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Grève du secteur pétrolier : L’Onep veut-elle réellement sortir de la crise ?
Publié le lundi 29 decembre 2014   |  Gaboneco


Siège
© Autre presse par DR
Siège de l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP)


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Le 1er décembre 2014, l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) lançait un mouvement de grève généralisée qui a eu pour conséquence le ralentissement de l’activité dans ce secteur d’activités, avec des répercussions sur l’économie nationale. Alors que les négociations avec le gouvernement, en vue d’aboutir à une sortie de crise, ont été entamées depuis le 4 novembre, il semblerait que la situation ne connaisse plus, depuis près de trois semaines, la moindre avancée. Les causes de cet enlisement, les représentants de l’Onep ne se montreraient pas très coopératifs, ni ouverts à la discussion. Pour quelles raisons ? La rédaction de Gaboneco.com a essayé d’en savoir un peu plus sur le dossier de ces revendications aux desseins cachés, finalement pas très syndicalistes…

Le 1er décembre 2014, l’Organisation nationale des employés annonçait l’entrée en grève, et ce, pour une durée illimitée, de ses membres.

Au centre des revendications, une soixantaine de points, dont quatre préalables, condition sine qua none pour une éventuelle reprise des activités.

Parmi ces derniers :

- la suspension et le remboursement des prélèvements de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs) considérée comme une « escroquerie » par les syndicalistes

- la réintégration des délégués du personnel de Perenco, licenciés pour avoir, selon la direction générale de cette entreprise, pris part à une grève illicite

- le limogeage du directeur général de la société Oil Libya

- le limogeage et l’expulsion du directeur général de la société STSI Boccard et l’annulation de sa décision de licencier 53 employés au motif d’avoir pris part à une grève illicite.

Si les revendications posées semblent, de prime abord, légitimes et à même de justifier la tenue d’une grève, les techniques de négociations et les réactions de l’Onep face à certaines propositions du gouvernement au cours des différentes séances de travail, laissent pour le moins perplexe, et amènent à se poser des questions sur les réelles motivations de l’actuel bureau de cette Organisation, à faire durer le plus longtemps possible, ce mouvement d’humeur.

Durant les différentes rencontres avec le gouvernement en vue d’aboutir à une sortie de crise, l’Onep a fait montre d’un certain hermétisme, rejetant, sans prendre le temps de les étudier, les différentes propositions faites par le gouvernement.

La rédaction de Gaboneco.com qui a eu accès au procès verbal et certains documents issus de ces négociations, en livre ici, quelques données :


1/ Point CNAMGS

La revendication : Contestant le montant prélevé chaque mois sur leurs salaires pour le compte de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale, les syndicalistes exigent la suspension pure et simple de ces prélèvements, ainsi que le remboursement des sommes déjà prélevées.

Ils demandent également la mise en place d’une équipe pour des audits devant permettre une meilleure visibilité sur la gestion de ces fonds de la CNAMGS.

La proposition du gouvernement : Reconnaissant la nécessité de réformer, en vue d’aboutir à une « version » plus élaborée du système CNAMGS qui, et tout le monde est d’accord là dessus, souffre encore de nombreuses imperfections et d’une certaine opacité dans sa gestion, le gouvernement, tout en refusant l’éventualité d’une suspension, a proposé la mise en place d’une sous commission composée de tous les partenaires, à savoir les assureurs, les banquiers, les salariés, les entreprises privées et l’Etat. Commission qui serait chargée de travailler sur une réforme approfondie des taux, des plafonnements, des assiettes de contribution etc…, ainsi que sur l’orientation même du système CNAMGS.

« Ce n’est pas en deux semaines de négociations que l’on peut aboutir à une réforme de la CNAMGS. D’où la proposition de créer cette sous commission qui prendrait le temps nécessaire pour fournir un travail de qualité qui éliminerait toutes les failles constatées jusqu’à présent dans le système CNAMGS », a confié une source proche des négociations, à notre rédaction.

En attendant l’accord de l’Onep pour la mise en place de cette sous commission, le gouvernement, pour répondre au souci de visibilité des salariés, dans la gestion des fonds collectés par la CNAMGS, a également fait la proposition d’aller vers un système de gestion paritaire où les parties concernées, à savoir les trois contributeurs du fonds privé (les employeurs, les employés et l’Etat) auraient les mêmes prérogatives dans la gestion au quotidien.

