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Face aux conséquences du «samedi noir», Mapangou doit démissionner
Publié le vendredi 2 janvier 2015   |  Gabon Review


Guy-Bertrand
© Gabon Review par DR
Guy-Bertrand Mapangou, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique.
Lundi 9 juin 2014. Libreville.


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Les éditorialistes gabonais s’interrogent sur la responsabilité du ministre de l’Intérieur tandis que, sur le plan international, des protestations et condamnations d’ONG, de partis politiques, de personnalités diverses et variées n’en finissent plus. Dans le même temps, la famille de Bruno Mboulou Beka refuse de récupérer la dépouille mortelle de celui-ci. Le ministre de l’Intérieur doit partir.

Un éditorialiste de la presse indépendante gabonaise, Honorine Mboumba, estime qu’il n’est «pas vain de rappeler à Guy-Bertrand Mapangou l’expression d’un malaise réel perceptible dans l’opinion depuis quelque temps, et les interrogations suscitées par ses agissements depuis son arrivée à l’avenue de Cointet». Un autre, Valère Atéba, estime qu’on ne peut interdire un meeting de l’opposition à Rio et laisser se tenir une marche du PDG non loin de là, à Ntoum. «C’est inadmissible !», dit-il.

Comme de nombreuses personnalités morales ou physiques, les éditorialistes de la presse indépendante nationale ne sont, en effet, pas tendres avec le ministre gabonais de l’Intérieur. Pour ceux-ci, pour apaiser un tant soit peu le climat sociopolitique surchauffé que connaît le pays, Guy-Bertrand Mapangou «doit pouvoir réfléchir à son départ du Gouvernement, à la forme que ce départ devrait prendre». L’éditorialiste de l’hebdomadaire Le Mbandja se demande si c’est «la crainte d’une démonstration de force de l’opposition (qui) aurait brouillé la lucidité du ministre de l’Intérieur au point de lui faire prendre cette décision (d’interdiction du meeting) qui s’apparente aujourd’hui à une faute politique». En faisant cela, Guy-Bertrand Mapangou a en effet donné du pouvoir d’Ali Bongo «l’image d’un régime qui reste hermétique à la possibilité d’offrir le moindre espace d’expression à l’opposition».

Pour rappel, le 20 décembre, ce «samedi noir», le ministre de l’Intérieur avait, après l’avoir autorisée, interdit une manifestation du Front uni de l’Opposition pour l’alternance. Il s’agissait, pour le patron de l’avenue de Cointet, de limiter des risques d’une situation insurrectionnelle, car il avait reçu des informations relatives à une probable infiltration de ce meeting par des personnes pouvant «mettre le feu aux poudres». Si cette version était vraiment réelle, Mapangou aurait du prendre des dispositions pour contrecarrer ces manœuvres, puisque, au sein des Forces de Police nationale, des éléments ont été formés pour l’encadrement de telles manifestations.

Résultat des courses : s’il pensait avoir moins de «dégâts» en interdisant la marche du Front uni de l’opposition, il en a plutôt eu plus qu’il n’aurait cru, cette manifestation s’étant soldée par un mort au moins. Ce que certains observateurs considèrent comme une «faute politique» du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique vient rappeler à tous, et singulièrement à Guy-Bertrand Mapangou, qu’il n’est jamais bon d’enfreindre une liberté fondamentale. «Cela a radicalisé encore un peu plus les positions des uns et des autres. Cela a crispé davantage les positions au moment où la communauté internationale appelait à un apaisement, et, aujourd’hui, la sortie du gouvernement de ce ministre apparaît finalement comme l’une des conditions à même de ramener un peu de sérénité», selon l’analyse d’un diplomate occidental.

Guy-Bertrand Mapangou, 52 ans (dans six semaines), journaliste de formation, a été nommé à la tête du ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de l’Immigration et de la Décentralisation le 28 janvier 2014. Depuis lors, il s’est signalé par des prises de position particulièrement virulentes et par des déclarations qualifiées de «musclées» contre les responsables politiques et les églises de réveil notamment.

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