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En panne, la diplomatie gabonaise en Afrique centrale ?
Publié le samedi 3 janvier 2015   |  Gabon Review


Denis
© Autre presse par DR
Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo


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Un faisceau d’éléments peuvent le laisser croire. Très peu d’échanges de visites entre chefs d’Etat de la sous-région, rareté des sommets de chefs d’Etat des pays membres de la CEMAC ou de la CEEAC, il y a comme un isolement diplomatique dans l’air pour notre pays. Cet isolement est symbolisé par un fait assez troublant : la mise en service, par le président congolais, Denis Sassou Nguesso, d’une route bitumée reliant le Gabon et le Congo s’est faite, en décembre dernier, à la frontière entre les deux pays, en l’absence d’Ali Bongo.
Il y a, bien sûr, eu quelques réunions ministérielles au niveau des Etats membres de la CEMAC, à Libreville et dans d’autres capitales de la sous-région. Mais, à l’instar des visites de travail qu’ont effectuées au Gabon, cours de l’année dernière, les présidents de la République de Tunisie, Moncef Marzouki, et du Sénégal, Macky Sall, il n’y a pas eu de visite d’un chef d’Etat de la sous-région, à l’exception de celle de la présidente de la Transition centrafricaine, Catherine Samba Panza au début de l’année 2014, dans la capitale gabonaise, autrefois considérée comme une espèce de «hub» diplomatique africain. Que se passe-t-il donc ?

La diplomatie gabonaise en Afrique centrale est-elle en panne ? L’Afrique centrale boude-t-elle le Gabon ? Sous Omar Bongo, les échanges de visites entre présidents de la République de la sous-région étaient légion. Soit dans le cadre purement bilatéral, soit dans le cadre de la coopération sous-régionale. Plus souvent, il est vrai que le chef de l’Etat camerounais Paul Biya, les présidents Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de Guinée-Equatoriale, Idriss Déby du Tchad, François Bozizé de Centrafrique et, surtout Denis Sassou Nguesso du Congo, venaient régulièrement deviser avec leur homologue Bongo Ondimba des sujets d’intérêt commun. Les contacts étaient assurément permanents.

Sous Omar Bongo, Denis Sassou Nguesso n’aurait jamais inauguré, sans la présence de son homologue gabonais, une route bitumée reliant les deux pays comme cela s’est déroulé le 15 décembre dernier. Il s’agit en effet d’une route reliant Okoyo au Congo et le département des Plateaux (Léconi) au Gabon. Démarrés en 2011, les travaux confiés au consortium chinois CMEC ont été livrés trente-six mois après, conformément aux prévisions. Ils ont coûté près de 47 milliards de francs CFA dans le cadre du partenariat stratégique entre la République populaire de Chine et la République du Congo. Le ministre congolais des Travaux publics a rappelé que «cette route était un projet concocté par l’ancien président gabonais Omar Bongo et le président Denis Sassou Nguesso pour pallier l’insuffisance des infrastructures de transport en Afrique centrale».

Intervenant à cette occasion, Denis Sassou Nguesso, qui a parcouru en voiture cette route longue de 90 kilomètres jusqu’à la frontière entre les deux pays, a souligné que cette infrastructure de transport était un «grand symbole d’intégration». Pour lui, elle va favoriser le désenclavement de la région et contribuer à l’intégration sous-régionale en accélérant les échanges entre les populations du Congo et du Gabon.

A cette inauguration effectuée à la frontière des deux pays, aucune personnalité officielle de notre pays n’était visible. Ni le chef de l’Etat, ni un de ses représentants, le chef de la diplomatie gabonaise par exemple, ou le ministre des Infrastructures et des Travaux publics, ou même le ministre des Transports. Cela est-il du à un isolement diplomatique, à des relations quelque peu difficiles avec le Congo, ou simplement à un manque de coordination du calendrier diplomatique entre les deux pays ? La dernière visite du chef de l’Etat congolais à Libreville remonte à mai 2013 lors de l’organisation conjointe du New York forum Africa et du sommet de la CEMAC. Celle d’Ali Bongo à Brazzaville remonte à mai 2012. Pour un Etat qui dit vouloir mettre l’accent sur la coopération Sud-Sud, les échanges avec un de ses voisins paraissent en tout cas moins réguliers qu’autrefois.

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