Grâce à l’élaboration d’un manuel d’autorité, les représentants du personnel auraient ainsi accès à toute la comptabilité de l’entreprise, et pourraient suivre quotidiennement la gestion du dossier CNAMGS.

A l’inquiétude de voir le pouvoir d’achat des salariés baisser à cause du montant jugé élevé des prélèvements, le gouvernement s’est proposé de défiscaliser les bonus annuels et les retraites complémentaires, tout en annulant les prélèvements sur tous les remboursements de fonds (primes de transport, de logement etc…). De cette manière, les « trous » causés par les prélèvements de la CNAMGS seraient immédiatement comblés par la suspension d’autres prélèvements d’ordre fiscal.

Allant dans le même sens, le directeur général de la CNAMGS, le Pr. Michel Mboussou avait annoncé, lors d’une conférence de presse le 19 décembre, la révision à la baisse du taux, du plafond et de l’assiette des prélèvements CNAMGS afin d’aboutir à une harmonisation qui mettrait tout le monde d’accord.

« Le secteur pétrolier n’est pas le bon exemple de la CNAMGS car il fonctionne avec un système de cliniques privées qui coûte très cher à l’Etat. En prenant l’exemple d’une entreprise comme Total qui est dotée d’une clinique privée : Total facture chaque année à l’Etat, ce que ça lui coûte de faire fonctionner sa clinique. A quoi ça sert d’avoir construit de nouveaux hôpitaux, d’avoir mis en place la CNAMGS, si l’Etat doit continuer à payer pour le fonctionnement de cliniques privées ? », s’interroge une source proche du dossier CNAMGS.

« De toutes façons, il n’est pas envisageable de suspendre la CNAMGS dans la mesure où, dès l’année prochaine, lorsque ce système sera bien déroulé, les assurances privées deviendront des complémentaires, l’assurance obligatoire étant de fait, la CNAMGS. Et ça, le secteur pétrolier qui ne représente que 3% des contributeurs du privé le sait », renchérit Michel Mboussou.

Face à toutes ces propositions, le bureau de l’Onep est resté malgré tout, braqué sur sa position d’obtenir la suspension des prélèvements, ce, à deux semaines de la fin de l’année. Dans quel but ?


2/ Point Perenco

La situation : Deux anciens délégués du personnel de la société Perenco, Azaria Pono et Sylvain Edouard Mayabi, se sont vus licenciés pour avoir pris part, en mars 2013, à une grève jugée illégale par leur direction générale.

Qualifiant ces licenciements d’injustes, l’Onep s’est depuis lors, lancée dans une bataille contre la compagnie pétrolière afin d’obtenir la réintégration de ces deux agents. Après plusieurs tentatives de négociations avortées, l’Organisation a porté l’affaire au tribunal et est, aujourd’hui, en attente d’une décision de ce dernier.

La position du gouvernement : « Ils sont venus avec leur avocat. Ce dernier a expliqué de quelle manière la procédure de licenciement avait été violée etc… Ensuite, la question lui a été posée de savoir qui devait trancher sur cette affaire. Il a répondu que c’est le tribunal. Et là, l’un des négociateurs lui a demandé pourquoi il était là, sachant que l’affaire relevait de la justice. Souhaitait-il que l’Etat se substitue à la justice ? », nous confie une source proche des négociations.

Pour rappel, lors de précédentes négociations, l’Etat s’était proposé de dédommager les employés licenciés, à la condition que sa responsabilité dans cette affaire, soit engagée.

C’est donc cette proposition faite l’année dernière, qui justifiait la présence de l’avocat des délégués licenciés, à la table des négociations il y a deux semaines.

« Il est important de préciser que l’un des deux licenciés concernés, est l’actuel secrétaire général adjoint de l’Onep. Par rapport à son statut, le gouvernement lui a demandé si l’éventualité d’obtenir un dédommagement qui pourrait, par la suite, être vu comme un pot de vin, ne posait pas de problème d’éthique. Surtout si le montant était chiffré en centaines de millions. ‘’Accepteriez-vous, si la proposition vous était faite, de signer une décharge stipulant qu’il s’agit d’un dédommagement qui met fin à cette affaire, et non d’un acte de corruption voilé ?’’. Face à cela, les deux délégués se sont rétractés et ont choisi de continuer avec la piste juridique. A partir de là, le gouvernement n’a plus à se mêler de cette affaire», explique la source.

