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Corruption des élites politiques : Et la responsabilité des multinationales française ?
Publié le jeudi 2 avril 2015   |  Gabon Review




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A travers un débat dont le thème était : «Le système Bongo, le pillage du Gabon et l’héritage de la Françafrique», notre confrère Mediapart a interrogé l’implication des entreprises du Cac 40 dans la mise en place d’un système de prédation et de captation des ressources du pays par la classe dirigeante, notamment la famille d’Omar Bongo Ondimba, à laquelle appartient aussi Ali Bongo.

Revenant sur les révélations autour de l’affaire dite des «Biens mal acquis», le site web d’information et d’opinion Mediapart a récemment initié un débat sur le thème : «Le système Bongo, le pillage du Gabon et l’héritage de la Françafrique». Omar Bongo, Ali Bongo, la Françafrique… autant de sujets qui ont été développés par Frédéric Bonnaud, Fabrice Arfi, Patrick Benquet, Bruno Ondo Mintsa et Xavier Harel.

Abordant la responsabilité des multinationales françaises, Fabrice Arfi a mis en cause cinq entreprises du Cac 40, notamment Bouygues, Bolloré, Veolia, Eramet et BNP Paribas. Le journaliste de Mediapart a insisté sur les «les transferts de fonds via Total, qui reste une société surpuissante au Gabon». «J’ai évoqué cette holding familiale, Delta Synergie, qui permet de piller les ressources et l’argent du pays sur le dos de ses citoyens. Il y a également d’autres véhicules financiers à trouver concernant plus directement Total. Evidemment, ces questions-là vont se poser dans le cadre de l’héritage», a-t-il souligné. Abondant dans le même sens, Xavier Harel s’est appesanti sur la complicité des banques françaises présentes au Gabon et en Guinée équatoriale, mais aussi dans les pays européens qui ferment les yeux sur des transferts évidemment suspects.

«A l’image de BNP Paribas, dans laquelle la famille Bongo est actionnaire, tout l’argent passe évidemment par ces banques et tous les systèmes de contrôle, qui s’assurent de la provenance de ces fonds, ne fonctionnent pas quand les enjeux financiers et politiques sont trop importants», a-t-il relevé, revenant sur l’origine des fonds ayant servi à l’achat de véhicules de luxe pour Edith-Lucie Bongo Ondimba, défunte épouse du défunt président de la République. «L’argent ayant servi à ces acquisitions était sur des comptes ouverts par la paierie du Gabon à la Banque de France. Donc la Banque de France savait que le trésor public gabonais achetait des voitures privées avec de l’argent public», a-t-il affirmé.

Pour sa part, Frédéric Bonnaud s’est appesanti sur la participation de personnalités politiques nationales ou issues de la famille du président de la République dans les capitaux de ces groupes. Pour lui, le débat a lieu d’être mais rien dans la loi française n’interdit à une entreprise de céder des parts à des dirigeants de pays dans laquelle elle est implantée. Une assertion à laquelle Fabrice Arfi a répondu en affirmant que «c’est une question judicaire qui va se poser dans les jours à venir». Car, a-t-il expliqué, «il y a une sorte de système de racket : si vous voulez faire du business chez nous, vous nous cédez une partie du capital pour qu’on en tire des dividendes privés. Mais ce racket c’est un peu l’œuf et la poule car ça interroge également la complicité des entreprises qui acceptent cette situation de fait, et savent, par conséquent, qu’elles participent à un système de détournement de fonds». Aux dires du journaliste de Mediapart, il est tout à fait possible que des juges français s’emparent de ces révélations. Ce qui pourrait bien constituer le prochain épisode de la saga des «Biens mal acquis».

Quelque peu brouillon dans ses analyses, Bruno Ondo Mintsa a surtout été captivant sur la plainte de la société civile contre Gemalto. «Le problème n’est pas que politique, dans le sens où Gemalto aurait été impliquée dans la gestion des élections de 2013 où la société civile constate l’annonce de la biométrie, alors que cette élection s’est déroulée à l’ancienne», a-t-il souligné. Et alors que plusieurs milliards de francs ont été dégagés pour un collège électoral d’à peine 800 000 électeurs, il y a vu des indices d’une surfacturation. «Mais le pire, c’est que Gemalto affirme n’avoir jamais participé à aucune élection au Gabon alors que cela a été annoncé en grande pompe, notamment sur son site internet», a-t-il lâché, quelque peu interrogatif et inquisiteur. Les banques européennes auront-elles un jour à répondre du recel des capitaux pillés en Afrique ? Mediapart parle de «bombe à retardement», mais explosera-t-elle un jour ?

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