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Répression de manif au Gabon: Ali Bongo en sursis
Publié le mardi 23 decembre 2014   |  Le pays


Affaire
© Autre presse par DR
Affaire Pierre Péan: Les forces de l’ordre dispersent une marche non autorisée de l’opposition
Jeudi 13 novembre. Libreville. le Front de l’opposition, un mouvement qui regroupe plusieurs leaders de l’opposition gabonaise à organisé une une marche en vue de faire pression sur Ali Bongo


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Le samedi 20 décembre 2014, le Front uni de l’opposition gabonaise pour l’alternance a appelé à un rassemblement au carrefour Rio de Libreville, pour protester contre le chef de l’Etat, Ali Bongo, et sa politique.

Cette manifestation dont le mot d’ordre est « ensemble, libérons le pays », en dit long sur le désir de changement du peuple gabonais. Malheureusement, le pouvoir y a répondu par les armes. En attendant que des sources indépendantes en fassent le dernier bilan en termes de morts et de dégâts matériels, l’on peut d’ores et déjà dire que Ali Bongo s’est tiré une balle dans le pied. En effet, une manifestation politique, qu’elle soit autorisée ou pas, dans un Etat qui se veut démocratique, ne doit pas être réprimée dans le sang. Le ou les Gabonais, c’est selon, dont les vies ont été fauchées par les balles assassines de la police, est un mauvais signe pour Ali Bongo. Car ce sang versé pour l’alternance pourrait désormais servir de prétexte à l’opposition pour raidir la nuque. Cela est d’autant plus vrai qu’elle a exprimé son intention de saisir la Cour pénale internationale afin qu’elle investigue sur la mort de six manifestants au moment où le pouvoir parle d’un mort. Cette guerre de chiffres n’augure rien de bon pour Ali Bongo. En tout cas, cette répression meurtrière à laquelle l’on a assisté à Libreville au carrefour Rio, qui s’est abattue sur la première manifestation de l’opposition, apporte de l’eau au moulin de celle-ci, en ce sens qu’elle vient s’ajouter à d’autres foulards rouges que les opposants agitaient déjà pour mobiliser le peuple gabonais contre le pouvoir en place.

De ce fait, le pays court le risque de rentrer dans un cycle de violence qui pourra se métastaser en une situation quasi insurrectionnelle dont l’issue est difficilement prévisible. Par conséquent, c’est peu de dire que la boîte de pandore vient de s’ouvrir au pays de Léon Mba. Elle sera d’autant plus difficile à refermer que ni l’opposition ni le pouvoir ne semblent prêts à reculer et ce, malgré l’appel à l’apaisement et au dialogue lancé par Abdoulaye Bathily, représentant de l’ONU dans la sous-région.

Cela dit, les jours à venir risquent d’être cauchemardesques pour Bongo fils. Ils le seront d’autant plus que l’opposition a dans sa besace bien des griefs à brandir contre Bongo fils.

L’on peut faire à l’opposition le reproche d’utiliser l’argument de la nationalité de Ali Bongo pour le chasser du pouvoir

Déjà, elle reproche à Ali Bongo d’avoir succédé de façon monarchique à son père. Ce faisant, elle lui fait porter sur ses seules épaules, l’ensemble des mauvaises œuvres de l’ancien président, même si l’on sait que nombre d’opposants qui réclament la tête du fils aujourd’hui, ont offert pendant longtemps leurs services au père.

Le deuxième élément dont se sert l’opposition pour appuyer sur la plaie, résulte des révélations faites par Pierre Péan selon lesquelles, l’on peut retenir, entre autres, que non seulement Ali Bongo doit sa victoire à la dernière élection présidentielle au tripatouillage des résultats, mais aussi que sa nationalité et sa filiation ont été manipulées. L’on peut ajouter à cela, l’affaire des biens mal acquis qui lui collent à la peau depuis bien longtemps. Pour toutes ces raisons, l’on peut se poser la question de savoir si Ali Bongo n’est pas en sursis et si le compte à rebours n’a pas commencé pour lui. Cette question est d’autant plus pertinente que le mot d’ordre de l’opposition dont l’énoncé est «Ensemble, libérons le pays», permet de croire à un scénario à la Burkinabè, à la seule différence qu’au Gabon, la société civile ne s’est pas encore ralliée aux hommes politiques pour aller à l’assaut de la citadelle Bongo.

C’est pourquoi Ali Bongo doit, dès à présent et pendant qu’il est encore temps, s’adresser à ses compatriotes pour leur signifier que le mandat qu’il est en train d’exercer sera le dernier. C’est seulement à ce prix qu’il pourra faire retomber les passions dans son pays. Toute autre démarche sera une fuite en avant et une diversion que le peuple Gabonais n’acceptera pas facilement. Certes, Ali Bongo peut se targuer de porter de grandes ambitions pour son pays, de travailler notamment à arrimer le Gabon à l’émergence et de traquer certaines mauvaises pratiques qui avaient cours pendant le règne de son père, mais cela, visiblement, ne satisfait pas l’opposition ni le peuple gabonais, qui lui demandent de rendre possible l’alternance, en débarrassant simplement le plancher après plus de 40 ans de règne des Bongo.

Cet objectif est noble mais l’on peut faire à l’opposition le reproche d’utiliser l’argument de la nationalité et de la filiation de Ali Bongo pour le chasser du pouvoir. Ce genre de moyens dans un monde de plus en plus globalisé et dans une Afrique déchirée par les clivages ethniques, n’est pas recommandable.

Cela dit, le cas d’Ali Bongo doit faire réfléchir certains dinosaures de la scène politique africaine tels que Paul Biya et Denis Sassou N’Guesso qui caressent déjà le rêve de passer le témoin à leurs progénitures. Leurs peuples pourraient ne pas accepter qu’on les traite, au 21e siècle, comme des sujets. C’est tout dire.

Pousdem PICKOU

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