Choix qui, logiquement, met fin à toute négociation concernant ce 2ème préalable, l’issue de l’affaire étant désormais dans les mains de la seule justice.

3/ Point Oil Lybia

La situation : Au moment du lancement par l’Onep, du mouvement de grève générale, Oil Lybia était déjà en grève depuis un mois. Au centre des revendications des employés : l’augmentation d’environ 20.000F/mois de leurs salaires, et l’obtention d’un véhicule pour le dépôt de Ndjolé.

Par ailleurs, au début de la grève de l’Onep, seuls trois employés d’Oil Lybia avaient suivi le mouvement de grève. Depuis lors, ces derniers ont repris le travail.

« Nous n’avons pas suivi la grève de l’Onep car nous ne nous reconnaissons pas dans les revendications qu’ils font en notre nom. Lorsque nous avions entamé notre mouvement de grève au mois de novembre, nous n’avions jamais demandé le départ de notre directeur général. Nous sommes donc surpris de constater que l’Onep en a fait un des préalables de sa grève générale », s’étonne un employé d’Oil Lybia.


La position du gouvernement : « Le cas Oil Lybia a été résolu après quelques jours de négociations ».

En effet, les deux parties sont tombées d’accord sur une augmentation d’1,5% des salaires des employés.

« Cette grève qui a coûté 56 jours de salaires aux employés qui y ont pris part, est un véritable gâchis. Deux mois de grève pour finir par entériner les propositions faites par la hiérarchie dès le début du mouvement », a déploré un observateur.

Là encore, sur cette question, l’Onep a bloqué sur la répartition de cette augmentation.


« On ne comprend pas ce que le bureau de l’Onep veut faire. Une répartition équitable de l’augmentation obtenue serait de l’appliquer au salaire de base + ancienneté. Pourquoi chercher encore à créer des taux en fonction des catégories etc… Et comment comprendre qu’ils bloquent dessus depuis un mois alors que les employés sont tombés d’accord avec la direction générale pour l’application du taux d’1,5% pour tous ? », s’interroge un salarié d’Oil Lybia.


Quant au point concernant l’obtention d’un véhicule pour le dépôt d’Oil Lybia à Ndjolé (dépôt qui ne fait que 100m2 de superficie), les différents contours liés à la gestion à différents points de vue, d’un véhicule pour un si petit site, ont fini par faire annuler ce point.


4/ Point STSI Boccard

La situation : Contestant la nomination de l’ancien directeur des opérations au poste de directeur général, certains employés de la société STSI Boccard ont entamé un mouvement de grève. Pour manifester leur colère et leur désaccord, les grévistes ont soudé le portail de l’entreprise, planté des tentes de grève dans l’enceinte de celle-ci (la loi prévoit que les tentes de grève doivent être plantées hors de l’enceinte de l’entreprise, ndlr), et « séquestré » (selon la hiérarchie) le directeur général contesté.

Face à cela, la direction générale de l’entreprise a saisi la justice qui a déclaré la grève illicite. Constat qui conduit au licenciement de 53 employés.

La complexité du cas STSI Boccard : D’un point de vue légal, le conflit qui oppose les employés de STSI Boccard à leur hiérarchie, est complexe à plusieurs niveaux.

L’actuel directeur général contesté est arrivé au Gabon avec un contrat de travail et une autorisation d’emploi pour le poste de directeur des opérations.

Concernant l’emploi des immigrés, la loi gabonaise prévoit qu’une autorisation d’emploi n’est valable que pour un poste. Aussi, pour passer d’un poste à un autre, le travailleur immigré doit obtenir une autorisation d’emploi pour le nouveau poste qu’il souhaite occuper.

Ce qui n’a pas été le cas pour le nouveau directeur général de STSI qui est passé de directeur des opérations à directeur général sans nouvelle autorisation d’emploi.

Face à cela, les employés de ladite société ont saisi l’inspection du travail qui a par la suite demandé l’annulation des décisions prises par le directeur général incriminé.

