais, il faudrait peut-être s’adresser au Conseil d’Etat pour qu’il nous dise si vraiment être membre d’une organisation privée est considéré comme avoir un mandat électif au sens du décret qui nous concerne aujourd’hui à la Chambre de commerce.

J’en étais informé mais vous savez, si vous observez notre pays, il y a incompatibilité entre les fonctions de ministre et de député. Mais on voit souvent au Gabon des ministres se présenter aux élections législatives, se faire élire député et s’ils sont maintenus au gouvernement on les voit souvent se faire remplacer à l’Assemblée nationale par leur suppléant. Aller à cette élection m’a permis de comprendre les réalités et les problèmes de cette commune dans laquelle j’habite depuis 30 ans, de pouvoir apporter ma modeste contribution à la résolution des problèmes de nos compatriotes. On peut donc dire qu’on va à une élection, on peut être élu mais on sait qu’on n’a pas le droit de cumuler. C’est ce qu’on a fait. Il n’est pas dit qu’il est interdit de se présenter à une élection. Ce qui est interdit c’est le cumul des mandats. On a participé à l’animation de la campagne électorale dans notre circonscription, une fois la campagne terminée, on tourne la page et on revient gérer le quotidien.

Est-il donc compatible d’être membre du puissant syndicat des patrons, la CPG, et en même temps président de la Chambre de commerce dont l’une des misions est de promouvoir et défendre les intérêts des entreprises gabonaises ?

En compulsant les textes qui créent la Chambre de commerce, on peut noter ceci : «toute entreprise installée au Gabon est membre de la Chambre de commerce». Il n’est donc pas dit que la Chambre de commerce est uniquement réservée aux PME, mais à toutes les entreprises ; les très grandes, les grandes, les moyennes et les petites. A ce titre là, il est normal que nous puissions avoir au sein de la Chambre de commerce tous ceux qui représentent une ou des entreprises. Par ailleurs, nulle part dans les textes qui créent la Chambre de commerce il n’est indiqué qu’il y a incompatibilité entre une fonction dans cette institution et une fonction dans un syndicat patronal. S’il en était le cas, nous serions nombreux à ne pas être à la Chambre de commerce. Ce qui n’est pas interdit est autorisé. Si demain la loi stipule que c’est interdit, nous aurons alors à opérer un choix. Mais, pour le développement de notre pays, nous avons intérêt à avoir un cadre dans lequel on retrouve tous les opérateurs économiques du pays. On dit que si vous voulez grandir il faut être à côté des grands pour apprendre d’eux. Car, ce sont souvent les grands qui tirent les petits. Je pense que le législateur a eut raison d’établir que tout le monde est membre de la Chambre de commerce. Cela permet aux grands qui y sont d’apporter leur expérience, leur assistance aux petites entreprises afin qu’elles aussi puissent grandir.

Que direz-vous à ceux des électeurs d’Akanda qui pourraient se sentir floués parce qu’ils auront voté cette liste du seul fait de votre présence et maintenant vous vous en retirez. N’y a-t-il pas là une sorte de trahison, surtout que contrairement à d’autres entreprises, on n’a pas beaucoup vu PetroGabon, auquel vous avez choisi de mieux vous consacrer, dans l’action caritative.

Vous savez que tout choix est douloureux et, par essence, injuste. Malheureusement il faut choisir. Mais, il n’est pas dit que c’est parce qu’on est aux premières loges qu’on agit le plus. On peut être dans l’ombre et donner, et servir. Donc, j’ai peut-être fait le choix de me dire : je démissionne du conseil municipal mais c’est dans ma commune, j’y habite et donc, modestement, j’aurais des choses à faire. Nous avons tous des mains ayant chacune cinq doigts et tous n’ont pas la même taille ni la même forme et pourtant ce sont tous des doigts de la main. Ceci pour dire que chacun de nous contribue par ce qu’il croit être le meilleur moyen de contribuer. Chacun a son approche et il n’est pas dit que nous devons tous avoir la même approche. Il y en a qui sont d’une discrétion maladive et dans ce qu’ils font, ils vont se dire : je ne veux pas qu’on sache que… Il y en a d’autres qui veulent qu’on sache ce qu’ils font quand ils le font. C’est leur choix. Chacun a raison. Pour ma part, si je venais à aider, je ferais en sorte que ma main gauche ne sache pas ce que ma main droite a fait. C’est ma logique.

 Commentaires