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Une justice sans visage ?
Publié le lundi 26 janvier 2015   |  Gabon News


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© Gaboneco par AIGA
La famille de Mboulou Beka refuse d`inhumer le corps!


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L’affaire Mboulou Beka sera-t-elle mise au claire comme le souhaite sa famille ? Au Gabon, une sorte de crise de confiance règne entre la loi et la population qui semble mettre en doute le principe d’équité de cette dernière.
La justice gabonaise serait-elle en train de perdre la face devant son peuple ?

C’est la question qui peut être posée quelques jours après la conférence de presse animée par Me Paulette Oyane au domicile des Mboulou, la famille de Bruno Mboulou Beka, l’étudiant gabonais qui a perdu la vie dans les violences de Rio en décembre dernier. L’avocate a affirmé être en possession d’une vidéo qui révèlerait les faits qui se seraient réellement passés. Selon elle, on y verrait comment ce jeune gabonais reçoit une balle tirée par un agent cagoulé de la brigade anti criminalité.

Vérité ou stratégie ?

Si les affirmations de l’avocate de cette famille s’avéreraient justes, la justice gabonaise pourrait reculer de quelques pas et être en baisse sur le baromètre de l’opinion. D’abord parce que les autorités ont soutenu que la victime des affrontements de Rio a été assassinée par des personnes mal intentionnées venues infiltrer la manifestation pour semer le trouble dans le but de susciter la réaction de la population. Une hypothèse acceptable mais mise en doute par la qualité des images de la vidéo détenue par les autorités gabonaises et présentée à la presse et à la représentation diplomatique présente au Gabon. Les individus y sont difficilement identifiables. Ensuite, plus d’un mois après, les résultats de l’enquête ne sont toujours pas connus, ni son évolution. Un fait qui hausse la curiosité de la famille au point de convoquer les médias pour dire son inquiétude. L’enquête avance-t-elle ? Depuis le décès, les Mboulou, par la voix du chef de famille, avaient décidé de laisser le corps entre les mains de l’Etat afin que ce dernier fasse rapidement la lumière sur ce décès. Le corps se trouve toujours dans une morgue de Libreville, en attente de son inhumation. Cependant, affirmer détenir une vidéo qui dévoile les faits peut être une stratégie de la famille pour pousser les autorités à agir vite. Paulette Oyane, dans son apologie sur Bruno Mboulou Beka, a dit avoir mis en place un processus sensé conduire à la véracité des faits. Donc son affirmation sur l’existence de cette vidéo pourrait être un plan de sa stratégie.

Confiance en la justice ?

Au fil des crimes qui se produisent chaque année au Gabon et qui restent sans éclairage, la justice de ce pays semble davantage perdre la confiance de son peuple. Nombre de délits sont impunis. Les plus connus sont les crimes rituels qui donnent à cet Etat une image sombre à l’étranger. Ces dernières années, selon l’association de lutte contre les crimes rituels, leur nombre a considérablement accru. L’action de la justice semble très faible face aux attentes de la population. Ajouté à cela, d’autres délits tels que le braquage, le vole, le viol ne cessent d’augmenter la peur. La délinquance est active dans les quartiers pauvres. Des corps de jeunes femmes sont retrouvés sans vie après avoir subit un viol. Le début des enquêtes est parfois connu mais dans la plupart des cas, les résultats sont invisibles et l’affaire fond dans les oubliettes de la société. Aussi, la justice gabonaise apparaît partiale dans certains litiges entre citoyens. Plusieurs gabonais, en cas de conflit avec un compatriote, préfèrent ne pas porter l’affaire au tribunal, surtout si l’adversaire est issu de la bourgeoisie, car convaincu que ce sera peine perdue. Durant la conférence de presse chez les Mboulou, un journaliste a demandé à l’avocate si elle croyait vraiment que la plainte de cette famille contre l’Etat sera traitée comme il se doit. Dans sa réponse, Me Paulette Oyane semblait avoir un doute.

Georges-maixent Ntoutoume

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