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Vers une suppression de la PIP ?
Publié le lundi 23 mars 2015   |  Gabon Review


L’UPG
© Autre presse par DR
L’UPG pour la fin de la PIP et… le retour des fonds communs ?


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Selon des sources généralement bien informées, les ministères du Budget et de la Fonction Publique étudient actuellement les voies et moyens de dissoudre la prime créée, en février 2014, par Ali Bongo au profit de l’ensemble des agents publics. Ils optent plutôt pour une (très) légère augmentation des salaires.

Le ballon d’essai a été lancé le 9 mars dernier : le gouvernement proposait, ce jour-là, aux organisations et centrales syndicales réunies au sein de la Dynamique unitaire une augmentation de salaire de l’ordre de 18% et la suppression pure et simple de la Prime d’incitation à la performance (PIP). Ballon d’essai non réussi. Les responsables de la Dynamique Unitaire (confédération informelle regroupant une cinquantaine de syndicats de l’administration publique) et une très large frange d’agents publics ont rejeté cette proposition !

En fait, au-delà de cette annonce aux syndicats, se cache une ferme volonté de supprimer la PIP. Des experts des ministères du Budget et de la Fonction Publique souhaiteraient revenir à l’ancien mode de fonds communs versés uniquement aux régies financières et à quelques départements ministériels. Le maintien de la PIP et l’augmentation des salaires – la masse salariale de l’Etat s’élève déjà aujourd’hui à près de 730 milliards de francs CFA par an, soit près de 61 milliards CFA par mois – étant à l’heure actuelle insoutenables, selon ces experts. L’opinion comprendrait mal qu’après avoir créé la PIP suite au rapport du cabinet McKinsey sur l’état de la pauvreté au Gabon qui lui a été remis en janvier 2014, le chef de l’Etat revienne sur celle-ci. Mais on voit bien depuis quelques mois que le ministère du Budget a beaucoup de mal à procéder au paiement de cette prime. La PIP du troisième trimestre 2014, attendue fin-Septembre, n’a été payée qu’en novembre, et celle du quatrième trimestre n’a été payée qu’en mars 2015, alors qu’elle était attendue fin-décembre. Le gouvernement avait alors expliqué que le logiciel avait mis en évidence des doublons et qu’il fallait nettoyer le fichier des bénéficiaires de la prime.

En réalité, le gouvernement verrait l’étau se resserrer autour de lui, face aux annonces présidentielles trop hâtives et devant les difficultés liées à la chute des cours du baril du pétrole – sur laquelle le ministre de l’Economie, Régis Immongault, avait pourtant déclaré que le Gabon avait des bases tellement solides qu’il saurait faire face sans difficultés à la situation financière actuelle -, certains conseillers et experts du ministère du Budget croient savoir qu’il sera vraiment difficile, pour les caisses de l’Etat, de tenir à des niveaux élevés PIP et augmentation des salaires. «La PIP est également indexée à la performance de l’économie nationale. Avec la chute du cours du pétrole et donc des ressources de l’Etat, la performance de l’économie nationale baisse. Le refus par la Dynamique unitaire de l’augmentation des salaires de 18% déçoit et peut amener à supprimer très vite certaines choses», a laissé entendre un conseiller du président de la République, alors que Jean Rémy Yama, le coordonnateur du mouvement Dynamique unitaire, a expliqué avoir rejeté les 18% d’augmentation «parce qu’elle supprime la Prime d’incitation à la performance qui est déjà un acquis».

La PIP avait été lancée le 18 février 2014 à la présidence de la République. Elle s’est élevée, l’année dernière, à près de 114 milliards CFA au lieu des 100 milliards prévus initialement. Si lors des premier et deuxième trimestres 2014, la prime a pu être payée sans soucis particuliers, en revanche depuis le troisième trimestre – date d’entrée des contingents militaires, des corps enseignants et de santé et d’autres catégories d’agents publics -, cette prime trimestrielle a du mal à être perçue par les agents publics. La belle et (trop) ambitieuse idée d’Ali Bongo est en train de tomber en friche… Mais faut-il vraiment la supprimer, alors que les fonctionnaires la considèrent déjà comme faisant partie des «droits acquis» ?

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