Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Gabon    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Des Gabonais et un nouveau Premier ministre
Publié le lundi 27 janvier 2014   |  Gabon Review


Daniel
© Autre presse par DR
Daniel Ona Ondo, Premier Ministre
Photo : Daniel Ona Ondo (a gauche)


 Vos outils




La nomination d’un nouveau Premier ministre, événement majeur de la vie politique du Gabon ces deniers jours, a donné lieu à des appréciations et supputations diverses des citoyens qui l’analysent à leur manière et avec leur façon de voir les choses. Petit recueil de ce qu’attendent certains Gabonais du Pr Daniel Ona Ondo.

Globalement, le Gabonais lambda semble ne pas comprendre la nécessité du président de la République de changer son Premier ministre. La majorité des personnes interrogées, sans camera, estiment qu’elles ne seront pas vues à la télévision, s’expriment donc avec plus d’aisance et livrent le fond de leur pensée.

Si certains saluent effectivement l’arrivée d’un nouveau chef de gouvernement, il n’en demeure pas moins que plus de voix auraient préféré voir le Premier ministre sortant, Raymond Ndong Sima, conserver son poste. Ce, du fait qu’il était désormais considéré comme «le pompier de service» et qu’on pense qu’il a réussi à éteindre les incendies déclarés de toutes parts sur le plan social. «On devrait laisser Ndong Sima en poste, surtout avec les braises qui couvent sous les cendres du foyer social. L’homme a fait ses preuves de manœuvrier sur ce plan et au moment où il engrange des succès, par exemple avec le paiement des rappels des fonctionnaires, on l’enlève. On ne change pas une équipe qui gagne, alors que veut Ali Bongo ?», interroge plutôt Thierry K., promoteur d’une petite entreprise d’informatique.

Mais, plus que le sortant, les personnes interrogées s’épanchent plutôt sur le «présupposé passé» du nouvel élu et cela ne semble pas le favoriser. Les uns prétendent qu’il a «été meurtrier de son neveu» dans son enfance, les autres ajoutent qu’il «est englué dans les problèmes de crimes rituels», entre autres. «Tout ministre quel qu’il soit est passible de poursuites judiciaires. Monsieur Ona Ondo, une fois ministre, son immunité parlementaire est automatiquement levée. Donc, ceux qui ont des preuves de ces crimes peuvent ester en justice», a lâché un internaute réagissant sur Gabonreview.

Un autre s’insurge plutôt contre le fait que le Président Ali Bongo Ondimba ait choisi de nommer un Premier ministre qui a longtemps été aux affaires avec son père et prédécesseur, Omar Bongo Ondimba. «On reprend les mêmes et on recommence», lâche un enseignant dans une école des Charbonnages. Un autre ajoute en indiquant que «ce qui arrive aux Gabonais est un héritage de la France. Quand on parle de l’expérience politique au Gabon, ça veut dire quoi concrètement ? Il n’y a rien de nouveau sous l’équateur ; les mêmes causes produiront les mêmes effets. C’est bien de venir faire de petits discours devant l’écran, les Gabonais attendent votre travail. C’est au pied du mur qu’on va juger le maçon».

Un policier en civil, rencontré au hasard des agoras informels chez l’épicier du coin, estime quant à lui que ce qu’on veut c’est de «voir les personnes qui sont dans certains ministères sauter et sortir du gouvernement. Car ce sont eux qui retardent le pays». Il déclare cependant lui aussi que le Premier ministre sortant aurait du être reconduit dans sa fonction. «On n’a rien contre le nouveau Premier ministre. On dit même que c’est un travailleur. Mais on change trop depuis quatre ans à ce poste. Ce n’est pas bon».

Pour Laure Patricia Manevy, journaliste au mensuel La Nouvelle République, «les compétences du Professeur agrégé d’économie sont incontestables. Sa nomination comme Premier ministre, Chef du Gouvernement devrait redonner à la gestion de l’Etat et à l’action gouvernementale plus de lisibilité, de respectabilité, de cohésion, de sérénité et d’efficacité». Elle relève malgré tout que cela ne serait possible que si «le cabinet présidentiel se soumet à la discipline républicaine et respecte les prérogatives du gouvernement».

«On ne change pas de Premier ministre charismatique comme ça. On peut lui reprocher certaines choses, mais Raymong Ndong Sima est un homme brillant et travailleur», a déclaré un fonctionnaire de l’Education nationale qui dit avoir «touché son rappel grâce aussi aux efforts de Raymond Ndong Sima».

Au-delà de ceux qui apprécie la nomination elle-même, il y en a qui espère que le nouveau Premier ministre leur apportera un mieux être. «Les problèmes des Gabonais n’ont pas changé : l’eau, les prix, le logement, les routes… il faut qu’il arrive à faire mieux que les autres Premiers ministres», a déclaré une mère de famille dans le 4e arrondissement de Libreville.

«On dit qu’il est calme, qu’il est intelligent et travailleur. D’accord ! Nous attendons simplement que les 5000 logements par an voient le jour. Nous sommes à quelques années de 2016 et rien de sérieux ne nous est présenté sur ce plan. Le Premier ministre doit nous aider à sortir de cette misère dans laquelle nous baignons», a souhaité un étudiant de l’Université Omar-Bongo.

Entre appréciation et répulsion, le Premier ministre, Daniel Ona Ondo, devra se frayer son chemin vers la réussite. Il devra simplement faire déjouer les pronostics qui ne pèsent que très peu en sa faveur dans la mesure où très peu de personnes apprécient ses qualités réelles. Plutôt que de donner leur appréciation de nouveau patron de l’administration, les regards et les réflexions de la plupart des interviewés portent en majorité sur les déterminismes réels de la nomination d’un autre Premier ministre alors que le sortant semblait «faire l’unanimité au sein de la population».

 Commentaires