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Gabon : Le week-end de grandes décisions
Publié le samedi 25 janvier 2014   |  Infos Gabon




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Libreville – Retournement de situation au Conseil départemental du Ntem (Bitam), l’effet contagion plane-t-il sur Libreville ? La question mérite d’être posée après l’élection de l’indépendant Alfred Memine-me-Zue, un proche de l’opposant André Mba Obame, à la présidence du Conseil départemental du Ntem, puisqu’elle donne des insomnies à Christiane Rose Ossouka Raponda, adversaire de Jean Eyeghe Ndong pour la conquête de la mairie de Libreville dont la date de l’élection du bureau du conseil municipal est fixée au dimanche 26 janvier 2014. Après ce camouflet, plusieurs interrogations triturent les méninges des politiques. Tous les conseillers du PDG et du CLR vont-ils respecter la consigne de vote ? Et, l’éventualité d’un vote sanction à la mairie de Libreville, préfigurerait-elle une haute trahison en perspective lors des échéances à venir ou avant ?

Désignée en lieu et place des pressentis Laure Olga Gondjout, Alexandre Barro-Chambrier et Chrystel Limbourg Iwenga pour diriger la Mairie de Libreville pendant les 5 prochaines années, Christiane Rose Ossoucah Raponda semble ne pas faire l’unanimité dans les rangs des conseillers municipaux de la Majorité PDG/CLR de la Commune de Libreville appelés à voter dimanche le Maire de la capitale gabonaise et ses adjoints. Si cette désaffection persiste, il est à craindre que ses chances d’être élue Maire de la Commune de Libreville par le collège électoral soient très minces.
Le risque de voir le PDG mordre la poussière de manière spectaculaire comme à Oyem, à Minvoul dans la rovince du Woleu-Ntem, à Mouila dans la Ngounié, et dans de significatifs arrondissements de Libreville où les membres du PDG dénoncent les décisions prises sans consensus par leur hiérarchie de présenter et soutenir des candidats jugés sans envergure sur le terrain, est grand. Le mécontentement à peine voilé d’Alexandre Barro Chambrier qui aurait demandé à «ses» conseillers de voter selon leur «conscience », est une posture jugée comme signes avant-coureurs d’une peau de banane glissée en règle sur cette candidature.
L’on se souvient que dans le département du Ntem (Bitam), au sortir des récentes élections locales, le PDG s’était vu adjuger 17 conseillers sur un total de 31, soit plus de 50% du nombre des conseillers. Cela pouvait laisser présager que la présidence du Conseil Départemental du Ntem ne pouvait échapper au PDG, car par cette configuration, la désignation d’un conseiller PDG comme président ne souffrait d’aucune ambiguïté. Mais c’était sans compter avec la haine inextinguible que se livrent les deux courants (PDG et PDG émergent) du parti au pouvoir dans ce département.
Conséquence de cette guerre de tranchées, le PDG a mordu la poussière de manière spectaculaire à cause de certains membres qui ont dénoncé les décisions prises par la hiérarchie de présenter des candidats sans envergure sur le terrain. Certes, les comploteurs issus du comité de sage, du comité permanent, du bureau politique et du conseil national qui n’ont pas pris la peine de respecter la note d’orientation du parti et les critères édilités par le «Distingué Camarade» Ali Bongo, sont connus. Mais le mal est fait. Ses vagues, prémices des camouflets à venir, auront des conséquences inéluctables sur la sérénité des prochains scrutins. En premier lieu, notamment, lors de l’élection du maire de Libreville, si l’on n’y prend garde.
En effet, Alexandre Barro Chambrier ne cache pas son mécontentement devant la désignation de Rose Ossouka Raponda comme candidate à la Mairie de Libreville. Le risque de voir « ses » Conseillers voter selon leur « conscience », n’est pas à négliger. Vu que, contrairement à Limbourg Iwenga ou à Ossouka Raponda, son profil, son expérience dans la gestion des affaires publiques et surtout sa victoire lors des dernières élections locales dans son arrondissement faisaient logiquement de lui, le candidat idéal dans la compétition pour la Mairie de Libreville.