De son côté, STSI Boccard a déposé un recours pour contester la position de l’inspection du travail. Lequel recours a été rejeté par l’inspection du travail qui a conforté sa position.

Mais d’un point de vue légal, cette posture de l’inspection du travail est-elle réellement valable ?

A bien y regarder, la question du conflit STSI Boccard relève bien plus du droit des affaires que de celui du travail, car il s’agit plus d’une question de gérance que de contrat de travail.

En effet, la nomination au poste de directeur général, et donc de gérant, ne constitue pas, aux yeux de la loi, un emploi effectif. Cette dernière prévoit d’ailleurs que pour être gérant, il n’est pas nécessaire d’avoir un contrat de travail, ni une autorisation d’emploi.

Considérant cela, l’ancien directeur des opérations de STSI Boccard, devenu directeur général ne serait donc pas dans l’illégalité, car occupant un poste de gérant.

« Si cette affaire va jusqu’au tribunal, la compétence de l’inspecteur du travail en matière de gérance d’entreprise risque d’être contestée car la question relève du droit des affaires, et non du droit du travail. C’est pourquoi l’Onep gagnerait à régler le conflit à l’amiable pour éviter de léser les 53 employés en danger », fait remarquer une source proche du dossier.

Un risque par ailleurs confirmé par l’avocat des employés licenciés, et par l’Etat qui s’est rangé du côté des employés pour éviter le chômage à 53 Gabonais.

En effet, dans un document rédigé en faveur des employés licenciés, le gouvernement recommande l’entérinement de la décision de l’inspection du travail et le maintien des 53 grévistes à leurs postes de travail, même si cette lettre, rappelons-le, n’a aucune valeur juridique.

« La position de l’Onep qui souhaite régler cette affaire devant la justice est dangereuse, et pour les 53 grévistes qui risquent le chômage, et pour la politique d’emploi des immigrés au Gabon, car le cas STSI Boccard pourrait créer une jurisprudence qui ouvrirait la porte à bon nombre de fraudes », s’inquiète un juriste au fait du dossier.

En effet, l’avocat des employés concernés a, lors d’une séance de travail avec le gouvernement, reconnu qu’il y a de grands risques pour que le tribunal déclare l’inspecteur du travail incompétent en matière de gérance d’entreprise, si jamais l’affaire était portée à la justice.


Plus grave, le cas de STSI Boccard pourrait inspirer d’autres entreprises qui souhaiteraient contourner la loi sur l’emploi des immigrés. Il suffirait désormais de désigner comme gérant, tout expatrié n’ayant pas pu obtenir d’autorisation d’emploi pour tel ou tel autre poste. Car, la fonction de gérant peut être attribuée à plusieurs personnes dans une entreprise. De même qu’une seule personne peut occuper le poste de gérant dans plusieurs entreprises, ce, en toute légalité.

Sachant cela, pourquoi l’Onep refuse-t-elle l’arrangement à l’amiable ? Pourquoi expose-t-elle des Gabonais au risque du chômage alors que l’affaire peut être réglée autrement ?

Des solutions trouvées, mais toujours pas d’entente entre les parties

A l’issue des négociations, il est ressorti que tous les points, à une ou deux exceptions près, des quatre préalables, avaient trouvé au moins des débuts de solutions.

Il restait désormais à rédiger, puis signer le procès verbal de ces séances de travail.

Tâche qui fut confiée à deux membres de l’Onep et un inspecteur du travail. Le 11 décembre au soir, le procès verbal est présenté à l’ensemble des participants aux négociations pour signature… « Mais, à la surprise générale, les membres de l’Onep ont refusé de le signer, arguant qu’ils avaient besoin de temps pour le relire », explique notre source proche des négociations.


Comment comprendre ce revirement ? Sachant que ce sont ces mêmes membres de l’Onep eux-mêmes qui avaient procédé à la rédaction du procès verbal qu’ils refusaient désormais de signer ?


Interrogés sur la question, les intéressés auraient par la suite posé comme condition à la signature du procès verbal de la grève générale, celle du procès verbal d’Oil Lybia qui elle, est désormais soumise à la négociation des accords d’établissement.


