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Affaire Amadou Yogno : un an déjà, les commanditaires toujours en liberté
Publié le mercredi 29 janvier 2014   |  Gabon Review




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Déclencheur de la plus grande vague d’indignation contre les crimes dits rituels au Gabon, l’affaire Amadou Yogno n’a jamais été soldée. Le 21 janvier 2013, ce transporteur Camerounais de 46 ans, perdait la vie à quelques encablures de Ndjolé, à l’issue d’un traquenard que lui avait tendu une bande bien organisée avec des commanditaires tapis jusqu’ici dans l’ombre. Un an plus tard, les enquêtes n’ont jusqu’ici pas permis d’élucider ce meurtre de sang froid qui a ébranlé le peuple gabonais tant par sa violence que par son caractère rituel.

Le scénario ourdi pour attraper cet homme, père de 17 enfants, avait été le plus limpide et loin de tout soupçon jusqu’à l’aboutissement du drame. La semaine d’avant le drame, comme d’habitude, sieur Amadou vaquait tranquillement à ses occupations. Transporteur de son état, il desservait régulièrement la ligne Libreville-Lambaréné. Vieux routier, il pensait être vigilant et à même de détecter le moindre signe d’une affaire louche. Il se trompait.

Le routier avait été contacté par un jeune-homme, originaire de la ville de Bitam, qui lui a proposé la location de sa voiture avec lui-même comme chauffeur, en échange d’une somme considérable. On a parlé de 500.000 francs CFA. Ce contrat devait le conduire à Ndjolé où il devait aider le jeune-homme à faire des courses pour un mariage. Il avait donc passé un coup de fil à son épouse pour lui annoncer son départ pour cette ville, précisant qu’il sera de retour dans deux jours.

Il finira derrière une vielle tractopelle où un groupe de personnes tapies attendaient. Mettant à exécution leur guet-apens, elles ont extrait Amadou de son véhicule en le brutalisant. Une bagarre a éclaté. Voyant que le chauffeur prenait presque le dessus sur eux, une jante de voiture lui a été assénée sur la nuque ce qui a entrainé sa chute. Encore vivant, ses meurtriers lui ont arraché la langue, puis les reins et le cœur tandis qu’une partie de son crâne a été brisé pour en extraire le cerveau. Au terme de cette mise à mort monstrueuse, il a été mis dans un sachet plastique pour être jeté dans un ravin en plein milieu de cette route menant vers Bitam. Le jeune loueur de voiture l’ayant entrainé dans ce macabre traquenard a reçu en cadeau la voiture d’Amadou et 100.000 francs CFA plus deux plaques d’immatriculation.

Depuis la découverte de ce meurtre, des noms ont circulé, des commanditaires présupposés ont été indexés, des présumés coupables mis aux arrêts. Une justice spectacle a été orchestrée avec des auditions de certains hommes politiques, sans plus.

Un an après, l’on se demande simplement si la justice gabonaise est incapable de solder ce meurtre de sang froid qui a largement jeté l’opprobre sur le pays entier. Un drame qui a porté hors des frontières gabonaises le phénomène des crimes rituels qui continuent, malgré tous les cris d’alarme, à endeuiller des familles.

Et on pourrait se demander ce que vaut ou ce qu’est devenue la parole du président de la République qui s’est personnellement exprimé sur la question lors de la grande marche contre les crimes rituels, organisée à Libreville en mai 2013. Vivement que justice soit un jour rendue et que les commanditaires de ces meurtres puissent répondre aussi de leurs actes afin que les membres de la famille d’Amadou Yogno, qui attend comme de nombreuses autres familles de victimes, puissent définitivement faire son deuil.

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