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Les belles petites histoires du procès des interpellés de Rio
Publié le mercredi 7 janvier 2015   |  Gabon Actu


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© Autre presse par DR
Les belles petites histoires du procès des interpellés de Rio


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Presque tous les prévenus appelés à la barre lundi lors du retentissant procès des 101 personnes interpellées suite au meeting interdit de l’opposition ont adopté une stratégie unique : « tout rejeter en bloc ». Quelques prévenus ont tout de même eu le courage de leurs idées et leur engagement.

Le premier fait marquant de l’audience de lundi a été ce blocage provoqué par un détenu nigérian. Devant la barre, le nigérian a déclaré qu’il ne parle bien que la langue anglaise. Malgré l’insistance du président du Tribunal, le citoyen nigérian est resté droit comme un « I ». Personne, tant du côté du président du Tribunal entouré de deux adjoints que des huit magistrats présents dans la salle n’était bilingue. L’audience a donc été renvoyée au 13 janvier prochain.

Ce blocage a pénalisé le journal Francis Edou Eyene, journaliste qui devait comparaître dans le même rôle que ce nigérian.

Le 2ème cas remarquable a été ce papa de 72 ans, le plus âgé de tous les détenus de l’affaire du 20 décembre 2014. Devant la barre, il a reconnu qu’il est opposant et martelé qu’il tenait à assister au meeting de Rio. « C’était pour aller écouter le nouveau discours des opposants », a-t-il dit. La veille il avait rencontré Jean Ping « mon collègue » qui lui avait invité à participer à ce rassemblement.

« J’étais avec mes amis de l’opposition, Zacharie Myboto, Jean Ping, Jean Eyeghe Ndong et les autres à Venez voir. Quand la police est arrivée, je leur ai dit de partir et ils sont partis. Moi je suis allé dans un bar pour prendre une bière et c’est là que la police m’a interpellé », a-t-il témoigné ajoutant qu’il est partisan du changement.

Le prévenu dont nous taisons le nom pour des raisons de sécurité a dit avoir fuit parce qu’à 72 ans, il ne pouvait pas supporter l’odeur du gaz lacrymogène lancé par la police pour disperser la foule. « Mon ami Ping a résisté parce qu’il avait un masque à gaz », a-t-il dit un léger sourire aux lèvres. Ping dans la salle a bougé la tête tout en retenant ses pulsions et émotions.

« Pourquoi avez-vous été le seul à être interpelé dans le bar alors qu’il y avait d’autres personnes », lui a demandé le président du tribunal. « Allez poser cette question à la police. Je ne pouvais pas connaître les intentions de policiers », a-t-il répondu.

Un autre prévu a reconnu avoir dressé des barricades au quartier Avéa. « C’est pour demander au président de la République de m’aider. Je suis bricoleur. Tous les jours les agents municipaux arrachent mon argent au marché de charbonnages, je suis fâché et c’est pourquoi le 20 décembre j’ai dressé des barricades avec des carcasses de voitures », a-t-il reconnu.

« Pensiez-vous que le Président de la République passera ce jour à Avéa pour voir vos barricades », lui a demandé le président du tribunal. « Non, les gendarmes présents devaient lui rendre compte », a-t-il répondu.

Un autre jeune d’Avéa a reconnu avoir balancé un morceau de chevron contre des policiers. « J’avais déjà bu mon vin et ils m’empêchaient de rentrer chez moi », s’est-il défendu affirmant avoir consommé au préalable de litres de vin rouge en carton. « J’étais sous l’effet de l’alcool mais je n’étais pas ivre ni fou », a-t-il avoué.

Tous les autres ont affirmé avoir été arrêtés injustement chez eux, dans un bar, dans la rue en passant ou dans une église.

L’audience suspendue lundi se poursuivra vendredi prochain. 75 prévenus sont attendus à la barre. 26 ont été entendus lundi. Tous sont poursuivis pour trouble à l’ordre public. Ils risquent entre 2 mois et 3 ans de prison ferme. Une seule personne a été reconnue non coupable lundi, elle a été relaxée.

Antoine Relaxe

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