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Marc Ona Essangui soumet un mémorandum à François Hollande
Publié le lundi 23 fevrier 2015   |  Gabon Review


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© Autre presse par DR
Top départ pour le forum des indignés de Marc Ona Essangui


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Reçu le 19 février dernier par le conseiller aux Affaires africaines du président français, le secrétaire exécutif de Brainforest a fait transmettre au président français un condensé de la situation du Gabon vue par la société civile.

Pour Marc Ona Essangui, le constat est sans équivoque : «Le Gabon se porte objectivement très mal et la crise multiscalaire qui le secoue en est le symptôme évident». Il a tenu à faire part de son sentiment au président de la République française, à travers un mémorandum daté du 18 février 2015 et remis au conseiller Afrique, Hélène Le Gal. Depuis le 30 octobre 2014, une date «fatidique», rapporte-t-il, «la vie politique gabonaise est en ébullition». Pis, «le Gabon s’est embrasé avec les évènements du 20 décembre 2014 qui ont caractérisé une crispation du climat sociopolitique».

Si le secrétaire exécutif de l’ONG Brainforest s’est voulu poignant au risque de tomber dans une forme d’alarmisme, s’est, semble-t-il, pour inciter François Hollande à s’intéresser davantage à la situation de ce pays où «les grands chantiers du gouvernement sont presque tous à l’arrêt pour absence de financement», où «les revendications sociales se sont accentuées et les différentes grèves syndicales paralysent l’administration publique» et où «le secteur privé s’essouffle chaque jour car l’activité économique tourne au ralenti et commande aux licenciements». Des réalités qui rendent envisageables divers scénarii pour la suite.

Que la France agisse sinon…

Redoutant de voir la crise sociopolitique actuelle déboucher sur des évènements regrettables, l’acteur de la société civile gabonaise évoque plusieurs hypothèses, notamment un «coup d’Etat militaire» et une «insurrection populaire», non sans faire remarquer la détermination affichée par le pouvoir en place de se succéder au terme de la présidentielle de 2016, malgré le fort ressentiment d’une partie de la population. Selon Marc Ona Essangui, si «l’arrivée au pouvoir des militaires qui justifieraient leur action par la chienlit installée au Gabon et l’absence d’autorité manifeste des politiques à conduire le destin de la nation», et la probabilité d’«une violente éruption populaire» peuvent apparaître, pour certains, comme la réponse à la situation actuelle, c’est parce que la présidentielle de 2016 n’augure rien de bon, si l’on s’en tient à l’adage d’Omar Bongo : «On n’organise pas une élection pour la perdre», qui reste à ce jour le crédo du parti politique auquel appartient Ali Bongo.

Quelques pistes

Pour tenter de casser les habitudes électorales de la majorité et donner toutes ses chances à la démocratie, la société civile propose des mesures drastiques : la mise en place d’une commission quadripartite composée de représentants du pouvoir, de l’opposition, de la société civile et de la communauté internationale, ainsi que le départ de Marie-Madeleine Mborantsuo, présidente de la Cour constitutionnelle, de René Aboghe Ella, président de la commission électorale nationale autonome et permanente et de Guy-Bertrand Mapangou, ministre de l’Intérieur. Ce n’est donc qu’après satisfaction de ces préalables que l’élection présidentielle de 2016 pourrait être envisagée, après un retour au scrutin à deux tours et l’instauration d’une véritable biométrie. Des recommandations que la France, qui a intérêt à voir le climat s’apaiser au Gabon, pourrait être amenée à faire au président de la République.

L’intérêt de la France

Si cet appel à l’immixtion de l’ex-puissance coloniale dans les affaires intérieures d’une ancienne colonie peut être mal perçu, pour la société civile, il n’en demeure pas moins que «l’intérêt de la France dans ce qui relève bien des affaires intérieures du Gabon, se trouve dans la stabilité sociopolitique de ce pays, gage d’un meilleur climat des affaires réclamé par de nombreuses entreprises françaises implantées au Gabon». En clair, François Hollande gagnerait à protéger les intérêts de ses compatriotes en activité dans le pays. D’autant qu’«un nouveau foyer de tension à l’image de la République sœur de Centrafrique, estime Marc Ona Essangui, imposerait quand même à la France de prendre ses responsabilités pour sauvegarder les biens et les personnes de nationalité française vivant au Gabon».

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