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Gouvernement Ona Ondo : équilibre géopolitique et appartenance maçonnique "Tous maçons"!
Publié le dimanche 2 fevrier 2014   |  gabonlibre


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© Autre presse par DR
Le gouvernement de la republique du gabon


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Gouvernement Ona Ondo : équilibre géopolitique et appartenance maçonnique "Tous maçons"!

Composé de 33 membres issus de milieux divers et variés, le nouveau gouvernement est un beau tableau de la représentativité professionnelle, régionale et philosophique. Croquis sommaire de la physionomie du cabinet Ona Ondo au moment où se déroulent les passations de services.

Médecin, enseignants du supérieur et du secondaire, journaliste, magistrats, conseillers des Affaires étrangères, ingénieurs, inspecteurs centraux du Trésor et des Impôts, administrateurs civils, le gouvernement Ona Ondo regroupe des corps de métiers variés ayant pour objectif d’accélérer la mise en œuvre des chantiers contenus dans le Plan stratégique Gabon émergent, afin de mieux préparer la réélection du président de la République pour un deuxième mandat en 2016 et, plus largement, faire avancer le processus de développement du Gabon.

Les vingt-neuf hommes (dont le doyen, Blaise Louembé, 54 ans, compte cinq ans et demi au gouvernement) et quatre femmes qui composent l’équipe ont en principe trente mois pour parvenir à résoudre l’essentiel des préoccupations des Gabonais. Car, on ne saurait en douter, cette équipe devrait aller jusqu’au terme du mandat d’Ali Bongo Ondimba en août 2016… dans 900 jours.

Une équipe plus politique que technocratique

En dehors de Fidèle Mengué m’Engouang et de Brigitte Mba Anguillet qui ne sont pas connus pour être des partisans des joutes politiques, tous les nouveaux ministres, à l’exception d’Alexandre Désiré Tapoyo du Centre des libéraux réformateurs (CLR), sont issus des rangs du Parti démocratique gabonais (PDG) où ils sont, soit membres du Bureau politique, soit membres du Conseil national.

D’ailleurs, depuis son arrivée à la magistrature suprême, Ali Bongo s’est montré très peu ouvert en matière de recrutement politique : il a peu laissé entrer dans ses gouvernements des personnalités issues d’autres formations politiques que le PDG. Dans les rares cas contraires, cela s’est toujours fait en faveur du CLR, ainsi qu’il en a été le cas lors du remaniement d’octobre 2009, qui avait enregistré l’entrée de Nziengui Miyindou à la fonction de ministre délégué à la Santé publique.

Il n’y a donc pas de place pour les autres partis de la majorité. Idem pour la société civile qui devra se consoler, dans une certaine mesure, de l’entrée de l’entrée et de la survie au gouvernement de Fidèle Mengué m’Engouang. Toute chose qui donne le sentiment qu’Ali Bongo ne s’appuie que sur sa seule formation politique.

Pourtant, une petite dose d’ouverture à la société civile dont des acteurs sont connus et reconnus pour leur dynamisme et leur action n’aurait pas fait de mal à ce gouvernement dit des «ambitions sociales». De même, l’opinion semble ne pas comprendre que des personnalités comme Jacques-Denis Tsanga ou Bertrand Moundounga n’aient pas, l’une ou l’autre, atterri au ministère de l’Intérieur plutôt que d’aller chercher un Guy Bertrand Mapangou au Conseil national de la communication (CNC) où il lui restait tout de même encore trois ans et demi de mandat.

Les observateurs se demandent également pourquoi le ministère du Budget n’a pas échu à un Alexandre Barro Chambrier ou à un Adrien Nkoghé Essingone connus pour leur rigueur dans la gestion des finances publiques et leur relative probité. Pour le reste, pourquoi accoler les Gabonais de l’Etranger au ministère des Droits Humains et de l’Egalité des chances ?

A quoi cela répond-t-il donc ? Pourquoi créer un ministère de la «Formation professionnelle» (Travail et Emploi) alors que le ministère de l’Education nationale s’occupe déjà de «l’Enseignement technique et professionnel» ? Quelle différence y a-t-il entre Formation Professionnelle et Enseignement Technique et Professionnel ?

Si la fille de Léon Mba (Brigitte Mba, épouse Anguilet) est connue pour sa maîtrise des dossiers sociaux, d’où son arrivée appréciée au ministère de la Prévoyance Sociale et de la Solidarité nationale (qui va englober les Affaires sociales, la Famille,…), en revanche le fils adoptif de Jean-François Ntoutoume Emane (Simon Atangana Ntoutoume) n’est pas connu pour être un grand travailleur. Que va-t-il faire au ministère du Travail et de l’Emploi, lui qui, alors ambassadeur, passait plus de temps à Libreville que dans sa juridiction ?