Un imbroglio incompréhensible qui pourrait bien cacher des desseins moins avouables, et surtout moins syndicalistes… Surtout lorsqu’on sait que la date du 17 décembre a été proposée par le gouvernement pour entamer les négociations des fameux accords d’établissement devenus la nouvelle condition du bureau de l’Onep pour mettre fin à la grève initiée depuis aujourd’hui un mois ; et que les responsables de ce bureau ont refusé cette date, préférant remettre les négociations au 12 janvier 2015, ce, jusqu’au 25 du même mois ; pour cause de fêtes de fin d’année. Alors que dans le même temps, ce même bureau de l’Onep, avait, dans son calendrier d’activités, prévu d’intensifier son mouvement le 23 décembre, la veille du réveillon de Noel ?

Et que se passe-t-il entretemps ? Pourquoi garder les négociations au point mort et prolonger inutilement la grève ? Que répondent les membres du bureau de l’Onep aux grévistes qui les ont suivi dans leur mouvement et à qui ils sont en train de faire perdre deux mois de salaires ?

Des dissensions au sein du syndicat

Ne comprenant pas la position de l’actuel bureau et ne se reconnaissant plus dans les agissements de celui-ci, bon nombre d’entreprises membres de l’Onep ont du reculer et revoir leur position, du fait de l’impact catastrophique de cette grève sur leur activité.

C’est le cas de Shell Gabon qui, après une dizaine de jours de grève, a appelé par le biais des IRP, les employés à reprendre le travail.

Oil Lybia, où le nombre de grévistes était de trois, a également repris une activité normale.

A Perenco, l’activité est effective à 90%, l’entreprise ne comptant qu’une quinzaine de grévistes sur les 700 employés environ qui y travaillent.

L’entreprise Addax Petroleum dans laquelle travaille par ailleurs le secrétaire général de l’Onep, n’a jamais suivi la grève. Tandis qu’à Sogara, l’activité reste bloquée du fait que bien que ne comptant qu’une trentaine de grévistes sur 280 employés, les grévistes en question sont au centre des opérations de l’entreprise car tenant le corps même du métier.

A quoi joue le Secrétaire général de l’Onep ?

Ayant séjourné à Libreville pendant une dizaine de jours en marge des négociations de l’Onep avec le gouvernement, le secrétaire général de cette organisation syndicale aurait utilisé son temps libre pour rendre visite à d’autres responsables de syndicats.

L’objectif ? Leur demander de se rallier au mouvement de l’Onep en vue de « paralyser le pays à tous les niveaux ». Un objectif qui ressemble à s’y méprendre à celui des membres d’une certaine opposition, à l’origine, dans la même période, de différentes manifestations et d’appels à paralyser le pays, dont la manifestation du 20 décembre qui a coûté la vie à un jeune compatriote.

Il aurait ainsi rencontré les responsables du syndicat national des établissements bancaires, les syndicats de la SEEG, ainsi que les délégués du personnel de Bouygues pour les convaincre d’entrer en grève.

C’est donc de là que vient la rumeur qui a couru quelques temps dans les rues de Libreville comme quoi les banques, ainsi que la SEEG comptaient elles aussi descendre dans la rue.

Une démarche en partie fructueuse car le 24 décembre dernier, le Sypeg (Syndicat des personnels de l’énergie et de l’eau du Gabon) a, à son tour, déposé un préavis de grève qui expirera le 6 janvier prochain.

Pourquoi cette volonté d’entraîner tous les secteurs d’activités dans la contestation ? Quels sont finalement les desseins cachés de ce bureau de l’Onep aujourd’hui plus que jamais contesté par ses adhérents qui souhaitent désormais une sortie de crise « la tête haute » ?

L’Onep « unie et indissociable » en danger…

Syndicat historique et emblématique reconnu pour ses combats pour les droits des employés du secteur pétrolier, l’Onep connaît peut-être pour la première fois de son histoire, sa plus grosse crise.

Des divergences d’opinion et un isolement de l’actuel bureau par ailleurs élu dans des conditions vivement contestées, qui risquent de fragiliser très fortement ce géant du syndicalisme gabonais. Le dilemme aujourd’hui étant de savoir comment sortir de la crise dans laquelle s’enlise le bureau de ce syndicat, sans mettre fin à l’Onep sous sa forme cohésive et soudée, tel que ce serait le cas si les entreprises, lassées de cette situation, se mettaient à quitter le mouvement de grève, en leurs noms propres, et non plus au nom du groupe…


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