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Gabon : Les religions et sociétés secrètes font recette
Publié le dimanche 15 fevrier 2015   |  Infosplusgabon




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Malgré les avancées de la médecine moderne, les Gabonais recherchent les moyens énergétiques dans le réservoir spirituel communément appelé le sacré pour résoudre tous les problèmes courants de la vie afin de s’intégrer avec harmonie dans la société.

« C’est ainsi que pour se soigner, la population gabonaise conjugue les médecines occidentale et traditionnelle à base de plantes ou de fétichisme divers pour affronter les éléments de la nature », explique à Infosplusgabon le psychologue gabonais Onanga Opapé.

« Quelque soit son degré de développement intellectuel, lorsque l’Africain sent une faiblesse, il recherche un appui moral supérieur. Il se fabrique des dieux tutélaires qu’il opposera aux puissances qu’il juge hostiles, dangereuses », poursuit Opapé.

Ainsi, ajoute-t-il, " trois grands courants spirituels imprègnent l’Afrique de nos jours : la masse confuse de pratiques traditionnelles, vieillissantes mais tenaces, l’envahissant Islam et le Christianisme missionnaire sous toutes ses formes".

Pour ce psychologue basé aujourd’hui en France, « le continent noir demeure attaché à sa pensée millénaire. La situation dans toute l’Afrique Equatoriale et Centrale est sans doute trop complexe pour s’en arrêter aux détails. Elle peut se résumer comme une sorte d’incessantes guérillas que mènent les différentes formations religieuses locales, mal organisées mais ancrées dans la routine de tous les jours ».

« J’ai été paralysée pendant plusieurs mois et la médecine moderne n’a pas pu me soigner. En suivant des soins chez un guérisseur traditionnel, dans la brousse, j’ai recouvré peu à peu l’usage de mes jambes au prix de nombreux sacrifices rituels : immolation de volaille, scarification et consommation de drogues etc. », témoigne Yolande M., une universitaire qui avait dû abandonner ses études pour solliciter des soins chez les Pygmées.

Rappelons qu’en Afrique centrale, les Pygmées détiennent des secrets importants, notamment le bienfait des plantes médicinales et comment leur combinaison, gardée secrète, arrive à soulager les patients.

Elle fait remarquer en outre qu’il n’est pas irraisonnable voire incompatible de « suivre les soins modernes et les soins traditionnels même si ces derniers sont souvent dépourvus de dosages qualitatifs et manquent parfois de logique. Mais en tant qu’Africaine, on ne peut renier les influences des traditions dans l’environnement où l’on vit ».

Depuis peu, les autorités gabonaises essayent de mettre de l’ordre dans la pratique des soigneurs traditionnels, des églises et temples religieux qui abondent , en essayant de les rassembler en association afin qu’on puissent délester les vrais guérisseurs des charlatans.

Le Cameroun, le Gabon, le Congo, la République Centrafricaine, le Rwanda et le Burundi sont sérieusement entamés parfois non sans brutalités aux pratiques ancestrales. La pensée théologique de la vieille Afrique connaît-elle la conception d’un dieu suprême unique ou est-elle dominée par l’idée de pluralité divine fondamentale ?

C’est la question que nous avons posée à Firmin Ndongo, un tradipraticien spécialisé dans les guérisons des luxations et des fractures.

« Mes doigts sont doués et j’ai hérité de cette faculté depuis des années auprès de mes parents qui soulageaient les malades de tout un village. La médecine traditionnelle ne peut pas tout faire comme les interventions chirurgicales et nous ne prétendons pas pouvoir tout guérir. Mais il existe des pans entiers de la médecine traditionnelle qui dépassent la médecine moderne. Tel le traitement de certaines fractures, de la stérilité ou de la folie », essaye de convaincre Ndongo.

L’arrivée au galop des églises dites éveillées au Gabon est perçue avec scepticisme, au regard des pratiques partagées par leurs adeptes. Toutefois, si l’on note des bonnes pratiques, des dérives occasionnées par les fréquentations de ces «nouveaux» lieux de culte sont à déplorer.

Des fidèles à cheval entre la pauvreté et presque le suicide

La mission principale de l’Eglise est d’inculquer au genre humain la connaissance de Dieu et la crainte de ce dernier. Par extension, on parlerait de moraliser la société et servir d’aiguillon à cette dernière. Et sur ce point, en dépit de quelques cas isolés, la prolifération des églises éveillées au Gabon n’a pas failli à la tradition.

Ce sont plus de 300 églises qui tiennent en haleine des fidèles à cheval entre la pauvreté et le suicide. Mais le nombre croissant de ces églises éveillées multipliant par conséquent le nombre des adeptes, n’a donc à coup sûr pas permis d’assainir l’environnement socio-culturel du Gabon, malgré des reconversions spontanées.

Plus étrange encore, de nombreux toxicomanes, sorciers, voleurs, bandits de grands chemins et autres instables sociaux se sont réinsérés dans la société.

L’un des fâcheux revers de ces nouvelles églises, est leur soudaine transformation en lieu de business du sacré. De nombreux observateurs n’hésitent pas à dénoncer l’enrichissement sans vergogne de ces nouveaux leaders nés d’inspiration chrétienne, menant au dépend des fidèles, grande vie.

Certaines sectes pratiquent des rites mystérieux, des initiations et des conjurations étranges. «L‘anachronisme des croyances en la réincarnation ou dans les esprits du bien ou du mal entraîne l’isolement de ces plus que croyants, par rapport à leur entourage et les renforce dans leur désir de vivre au sein des sectes», relève de son côté, le pasteur d’une église protestante qui a requis l’anonymat.

Mais le professeur Onanga Opapé tient à faire la différence entre «les sectes et les sociétés à caractère initiatique traditionnelle», religions qui existent depuis des milliers d’années.

Pour lui, la Franc-Maçonnerie et la Rose Croix ne sont pas des sectes mais des «sociétés traditionnelles qui trouvent leur origine dans le temps». Le gouvernement refuse de traiter comme religion les activités de certaines sectes et de guérisseurs.

«Dans les zones rurales, ou la haine et la jalousie jouent souvent un grand rôle, les morts accidentelles, par exemples, ne sont pas admises et sont attribuées à «des pouvoirs pervers» d’un sorcier.

Le gouvernement gabonais estime que «ces sectes, qui se sont greffées aux grandes religions -catholicisme, protestantisme- du pays» provoquent une «entrave systématique à la liberté de conscience et à l’ordre public».

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