Lui, comme Chrystel Limbourg Iwenga considèrent la désignation d’Ossouka Raponda et le lâchage de Laure Olga Gondjout comme une véritable humiliation à leur militantisme et leur attachement à la politique de l’émergence prônée par le «Distingué Camarade» du parti.
Qu’à cela ne tienne, il nous revient aussi que l’arrivée d’Ossouka Raponda à la Mairie de Libreville correspondrait à une majoration du budget annuel alloué à cette institution de l’ordre de 20 milliards de francs CFA et à un ultime accord avec les troupes de Jean Boniface Assélé du CLR qui auraient promis faire de l’élection de cette dernière, une simple formalité en contrepartie de postes à la mairie centrale, au gouvernement et au Sénat.
Mais après l’insubordination des conseillers PDG du département du Ntem (Bitam), ce vote vient une fois de plus prouver, contre toute attente, que le jeu peut encore se jouer à Libreville pour déjouer tous les pronostics du parti au pouvoir. Le risque de jeux dans l’enjeu de la conquête de la mairie de Libreville est envisageable. Car, entre l’éventuelle trahison en embuscade, d’un côté et l’«unifang» de l’autre, Jean Eyeghe Ndong a de quoi pavoiser.
Mais arrêtons d’ergoter, les enjeux sont sérieux et les risques encourus grands. Car, même si «Dieu écrit droit sur des lignes courbes», un brutal repositionnement de la stratégie de l’émergence, par le Chef de l’Etat, s’impose.
On a vu récemment le PDG mordre la poussière de manière spectaculaire à Oyem et à Minvoul dans le Woleu Ntem, où certains hiérarques du parti au pouvoir fricoteraient ouvertement avec le voisin équato-guinéen.
A Mouila dans la Ngounié et à Libreville, particulièrement, selon certaines indiscrétions, certains leaders de l’opposition, de la majorité et de la société civile attendraient impatiemment des signaux forts de la part de François Hollande pour «chasser Ali du pouvoir avant 2016, ou juste après son éventuelle réélection» avec l’aide de la rue (élèves et étudiants, notamment). Un rêve qu’il ne faut as négliger.
Dans la grande muette, certains prépareraient le lit à une mutinerie programmée. La question du mal logement des «gendarmes» et de l’actuel malaise larvé dans les casernes faute d’avancements significatives enregistrés dans les différents corps d’armes, ainsi que le désarmement de certaines casernes de l’armée de terre, constituées d’unités opérationnelles, en violation des procédures habituelles, participeraient de ce progiciel.
Il en est de même, dans la population et dans les déférents cercles sociaux, de l’exacerbation de la lancinante question des «étrangers» promus aux postes clés au détriment des autochtones, dont l’objectif est d’aggraver le fossé entre le peuple et son chef.
Au moment où vous venez de nommer un nouveau premier ministre au nom de Daniel Ona Ondo et que la formation d’un Gouvernement se décidera ce week-end, M. le Président, reprenez la barre. De grandes décisions s’imposent ce week-end. Certes, certains analystes avisés se réjouissent, enfin, du démantèlement des panneaux publicitaires qui constituaient surtout, autour de la zone aéroportuaire, une niche indiquée pour une déstabilisation des institutions de la République. Cependant, malgré ce nettoyage salutaire, il n’en demeure pas moins que cette zone nécessite une surveillance pointue, notamment, à cause des multiples faiblesses observées dans ce périmètre, par certains, lors de vos va-et-vient nocturnes.
Enfin, un mot comme en mille, pour conjurer cette contagion qui plane, de courageux réajustements sont nécessaires pour refixer le cap de l’émergence du Gabon. Car, présentement, le risque de voir la paix sociale tant chérie au Gabon vaciller est, chaque jour un peu plus comminatoire.

Amélie Edwani et PM

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