Quasi-respect des équilibres régionalistes et ethniques

On pourrait dire que, bien en place, la géopolitique a savamment été dosée : cinq originaires du Haut-Ogooué (Luc Oyoubi, Magloire Ngambia, Christian Magnagna, Ernest Mpouho, Jean-Pierre Oyiba), quatre de l’Estuaire (Brigitte Mba Anguillet, Christophe Akagha Mba, Simon Atangana Ntoutoume Emane, Alexandre Désiré Tapoyo), quatre du Woleu-Ntem (Fidèle Mengué m’Engouang, Pastor Ngoua Nneme, Paulette Mengué m’Owono, Louis-Philippe Mvé Nkoghé), quatre de la Ngounié (Léon Nzouba, Guy Bertrand Mapangou, Serge Maurice Mabiala, Dieudonnné Nzengué), puis trois pour chacune des provinces suivantes :

Moyen-Ogooué (Denise Mekam’ne Edzidzi, Ida Réténo Assonouet, Serge Ename Nsolet), Ogooué-Lolo (Pacôme Moubelet, Blaise Louembé, Régis Immongault), Nyanga (Séraphin Moundounga, Etienne Ngoubou, Marie-Françoise Dikoumba), Ogooué-Maritime (Gabriel Tchango, Désiré Guédon, Marcelin Agaya), et Ogooué-Ivindo (Emmanuel Issozet Ngondet, Nelson M’Essone, Raphaël Ngazouzet) vont composer l’équipe. La représentation ethnique est, elle aussi, bien en place par une bonne douzaine d’entre elles, à savoir les Fangs, les Punu, les Nzébi, les Myénés, Tsogo, Kota, Saké, Téké, Obamba, Gisir, Vili, Loumbou,…

Tous maçons ?

Selon les indiscrétions glanées, on a presque envie de dire qu’ils le sont tous, en dehors de deux d’entre eux. Il y en a, en tout cas parmi eux, de très emblématiques adeptes comme Blaise Louembé, Pacôme Moubelet Boubéya, Séraphin Moundounga, Dieudonné Nzengué, Emmanuel Issozet Ngondet, Serge Ename Nsolet, Serge Maurice Mabiala, Régis Immongault, Guy Bertrand Mapangou, Nelson M’Essone, Christophe Akagha Mba, Désiré Guédon, Etienne Ngoubou, Ernest Mpouho, Jean-Pierre Oyiba, Simon Atangana Ntoutoume Emane, Léon Nzouba et Luc Oyoubi. Dans les faits, aujourd’hui plus qu’hier, les franc maçons sont hyper présents, omniprésents, omnipotents.

Le constat est qu’autant Omar Bongo travaillait aussi bien avec les francs-maçons qu’avec les «profanes», autant l’actuel chef de l’Etat privilégie les adeptes de la franc-maçonnerie. Et ils sont présents au gouvernement comme dans l’administration générale, les médias, les entreprises publiques, etc. Il est vrai qu’ils sont partout, mais l’opinion les trouve bien laxistes, très peu travailleurs, très peu attachés à la culture du résultat. S’ils se mettaient réellement à la tâche, cela se verrait, et on n’aurait pas à attendre 2025 pour voir le Gabon sortir du sous-développement… Encore que !

Une chose est sûre, selon une bonne source : la composition du gouvernement Ona Ondo a eu le mérite de renforcer les liens entre les différentes loges maçonniques ; certains milieux dans les réseaux maçonniques se plaignaient régulièrement auprès du «Grand Maître» d’une certaine marginalisation lors des nominations à des postes de responsabilités. Là, les «les fils de la veuve» sont bel et bien rassemblés dans la nouvelle équipe. Il va leur falloir maintenant «passer aux actes», comme l’aurait dit Omar Bongo.

Au-delà de tout

Car, au-delà de la géopolitique et de l’appartenance aux «associations humanitaires et philosophiques», les membres du nouveau gouvernement devraient avoir à cœur de dessiner l’architecture de la maison Gabon des prochaines années.

Résoudre les problèmes basiques (lutte contre la vie chère, bien-être social, adduction et distribution de l’eau potable, alimentation en produits pharmaceutiques, en eau et en électricité des centres de santé et des dispensaires, électrification accrue des villes, villages et hameaux, résolution de l’éternelle insuffisance des voiries bitumées, meilleures conditions de vie et de travail des agents de l’Etat,…), et poursuivre la modernisation du Gabon par l’intensification de la construction des infrastructures - tels devraient être les principales lignes de leur feuille de route.

Les membres du nouveau Gouvernement devraient aussi s’assurer d’avoir des cabinets forts, c’est-à-dire constitués de cadres compétents aux postes de directeur de cabinet, de conseillers et de chargés d’études. Les postes politiques, à savoir chef de cabinet et chargés de mission, pourraient alors être occupés par les «gens du village», «la parentèle».

Car, ainsi que le soulignait Jean-François Ntoutoume Emane, alors Premier ministre, «si le cabinet est faible, le ministre est inopérant, et ça se sait très vite». Ces ministres devraient aussi avoir, au sein de leurs départements ministériels, des administrations débarrassées des «bras cassés» et des personnes peu compétentes aux postes de secrétaires généraux et de directeurs généraux s’ils veulent impulser une réelle dynamique de travail et s’ils souhaitent avoir des résultats.

Les membres de la nouvelle équipe gouvernementale se doivent, pour leur propre réussite, établir la compétence et l’excellence comme principaux critères dans le choix de leurs collaborateurs. Ils devront mettre en avant la «culture du résultat» qui ne peut aller de pair avec les choix sentimentaux. Le CV devrait dorénavant parler. Faute de quoi, le pays va continuer de tourner en rond. L’équipe Ona Ondo va-t-elle y arriver ? Premiers éléments de réponse dans cent jours.

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